Sevdaliza

Il est des disques comme ça, qui, dès la première écoute vous semble connu, que vous l'avez bien rangé dans votre pile de disque, ou oublié au fin fond de votre disque dur. Et pourtant les samples ne vous rappellent pas d'autres disques, la façon de chanter de Sevdaliza n'est pas semblable à d'autres, mais vous êtes tellement pris dedans de la première à la dernière note que non, ce n'est pas possible que ce soit la première fois que vous le glissez dans vos oreilles.

Une sorte de trip-hop cotonneux, de voix enveloppante, chaque titre paraît être une petite berceuse urbaine, de celles qu'on écouteraient le long d'un road trip, le nez collé à la fenêtre en regardant le paysage défiler comme les notes de "Amandine Insensible". C'est indolore, pas rugueux pour un sou, on pourrait même dire inoffensif, mais parfois, c'est typiquement le genre d'album dont on a besoin.
Je pourrais, plutôt que de vous parler de trip hop, vous parler d'alt r'n'b, mais les beats sont tellement marqués, lourds & typées d'une époque qu'on ne peut décemment pas éviter la comparaison avec ce genre Bristolien.

Ce n'est pas pour autant que l'on a l'impression d'écouter un album de 90, c'est tellement actuel & contemporain avec ces samples, ces doux passages d'autotune savamment placés, c'est un petit délice à savourer dès que l'envie s'en fait sentir.

Avec sa voix qui parfois, rejoint le timbre d'Antony Hegarty, histoire de rajouter un peu de plus de légèreté dans tout ça, sans oublier les petites percées des cordes, des samples aux intros intrigantes, l'album est, comme je vous le disais, totalement immédiat.
Lorgnant parfois vers une petite dose d'expérimentale bienvenue, l'audace d'un "The Language Of Limbo", par exemple, les arrangements de l'album vous envelopperont d'une petite sensation cool, le beats venant casser ce qui aurait pu n'être qu'un énième album mièvre et bien relou. Ici c'est vraiment le contraire, on ne s'ennuie pas une seconde à l'écoute de cet ISON, on prend le temps des choses, doucement.