Peter Broderick

Colours Of The Night

Colours Of The Night

 Label :     Bella Union 
 Sortie :    avril 2015 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Peter Broderick est un stakhanoviste qui, à peine trentenaire, a déjà produit une telle quantité de disques que c'en est renversant. En solo, en collaboration (entre autre avec Nils Frahm sous le nom d'Oliveray) ou avec les groupes Loch Lomond et Horse Feathers (dont il ne fait apparemment plus parti), l'homme semble ne jamais s'arrêter. Son instrument favori est le piano. Il a d'ailleurs produit plusieurs albums seul avec son piano dans un registre contemporain et minimaliste.
A ce titre, Colours Of The Night est atypique dans cette œuvre naissante. Enregistré à Lucerne, produit et mixé par un certain Timo Keller qui est plus réputé pour ses productions hip hop helvètes (?), Peter Broderick c'est ici entouré de musiciens locaux. Et de plus il chante ! Même si ce n'est pas un événement en soi, on l'a déjà entendu par ailleurs, c'est un vrai bonheur d'entendre cette voix simple, juste, chaleureuse et sans artifices. On entre doucement dans cet album avec une guitare sèche accompagnant cette voix soutenue en contrepoint par une voix féminine, une impression de plaisir instantané renforcé par une orchestration toute en retenue qui gagne la fin de cette introduction. Les deux titres suivants, "Reconnection" et "Colours Of The Night", légèrement plus enlevés, plus orchestrés également, avec des cordes, des cuivres discrets et des couches de voix donnant un effet de profondeur, et toujours cette légèreté qui subjugue.
La suite touche parfois à la perfection : solennelle sur "If I Sinned", titre a capella où se superpose de nombreuses couches de voix ou world music sur "More And More" et ses cuivres échappés d'une fanfare triste mais digne. Ailleurs c'est une ballade traditionnelle et intemporelle, "Our Best", qui touche par sa justesse et son classicisme, ou deux voix (masculin / féminin) s'entremêlent avant d'éclater en apothéose. Malgré tout, ce disque s'achève sur un rappel classieux de ce sur quoi Peter Broderick a bâti sa (petite) réputation : une mélodie minimale jouée au piano, ici soutenue par un field recording probablement enregistré en pleine nature.
Cette embardée dans l'œuvre de l'auteur est d'une volupté quasi indescriptible, un moment à vivre et à revivre.


Exceptionnel ! !   19/20
par Hpl


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