Cours Lapin
Cours Lapin |
Label :
Fake Diamond |
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Alors que l'automne nous assène de vagues de froid toujours plus redoutables, un quatuor danois se détache des fjords pour nous apporter un peu de chaleur en laissant intacts les frissons. Eclairé par un soleil du crépuscule, Cours Lapin diffuse une ambiance partagée entre le réconfort des derniers rayons avant la tombée du jour et la rencontre inévitable des forces mystiques de la nuit en attente de l'extinction de l'astre.
Suaves et énigmatiques, avenantes et secrètes, les pièces du groupe suivent des chemins sinueux que Burton ou Lynch auraient pu tracer de leur baguette. On pourrait y croiser sans difficulté les esprits errants d'une forêt qui s'anime sous les couleurs de la Lune. Esprits malins qui transforment avec délice les décors que l'on connaît, les teintant de larmes d'obscurité puis les laissant baigner dans une pâleur fantomatique. Un métronome engourdi. Des mesures en suspens. Une froideur automnale. Pourtant il réside une douceur mélancolique inextricable, comme si la magie ne pouvait se retourner complètement contre nous. Ce sentiment a quelque chose à voir avec la voix enfantine et inoffensive de Louise Alenius qui a choisi le français comme terrain d'expérimentation. Ainsi, une fois n'est pas coutume, l'auditeur francophone qui se nourrit habituellement de textes en anglais peut avoir une approche opposée à propos de l'écriture. Et bien que la danoise susurre ces contes naïfs ("Le Son D'un Escargot", "Cache Cache"), nous sommes à des lieues d'une écriture fade et prosaïque. Bien au contraire, derrière ses faux airs d'enfant qui improvise une chanson tordue avec toute sa candeur, il nous est offert une atmosphère et des thèmes précis à la récurrence obsessionnelle admirable. On pense à Emilie Simon pour les fresques qui sont dépeintes, Björk dans un style plus épuré, Silje Nes dans son infinie douceur ou encore Goldfrapp pour le côté cosmique.
Les onze tableaux célestes sont confinés dans une musique de chambre prise dans un mouvement cinématographique certain et constant. Les arrangements sont croisés de jazz et d'électro parfois alarmants, ou la plupart du temps d'un naturel cotonneux à l'instar de "Mes Larmes Secrètes" sur la pointe des pieds ou encore "1.2.3", séraphique, déposé en silence. Disque dépouillé, spectral et nébuleux, Cours Lapin est un recueil de petites morsures pas bien venimeuses, mais délicieusement empoisonnées pour retomber dans l'ivresse enfantine de quelques récits tarabiscotés libérés.
Suaves et énigmatiques, avenantes et secrètes, les pièces du groupe suivent des chemins sinueux que Burton ou Lynch auraient pu tracer de leur baguette. On pourrait y croiser sans difficulté les esprits errants d'une forêt qui s'anime sous les couleurs de la Lune. Esprits malins qui transforment avec délice les décors que l'on connaît, les teintant de larmes d'obscurité puis les laissant baigner dans une pâleur fantomatique. Un métronome engourdi. Des mesures en suspens. Une froideur automnale. Pourtant il réside une douceur mélancolique inextricable, comme si la magie ne pouvait se retourner complètement contre nous. Ce sentiment a quelque chose à voir avec la voix enfantine et inoffensive de Louise Alenius qui a choisi le français comme terrain d'expérimentation. Ainsi, une fois n'est pas coutume, l'auditeur francophone qui se nourrit habituellement de textes en anglais peut avoir une approche opposée à propos de l'écriture. Et bien que la danoise susurre ces contes naïfs ("Le Son D'un Escargot", "Cache Cache"), nous sommes à des lieues d'une écriture fade et prosaïque. Bien au contraire, derrière ses faux airs d'enfant qui improvise une chanson tordue avec toute sa candeur, il nous est offert une atmosphère et des thèmes précis à la récurrence obsessionnelle admirable. On pense à Emilie Simon pour les fresques qui sont dépeintes, Björk dans un style plus épuré, Silje Nes dans son infinie douceur ou encore Goldfrapp pour le côté cosmique.
Les onze tableaux célestes sont confinés dans une musique de chambre prise dans un mouvement cinématographique certain et constant. Les arrangements sont croisés de jazz et d'électro parfois alarmants, ou la plupart du temps d'un naturel cotonneux à l'instar de "Mes Larmes Secrètes" sur la pointe des pieds ou encore "1.2.3", séraphique, déposé en silence. Disque dépouillé, spectral et nébuleux, Cours Lapin est un recueil de petites morsures pas bien venimeuses, mais délicieusement empoisonnées pour retomber dans l'ivresse enfantine de quelques récits tarabiscotés libérés.
Bon 15/20 | par TiComo La Fuera |
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