Robots In Disguise
Happiness V Sadness |
Label :
President |
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Dernier album de Robots In Disguise en date, Happiness V Sadness traduit assez bien à l'écoute les difficultés qu'ont eu Sue Denim et Dee Plume à le concevoir, à le produire, à le terminer et à le promouvoir.
Ce ressenti est dû à une ambiance générale : non pas que l'on soit immergé dans une sévère déprime ou dans un album dit " difficile ", mais on ne retrouve pas clairement l'ambiance foutraque et diversifiée de Robots In Disguise, la collection de tubes de Get Rid! ou la cohérence et la puissance de We're In The Music Biz.
L'un des meilleurs indicateurs de l'impact amoindri de Happiness V Sadness est que l'on a quelque mal à retenir les chansons, à les fredonner, alors que chaque album précédent dans son optique propre offrait son lot de satisfactions.
Premier handicap et certainement pas des moindres est l'absence de Chris Corner qui avait aidé à la production des trois albums précédents, d'où peut être cette absence d'intuition de l'espace sonore et de cohérence.
Cependant, dans un album, il y a avant tout les chansons et les deux nous avaient habitués à autre chose, et on pourrait se dire qu'après tout peu importe la production, ce qui compte c'est la force et l'enthousiasme des paroles et de la musique qui compte...Celles-ci ont malheureusement de la difficulté à captiver l'auditeur, et ont ce goût amer d'inachevé.
Les sessions d'enregistrement ont commencé en 2009, et la crise fut également financière pour nos deux jeunes filles : il a donc fallu terminer l'album via le soutien des fans à travers la plateforme Pledgemusic, aller de studio en studio, d'ingénieur en ingénieur pour enfin compléter le disque deux ans plus tard.
Le sentiment d'inachevé évoqué s'expliquerait donc par ces conditions particulières et dégoûte encore plus de ce qu'est le "Music Biz" si souvent blâmé par nos deux héroïnes. Car pour prendre leur défense, le talent et l'enthousiasme étaient sans doute présents (il suffit de se rappeler leurs précédents efforts, à chaque fois différents et pertinents). Peut-être l'inspiration était-elle moins forte, mais sans doute minée par ces galères. Le titre prendrait alors son sens : Happiness V Sadness n'est pas un album concept comprenant une face de chansons entraînantes et une autre d'ambiances déprimées, mais on sent que ces sentiments se mélangent sur la forme et sur le fond, qu'il y a la joie de créer et le regret de renoncer, surtout vis- à -vis des fans qui ont aidé à injecter l'argent.
Le fric aura eu donc encore raison d'un bon groupe, détruisant les liens qui unit les membres, qui les met en connexion avec leur public ("In Chains" pourrait s'interpréter ainsi), les obligeant parfois à rechercher l'appui de marques pour sortir des singles (le single "Wake Up" sorti quelque temps avant avait été en partie financé par une marque de cosmétiques, produisant également la vidéo)... Ce cruel état des lieux ne faisait qu'annoncer la tournure qu'allait prendre les années 2010 quant au financement et à la production de la musique, pour le meilleur et pour le pire : aller chercher directement les fans pour mettre de l'argent, développer des partenariats avec des marques, se faire appuyer par des sponsors...
D'où un album assez bancal, pas ou peu de tubes ("Happiness V Sadness", sorte de générique robotique d'émission pour enfant, "Lies" qui soutiendrait la comparaison avec Le Tigre, "In Chains" déjà cité, se détachent pour remplir ces "rôles"), beaucoup de chansons entre deux eaux ("Sink In The Dirt" est plutôt éloquent quant à la situation) , et ce sentiment mi-figue, mi-raisin que Robots In Disguise s'est épuisé, sans en donner l'air, dans ces problèmes extérieurs à la musique.
Comme sur la deuxième piste du disque, on aurait souhaité dire "Don't Go" à nos deux princesses de l'Electro-Pop-Punk, on sent que tout le monde est désolé ("Sorry") de la conclusion de cette petite aventure. Il y a de ces histoires, de toute manière, dont il ne faut pas écouter la fin...
