Park Jiha
Communion |
Label :
Glitterbeat |
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"Sounds Heard From the Moon" peut-on lire dans la tracklist de Communion. Et ces sons que l'on peut entendre lors des premières secondes ne paraissent pas venir de cette bonne vieille Terre ; comme un souffle étranglé dans une tuyauterie labyrinthique. Les premières notes se posent finalement sur ce souffle monstrueux, une mélodie vient nous sauver de l'angoisse d'une forme incertaine. Mais son timbre m'est inconnu. Ça ressemble à un accordéon mais ça n'en est pas un, il charrie les notes avec une lenteur dramatique. Sur la suivante ça pourrait être un piano... c'est autre chose, est-ce plutôt un instrument à cordes qui déroule ces harmonies minimales, porteuses d'une énigmatique élégance ? Non, il n'est nul besoin de se rendre sur la Lune pour percer le secret de ces timbres aliens, dites aux Yankees et aux Soviets de rappeler leurs fusées, la Guerre Froide est finie ; il suffit de se rendre en Corée du Sud, d'où Park Jiha l'alchimiste nous toise d'un œil mystérieux.
Multi-instrumentiste virtuose, membre du duo [su:m] qui interprétait la musique traditionnelle coréenne avec le panache propre à la nouvelle génération avide de faire ses preuves, Park Jiha en veut plus. À la recherche d'une certaine idée de la pureté de l'absolu voire du transcendant, elle hybride volontiers sa connaissance des traditions coréennes avec le minimalisme occidental, celui des Glass, Reich ou Riley (j'y entends pas mal de Charlemagne Palestine mais n'allez pas lui dire que je l'ai traité de minimaliste, il viendrait me faire bouffer une peluche bariolée) ; ainsi qu'avec des zestes d'un jazz spirituel. Ces formes musicales, si on en juge par l'impressionnante unité de Communion, semblaient vouées à se rencontrer un jour, et sous cette incarnation inédite les styles se confondent et les frontières se brouillent. Sur "All Soul's Day" la pulsation est battue avec une rigueur binaire propre au minimalisme, mais au sein de ce métronome un saxophone et une flûte piri (si je ne m'abuse) entament une parade sensuelle qui met en scène l'accouplement du jazz et des racines coréennes, qui ne paraissent plus si éloignées. On pourrait en dire autant du morceau-titre qui laisse s'exprimer une sensualité à la fois plus agressive et plus mélancolique.
Dans ce disque on se perd en un territoire étrangement connu... Ou bien est-ce qu'on se repère dans un paysage aux textures étrangères ? Au cœur de cette bien-nommée Communion, nos jalons semblent mis à mal, pourtant l'évidence est de mise dans l'émotion qui s'y véhicule. À côté de la sophistication instrumentale, les compositions portent en elles une simplicité, un dépouillement qui ne peut que me toucher au cœur tandis que Park Jiha exécute en ma compagnie un ballet virginal sous la pleine Lune.
Multi-instrumentiste virtuose, membre du duo [su:m] qui interprétait la musique traditionnelle coréenne avec le panache propre à la nouvelle génération avide de faire ses preuves, Park Jiha en veut plus. À la recherche d'une certaine idée de la pureté de l'absolu voire du transcendant, elle hybride volontiers sa connaissance des traditions coréennes avec le minimalisme occidental, celui des Glass, Reich ou Riley (j'y entends pas mal de Charlemagne Palestine mais n'allez pas lui dire que je l'ai traité de minimaliste, il viendrait me faire bouffer une peluche bariolée) ; ainsi qu'avec des zestes d'un jazz spirituel. Ces formes musicales, si on en juge par l'impressionnante unité de Communion, semblaient vouées à se rencontrer un jour, et sous cette incarnation inédite les styles se confondent et les frontières se brouillent. Sur "All Soul's Day" la pulsation est battue avec une rigueur binaire propre au minimalisme, mais au sein de ce métronome un saxophone et une flûte piri (si je ne m'abuse) entament une parade sensuelle qui met en scène l'accouplement du jazz et des racines coréennes, qui ne paraissent plus si éloignées. On pourrait en dire autant du morceau-titre qui laisse s'exprimer une sensualité à la fois plus agressive et plus mélancolique.
Dans ce disque on se perd en un territoire étrangement connu... Ou bien est-ce qu'on se repère dans un paysage aux textures étrangères ? Au cœur de cette bien-nommée Communion, nos jalons semblent mis à mal, pourtant l'évidence est de mise dans l'émotion qui s'y véhicule. À côté de la sophistication instrumentale, les compositions portent en elles une simplicité, un dépouillement qui ne peut que me toucher au cœur tandis que Park Jiha exécute en ma compagnie un ballet virginal sous la pleine Lune.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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