The New Year

Neuf ans plus tard, les frères Kadane nous reviennent pour donner un successeur à l'album orange qui succédait à l'album bleu faisant lui-même suite à l'album noir. Celui-ci est gris et s'intitule sobrement Snow.
Comme à leur habitude, Matt, Bubba et leurs camarades nous livrent un disque mélodiquement parfait dans une veine slowcore éprouvée où les guitares parfois cristallines, parfois dissonantes semblent chercher à dissimuler lesdites mélodies, alors qu'elles ne font en réalité que les transcender. Tout cela semble facile mais l'assemblage est fragile et c'est cette fragilité qui donne à la musique de The New Year son aspect si délicat et immédiat.
Le charme opère dès "Mayday" avec ses guitares languissantes, sa basse et sa batterie discrètement efficaces et sa voix tout en retenue chaleureuse. Et c'est parti ainsi pour un voyage sans singularité excessive. Quelques notes de piano électrique ici où là, le chant doublé pour un effet de chœur et le jeu de batterie léger et précis de Chris Brokaw sont les seuls effets que s'offre le groupe pour agrémenter sa prestation. Les territoires space rock et dream pop ne sont alors pas bien loin. A deux reprises pourtant les guitares grondent, l'atmosphère se fait plus sombre, s'exprime alors une douce tension qui parcourt l'échine de l'auditeur. Et comme pour ne pas nous effrayer, la voix de Matt Kadane se pose comme un baume apaisant.
Comme je ne crains pas les clichés, en guise de conclusion, je vous dirais que cette musique est un clair obscur, une lumière couverte d'un voile diaphane. Pour ce que ça vaut !