Ce ressenti est dû à une ambiance générale : non pas que l'on soit immergé dans une sévère déprime ou dans un album dit " difficile ", mais on ne retrouve pas clairement l'ambiance foutraque et diversifiée de Robots In Disguise, la collection de tubes de Get Rid! ou la cohérence et la puissance de We're In The Music Biz.
L'un des meilleurs indicateurs de l'impact amoindri de Happiness V Sadness est que l'on a quelque mal à retenir les chansons, à les fredonner, alors que chaque album précédent dans son optique propre offrait son lot de satisfactions.
Premier handicap et certainement pas des moindres est l'absence de Chris Corner qui avait aidé à la production des trois albums précédents, d'où peut être cette absence d'intuition de l'espace sonore et de cohérence.
Cependant, dans un album, il y a avant tout les chansons et les deux nous avaient habitués à autre chose, et on pourrait se dire qu'après tout peu importe la production, ce qui compte c'est la force et l'enthousiasme des paroles et de la musique qui compte...Celles-ci ont malheureusement de la difficulté à captiver l'auditeur, et ont ce goût amer d'inachevé.
Les sessions d'enregistrement ont commencé en 2009, et la crise fut également financière pour nos deux jeunes filles : il a donc fallu terminer l'album via le soutien des fans à travers la plateforme Pledgemusic, aller de studio en studio, d'ingénieur en ingénieur pour enfin compléter le disque deux ans plus tard.
Le sentiment d'inachevé évoqué s'expliquerait donc par ces conditions particulières et dégoûte encore plus de ce qu'est le "Music Biz" si souvent blâmé par nos deux héroïnes. Car pour prendre leur défense, le talent et l'enthousiasme étaient sans doute présents (il suffit de se rappeler leurs précédents efforts, à chaque fois différents et pertinents). Peut-être l'inspiration était-elle moins forte, mais sans doute minée par ces galères. Le titre prendrait alors son sens : Happiness V Sadness n'est pas un album concept comprenant une face de chansons entraînantes et une autre d'ambiances déprimées, mais on sent que ces sentiments se mélangent sur la forme et sur le fond, qu'il y a la joie de créer et le regret de renoncer, surtout vis- à -vis des fans qui ont aidé à injecter l'argent.
Le fric aura eu donc encore raison d'un bon groupe, détruisant les liens qui unit les membres, qui les met en connexion avec leur public ("In Chains" pourrait s'interpréter ainsi), les obligeant parfois à rechercher l'appui de marques pour sortir des singles (le single "Wake Up" sorti quelque temps avant avait été en partie financé par une marque de cosmétiques, produisant également la vidéo)... Ce cruel état des lieux ne faisait qu'annoncer la tournure qu'allait prendre les années 2010 quant au financement et à la production de la musique, pour le meilleur et pour le pire : aller chercher directement les fans pour mettre de l'argent, développer des partenariats avec des marques, se faire appuyer par des sponsors...
D'où un album assez bancal, pas ou peu de tubes ("Happiness V Sadness", sorte de générique robotique d'émission pour enfant, "Lies" qui soutiendrait la comparaison avec Le Tigre, "In Chains" déjà cité, se détachent pour remplir ces "rôles"), beaucoup de chansons entre deux eaux ("Sink In The Dirt" est plutôt éloquent quant à la situation) , et ce sentiment mi-figue, mi-raisin que Robots In Disguise s'est épuisé, sans en donner l'air, dans ces problèmes extérieurs à la musique.
Comme sur la deuxième piste du disque, on aurait souhaité dire "Don't Go" à nos deux princesses de l'Electro-Pop-Punk, on sent que tout le monde est désolé ("Sorry") de la conclusion de cette petite aventure. Il y a de ces histoires, de toute manière, dont il ne faut pas écouter la fin...
Moyen 10/20 | par Machete83 |
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