Monsters Of Folk
Monsters Of Folk |
Label :
Rough Trade |
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Quand Tom Petty est mort, j'ai repensé aux Traveling Wilburys, le supergroupe qu'il formait avec George Harrison, Bob Dylan, Roy Orbison et Jeff Lynne le temps de deux albums aussi complaisants qu'attachants, entre 1988 et 1990. Et je me suis demandé à quoi pourrait ressembler les Traveling Wilburys en 2018. Autrement dit, quels musiciens de cette trempe pourrait prétendre aujourd'hui à se réunir pour cabotiner en toute décontraction ? Il y a 20 ans, en mélangeant le meilleur de la scène alt-country de Wilco aux Jayhwaks, Golden Smog était l'héritier idéal. Il y a 10 ans, c'est le quatuor Monsters of Folk qui a repris le flambeau.
Derrière ce nom grandiloquent se cache la réunion des petits princes de l'americana début de siècle. Tout a commencé en 2004 quand Mike Mogis, l'homme à tout faire de la scène d'Omaha, a réuni ses amis sur scène le temps d'une tournée. Cinq ans plus tard et alors que certains traversent une période créative un peu creuse (My Morning Jacket) et d'autres s'apprêtent à sortir leur meilleur album (M. Ward), les camarades se retrouvent pour enregistrer une poignée de ritournelles country enrobées d'harmonies, d'écho et de pedal-steel.
Réunir trop de bonnes choses n'est pas un gage de qualité, c'est même un facteur d'overdose. J'adore les pommes de terre, la glace à la pistache et la tomme de savoie mais, si je mélangeais les trois, je finirais par vomir. Et c'est souvent ma réaction face aux supergroupes : l'écœurement face à une avalanche de complaisances. Ici, on tient pourtant une nouvelle exception à la règle dont le doux mélange tient à plusieurs critères : un esprit de camaraderie très sincère qui transpire derrière chaque morceau et le mélange savant de tout ce qu'on aime chez chacun des membres du groupes qu'il s'agisse de la production spectorienne de Matt Ward, des introspections à fleur de peau de Conor Oberst ou de la voix mielleuse de Jim James.
La production de Mike Mogis réussit l'exploit d'être luxueuse tout en conservant l'esprit détendu de cette collaboration. Comme si Dylan et le Band avaient enregistrés les Basement Tapes en studio plutôt que dans la cave. On tient là un best-of de la team Saddle Creek et des morceaux qui sonnent comme de petits classiques du genre ("The Right Place", "Say Please") et, même si le tout se ramollit sérieusement sur la face B, c'est tout de même bien moins chiant que tout ce qu'on pu enregistrer les intellos de Fleet Foxes. Un bel effort collectif, à recommander aux déçus de My Morning Jacket ou du Cassadanga de Bright Eyes et à ceux qui préfèrent M. Ward sans Zoey Deschanel.
Alors qui endossera le costume des Traveling Wilburys dix ans plus tard ? Si l'on a écouté la récente collaboration entre Kurt Vile et Courtney Barnett et les divers projets de Kevin Morby avec ses camarades du label Woodsist, la réponse semble évidente. En attendant, on ressort l'original ou les bonnes copies, Golden Smog bien sûr et donc, Monsters of Folk.
Derrière ce nom grandiloquent se cache la réunion des petits princes de l'americana début de siècle. Tout a commencé en 2004 quand Mike Mogis, l'homme à tout faire de la scène d'Omaha, a réuni ses amis sur scène le temps d'une tournée. Cinq ans plus tard et alors que certains traversent une période créative un peu creuse (My Morning Jacket) et d'autres s'apprêtent à sortir leur meilleur album (M. Ward), les camarades se retrouvent pour enregistrer une poignée de ritournelles country enrobées d'harmonies, d'écho et de pedal-steel.
Réunir trop de bonnes choses n'est pas un gage de qualité, c'est même un facteur d'overdose. J'adore les pommes de terre, la glace à la pistache et la tomme de savoie mais, si je mélangeais les trois, je finirais par vomir. Et c'est souvent ma réaction face aux supergroupes : l'écœurement face à une avalanche de complaisances. Ici, on tient pourtant une nouvelle exception à la règle dont le doux mélange tient à plusieurs critères : un esprit de camaraderie très sincère qui transpire derrière chaque morceau et le mélange savant de tout ce qu'on aime chez chacun des membres du groupes qu'il s'agisse de la production spectorienne de Matt Ward, des introspections à fleur de peau de Conor Oberst ou de la voix mielleuse de Jim James.
La production de Mike Mogis réussit l'exploit d'être luxueuse tout en conservant l'esprit détendu de cette collaboration. Comme si Dylan et le Band avaient enregistrés les Basement Tapes en studio plutôt que dans la cave. On tient là un best-of de la team Saddle Creek et des morceaux qui sonnent comme de petits classiques du genre ("The Right Place", "Say Please") et, même si le tout se ramollit sérieusement sur la face B, c'est tout de même bien moins chiant que tout ce qu'on pu enregistrer les intellos de Fleet Foxes. Un bel effort collectif, à recommander aux déçus de My Morning Jacket ou du Cassadanga de Bright Eyes et à ceux qui préfèrent M. Ward sans Zoey Deschanel.
Alors qui endossera le costume des Traveling Wilburys dix ans plus tard ? Si l'on a écouté la récente collaboration entre Kurt Vile et Courtney Barnett et les divers projets de Kevin Morby avec ses camarades du label Woodsist, la réponse semble évidente. En attendant, on ressort l'original ou les bonnes copies, Golden Smog bien sûr et donc, Monsters of Folk.
Bon 15/20 | par Dylanesque |
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