St. Vincent
MASSEDUCTION |
Label :
Loma Vista |
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Vous pensiez avoir un St. Vincent vol.02 ? Voyons, Annie Clark ne fait jamais le même album deux fois de suite, vous devriez le savoir maintenant. Madame sait surprendre et MASSEDUCTION est d'une manière générale une bonne surprise, l'évolution vers un son plus Électro-Pop-Rock est logique tout comme son évolution visuelle. Après le disque éponyme qui lui a ouvert de nombreuses portes notamment celle du monde de la mode, il était quasiment sûr qu'elle allait s'y jeter vu comme elle semblait apprécier de jouer de plus en plus avec son image. Fini la coupe à la Einstein et l'aspect reine futuriste, bienvenue à la femme adulte, carré noir lisse et tenue "provocante" tout en latex flashy. Fini aussi le groupe sur scène, St. Vincent rejoue de nouveau seule avec ses guitares – son modèle signature de chez Music Man – accompagnée de pistes pré-enregistrées (boîte à rythmes, piano, cordes, chœurs...). J'avoue ne pas trop comprendre son trip actuel, mais tant que la musique n'en pâtit pas, on peut y faire abstraction pour un moment.
Après St. Vincent et des titres comme "Huey Newton" / "Bring Me Your Loves", le 45 tours "Pieta" / "Sparrow" ou encore l'ancienne et énorme Face B "GROT", j'avais espoir d'entendre enfin un disque plus sombre avec un parfait mélange de Rock et de sons électro justement dispersés ; problème, une jeune du nom de Mitski est arrivée en 2016 et s'y est fortement approchée avec Puberty 2 et je pense qu'Annie n'a pas été dupe, si elle allait sur ce terrain c'était foutu alors il restait l'autre chemin entamé en 2014 et éclairé par les outtakes "Bad Believer" et "Del Rio" : plonger encore plus vers l'Électro en gardant la guitare électrique comme instrument principal.
L'aspect plus sombre est bien là, mais bien plus éparpillé. Il se retrouve dans l'ouverture assez triste "Hang On Me", dans les riffs de guitare de "Fear The Future" (petite bombe de 2min32), "Young Lover" et de "Masseduction" pouvant rappeler "Supermassive Black Hole" de Muse lorsque le titre est prononcé, dans cette voix démoniaque de "Sugarboy" ("I am a lot like you (Boys) / I am alone like you (Girls)"), dans le pont de "Los Ageless" ("Oh my Lord, oh, we really did it now / I'm a monster & you're my sacred cow") et dans les percussions de plus en plus frappantes couplets après couplets de "Savior" aux accents Soul.
L'Électro-Pop est un peu partout, à coups de beats, de batterie électronique et de synthés, dans les rythmes club de "Sugarboy" et "Young Lover" se terminant toutes deux en apocalypse (mention spéciale à la voix toujours aussi magnifique d'Annie tout au long de cette dernière), dans le single "Los Ageless" au titre évocateur et son riff de guitare sexy – seul bémol le beat principal s'inspire un peu trop de celui de "Stylo" de Gorillaz (c'est pô bien madame !). "Pills", 3è single, est un petit délice schizophrénique s'inspirant des mélodies plus qu'entêtantes de pas mal de spots publicitaires ; pourquoi schizophrénique ? Parce que c'est le genre de titre que Beck aurait pu écrire, les rythmes créés par Sounwave (producteur de Kendrick Lamar) changent sans prévenir tout en restant logiques, c'est innocent et menaçant à la fois (ce son de guitare fuzz) et ça se termine par 2 minutes aériennes qui rappellent un peu Tommy de The Who pour le son de la guitare, mais qui valent surtout le coup pour la voix d'Annie et la petite partie de saxophone jouée par le grand Kamasi Washington.
Le côté plus intime, plus acoustique est aussi présent sur ce disque, St. Vincent n'oublie pas de composer des ballades. "New York", 1er single, est une ode à la ville et à tous ceux qu'elle aime ou a aimé, "Dancing With A Ghost" est une jolie composition de 46 secondes... qui sert plus d'intro à "Slow Disco" emplie de violons et de nappes de synthés discrètes, le titre vaut encore une fois le coup pour la voix et ce nouveau ton grave jamais entendu auparavant qu'elle prend en répétant "Don't it beat a slow dance to death?", ton qui revient pour la fermeture "Smoking Section" à l'ambiance bien pesante, chanson sur l'envie de suicide, avant de retrouver la lumière au fond du tunnel grâce à cette chose si simple et pourtant si compliquée qu'est l'amour – "It's not the end, it's not the end". Final parfait, même si avoir enchainé 3 chansons calmes et tristes... enfin 2 chansons et demie d'affilée plutôt, c'est un petit peu trop.
La petite perle du disque s'intitule "Happy Birthday, Johnny", personnage déjà apparu sur le précédent ("Prince Johnny"), ce coup-ci c'est une piano/voix touchante et saisissante avec un peu de Pedal Steel Guitar ; on ne sait pas qui est ce Johnny, mais comme Annie on a envie de l'aider lorsque l'on écoute son histoire même s'il semble difficile à sauver ("When you get free, Johnny / I hope you find peace").
