Bnqt
Volume 1 |
Label :
Dualtone / Bella Union |
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Riche et heureuse idée qu'a eue Eric Pulido, tête pensante de Midlake depuis le départ du groupe de Tim Smith en 2012, quand il décida de réunir autour de lui Ben Bridwell (Band of Horses), Alex Kapranos (Franz Ferdinand), Fran Healy (Travis) et Jason Lytle (Grandaddy) au sein du projet BNQT pour ce Volume 1, les autres membres de Midlake jouant les accompagnateurs de luxe sur tous les morceaux de l'album. Réaliser cette alliance de ces talents de la sphère indie-rock, il y pensait depuis 2013, au gré de ses rencontres et amitiés forgées lors des tournées de sa formation. On se retrouve donc ici avec cinq chanteurs, chacun apportant deux morceaux au disque. On aurait pu penser que la combinaison des forces en présence aurait abouti à un résultat bancal et sans cohérence, c'est en fait tout le contraire qui se produit. Chacun des contributeurs est au top, tant vocalement qu'au niveau de l'écriture, et l'on tient au final un disque qui brille par sa consistance et son homogénéité, la sensibilité de chacun y étant aisément décelable et mise en valeur, tout cela contribuant à l'indéniable unité et réussite de l'ensemble.
Lytle fait du très bon Lytle ("100 Million Miles", "Failing at Feeling"), en éternel enchanteur qu'il est, muni de ses synthés cosmiques et de cordes langoureuses ; Bridwell ne dédaigne pas ces mêmes synthés et l'apport de cuivres sur "Unlikely Force", ce qui est plutôt inhabituel pour lui, et retrouve toute sa fougue sur "Tara", harmonies vocales et solo de gratte aidant, toujours accompagné par ces mêmes cuivres, le morceau se concluant dans un joyeux bordel, tous les instruments essayant de se faire une place dans le mix. Les Midlake ne sont pas en reste, avec l'inaugurale "Restart", toute en basses vrombissantes et batterie appuyée, et surtout avec "Real Love", véritable perle pop au refrain somptueux et entraînant, où rayonne une trompette agile. Mais ce qui a peut-être le plus retenu mon attention sur cet album, ce sont sans doute les apports de Healy et Kapranos, sûrement pour la simple raison que je ne connais pas vraiment les groupes dont ils sont issus (voire pas du tout, soyons clairs), la surprise et la découverte étant alors davantage de mise avec eux qu'avec le reste de la troupe, dont je connais plus que bien le répertoire. Pour cette raison, leurs morceaux m'ont peut-être davantage marqué et intrigué : que ce soit avec "Mind of a Man" et plus encore "L.A on My Mind", qui se trouve être, chœurs, cuivres et guitare à l'appui, dans la même veine jubilatoire que le "Tara" de Bridwell, les contributions de Healy se fondent parfaitement dans l'ensemble. Mais que dire alors des propositions de Kapranos, qui, avec l'improbable "Hey Banana", insuffle d'abord une vraie dose de douce folie au disque, notamment par son chant tout en suspension et par les paroles de la chanson (il parle quand même de casser la gueule d'une banane, fallait y penser), pour enfin conclure l'affaire sur "Fighting the World", un bien beau morceau où la mélancolie initiale mise en place par les claviers et le chant se voit peu à peu superbement submerger par d'implacables guitares.
Aidé par une production fourmillante de détails, BNQT, pour son premier effort, met dans le mille. On sent la réelle bonne humeur de tous les participants, leur plaisir de collaborer à ce projet, qui se retrouve bien entendu dans la musique proposée. Ce Volume 1 est cohérent, consistant de bout en bout, attachant et recèle tout plein de bons morceaux. Qui a dit que les "supergroupes" faisaient des albums tout pourris ? Pas moi.
Lytle fait du très bon Lytle ("100 Million Miles", "Failing at Feeling"), en éternel enchanteur qu'il est, muni de ses synthés cosmiques et de cordes langoureuses ; Bridwell ne dédaigne pas ces mêmes synthés et l'apport de cuivres sur "Unlikely Force", ce qui est plutôt inhabituel pour lui, et retrouve toute sa fougue sur "Tara", harmonies vocales et solo de gratte aidant, toujours accompagné par ces mêmes cuivres, le morceau se concluant dans un joyeux bordel, tous les instruments essayant de se faire une place dans le mix. Les Midlake ne sont pas en reste, avec l'inaugurale "Restart", toute en basses vrombissantes et batterie appuyée, et surtout avec "Real Love", véritable perle pop au refrain somptueux et entraînant, où rayonne une trompette agile. Mais ce qui a peut-être le plus retenu mon attention sur cet album, ce sont sans doute les apports de Healy et Kapranos, sûrement pour la simple raison que je ne connais pas vraiment les groupes dont ils sont issus (voire pas du tout, soyons clairs), la surprise et la découverte étant alors davantage de mise avec eux qu'avec le reste de la troupe, dont je connais plus que bien le répertoire. Pour cette raison, leurs morceaux m'ont peut-être davantage marqué et intrigué : que ce soit avec "Mind of a Man" et plus encore "L.A on My Mind", qui se trouve être, chœurs, cuivres et guitare à l'appui, dans la même veine jubilatoire que le "Tara" de Bridwell, les contributions de Healy se fondent parfaitement dans l'ensemble. Mais que dire alors des propositions de Kapranos, qui, avec l'improbable "Hey Banana", insuffle d'abord une vraie dose de douce folie au disque, notamment par son chant tout en suspension et par les paroles de la chanson (il parle quand même de casser la gueule d'une banane, fallait y penser), pour enfin conclure l'affaire sur "Fighting the World", un bien beau morceau où la mélancolie initiale mise en place par les claviers et le chant se voit peu à peu superbement submerger par d'implacables guitares.
Aidé par une production fourmillante de détails, BNQT, pour son premier effort, met dans le mille. On sent la réelle bonne humeur de tous les participants, leur plaisir de collaborer à ce projet, qui se retrouve bien entendu dans la musique proposée. Ce Volume 1 est cohérent, consistant de bout en bout, attachant et recèle tout plein de bons morceaux. Qui a dit que les "supergroupes" faisaient des albums tout pourris ? Pas moi.
Parfait 17/20 | par Poukram |
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