MASSEDUCTION s'en sort très bien, il a un peu de mal à rivaliser avec l'excellence des 2 précédents albums, mais St. Vincent avait déjà atteint de tels sommets qu'il était évidemment difficile de rester sur ces hauteurs. Très loin d'être une déception, même si le single "New York" m'avait fait penser qu'elle faisait des pas en arrière, le 5è essai est une nouvelle preuve du talent d'adaptation d'Annie Clark, en s'inspirant des Artistes caméléons qu'étaient Prince et David Bowie, elle est sûre de toujours rester sur le bon chemin créatif. Elle n'a pas fait qu'un simple projet Électro-Pop-Rock en plongeant dans le moule contemporain, elle a su y ajouter comme toujours son univers et en a fait sa propre version. St. Vincent est un peu moins impressionnante, mais reste toujours aussi intéressante et passionnante.
"I Can't Turn Off What Turns Me On"
Après St. Vincent et des titres comme "Huey Newton" / "Bring Me Your Loves", le 45 tours "Pieta" / "Sparrow" ou encore l'ancienne et énorme Face B "GROT", j'avais espoir d'entendre enfin un disque plus sombre avec un parfait mélange de Rock et de sons électro justement dispersés ; problème, une jeune du nom de Mitski est arrivée en 2016 et s'y est fortement approchée avec Puberty 2 et je pense qu'Annie n'a pas été dupe, si elle allait sur ce terrain c'était foutu alors il restait l'autre chemin entamé en 2014 et éclairé par les outtakes "Bad Believer" et "Del Rio" : plonger encore plus vers l'Électro en gardant la guitare électrique comme instrument principal.
L'aspect plus sombre est bien là, mais bien plus éparpillé. Il se retrouve dans l'ouverture assez triste "Hang On Me", dans les riffs de guitare de "Fear The Future" (petite bombe de 2min32), "Young Lover" et de "Masseduction" pouvant rappeler "Supermassive Black Hole" de Muse lorsque le titre est prononcé, dans cette voix démoniaque de "Sugarboy" ("I am a lot like you (Boys) / I am alone like you (Girls)"), dans le pont de "Los Ageless" ("Oh my Lord, oh, we really did it now / I'm a monster & you're my sacred cow") et dans les percussions de plus en plus frappantes couplets après couplets de "Savior" aux accents Soul.
L'Électro-Pop est un peu partout, à coups de beats, de batterie électronique et de synthés, dans les rythmes club de "Sugarboy" et "Young Lover" se terminant toutes deux en apocalypse (mention spéciale à la voix toujours aussi magnifique d'Annie tout au long de cette dernière), dans le single "Los Ageless" au titre évocateur et son riff de guitare sexy – seul bémol le beat principal s'inspire un peu trop de celui de "Stylo" de Gorillaz (c'est pô bien madame !). "Pills", 3è single, est un petit délice schizophrénique s'inspirant des mélodies plus qu'entêtantes de pas mal de spots publicitaires ; pourquoi schizophrénique ? Parce que c'est le genre de titre que Beck aurait pu écrire, les rythmes créés par Sounwave (producteur de Kendrick Lamar) changent sans prévenir tout en restant logiques, c'est innocent et menaçant à la fois (ce son de guitare fuzz) et ça se termine par 2 minutes aériennes qui rappellent un peu Tommy de The Who pour le son de la guitare, mais qui valent surtout le coup pour la voix d'Annie et la petite partie de saxophone jouée par le grand Kamasi Washington.
Le côté plus intime, plus acoustique est aussi présent sur ce disque, St. Vincent n'oublie pas de composer des ballades. "New York", 1er single, est une ode à la ville et à tous ceux qu'elle aime ou a aimé, "Dancing With A Ghost" est une jolie composition de 46 secondes... qui sert plus d'intro à "Slow Disco" emplie de violons et de nappes de synthés discrètes, le titre vaut encore une fois le coup pour la voix et ce nouveau ton grave jamais entendu auparavant qu'elle prend en répétant "Don't it beat a slow dance to death?", ton qui revient pour la fermeture "Smoking Section" à l'ambiance bien pesante, chanson sur l'envie de suicide, avant de retrouver la lumière au fond du tunnel grâce à cette chose si simple et pourtant si compliquée qu'est l'amour – "It's not the end, it's not the end". Final parfait, même si avoir enchainé 3 chansons calmes et tristes... enfin 2 chansons et demie d'affilée plutôt, c'est un petit peu trop.
La petite perle du disque s'intitule "Happy Birthday, Johnny", personnage déjà apparu sur le précédent ("Prince Johnny"), ce coup-ci c'est une piano/voix touchante et saisissante avec un peu de Pedal Steel Guitar ; on ne sait pas qui est ce Johnny, mais comme Annie on a envie de l'aider lorsque l'on écoute son histoire même s'il semble difficile à sauver ("When you get free, Johnny / I hope you find peace").
MASSEDUCTION s'en sort très bien, il a un peu de mal à rivaliser avec l'excellence des 2 précédents albums, mais St. Vincent avait déjà atteint de tels sommets qu'il était évidemment difficile de rester sur ces hauteurs. Très loin d'être une déception, même si le single "New York" m'avait fait penser qu'elle faisait des pas en arrière, le 5è essai est une nouvelle preuve du talent d'adaptation d'Annie Clark, en s'inspirant des Artistes caméléons qu'étaient Prince et David Bowie, elle est sûre de toujours rester sur le bon chemin créatif. Elle n'a pas fait qu'un simple projet Électro-Pop-Rock en plongeant dans le moule contemporain, elle a su y ajouter comme toujours son univers et en a fait sa propre version. St. Vincent est un peu moins impressionnante, mais reste toujours aussi intéressante et passionnante.
"I Can't Turn Off What Turns Me On"
Parfait 17/20 | par Beckuto |
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