Burial
Rival Dealer |
Label :
Hyperdub |
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Kindred était l'aboutissement de la logique de Burial, l'incarnation absolue de son esthétique. Qu'est donc Rival Dealer alors ? Son prolongement, peut-être. Ou plutôt son reflet un peu flou dans une flaque d'eau sur le trottoir. Encore une fois l'artiste anglais nous emmène errer dans les rues d'une ville, de nuit. Pas sa ville, n'importe laquelle, toutes les villes. Un côté universel qui ne fait que se renforcer au fil de cet EP de près d'une demi-heure.
Pour autant, la première piste éponyme de dix minutes effectue plutôt un retour en arrière. Il s'agit carrément d'un hommage à l'electro du début des années 90, breakbeat et drum & bass. Un titre férocement urbain et véloce, loin des atmosphères douces de Kindred, à la production rugueuse. On s'attendrait presque à entendre débouler un vocaliste ragga dans le plus pur style de l'époque (ce n'est heureusement pas le cas). Course effrénées sur le bitume, rames de métro qui passent en un éclair, sirènes de police lointaines. Et puis, au bout de sept ou huit minutes, tout s'arrête et on nage dans une tranquillité diffuse.
La seconde piste "Hiders", la plus courte avec ses quatre minutes, surprend. Une mélodie au piano retentit, on pourrait l'entendre sur un album de pop romantique, ou bien sur un disque de musique de Noël. On frôle le kitsch, mais difficile de ne pas être transporté. Et puis au milieu déboule un beat encore une fois rapide, totalement années 80 dans les sonorités, pendant que les voix surgissent et s'effacent. Et puis on change d'endroit, la promenade continue.
Arrive alors la pièce maîtresse, ce "Come Down to Us" de treize minutes, qui s'ouvre avec un instrument oriental, peut-être un sitar. Et une autre mélodie au synthé apparaît, cette fois on croirait presque entendre une ballade d'Elton John. Mais c'est absolument magnifique, et ces voix éparses prennent des accents tragiques. Le morceau n'a pas de structure propre, il démarre, disparaît, reprend, revient, repart... Un beat légèrement trap qui se fait assez discret, des nappes atmosphériques, des bruits inquiétants... C'est toute la confusion et l'animation d'une ville en pleine nuit qui est conjuguée, qu'on parcourt et qu'on vit. Et puis cette mélodie à la Michel Berger revient, et on est au bord des larmes face à tant d'amour de l'humanité.
Peut-être pas aussi impressionnant de maîtrise que Kindred, Rival Dealer est un objet étrange, qui dépasse la raison d'être d'un simple enregistrement de musique, et qui échappe donc à la sentence numérique de la notation. Une façon d'expliquer ma note inférieure à celle de Kindred alors qu'il évoque en moi beaucoup plus de choses ?
Pour autant, la première piste éponyme de dix minutes effectue plutôt un retour en arrière. Il s'agit carrément d'un hommage à l'electro du début des années 90, breakbeat et drum & bass. Un titre férocement urbain et véloce, loin des atmosphères douces de Kindred, à la production rugueuse. On s'attendrait presque à entendre débouler un vocaliste ragga dans le plus pur style de l'époque (ce n'est heureusement pas le cas). Course effrénées sur le bitume, rames de métro qui passent en un éclair, sirènes de police lointaines. Et puis, au bout de sept ou huit minutes, tout s'arrête et on nage dans une tranquillité diffuse.
La seconde piste "Hiders", la plus courte avec ses quatre minutes, surprend. Une mélodie au piano retentit, on pourrait l'entendre sur un album de pop romantique, ou bien sur un disque de musique de Noël. On frôle le kitsch, mais difficile de ne pas être transporté. Et puis au milieu déboule un beat encore une fois rapide, totalement années 80 dans les sonorités, pendant que les voix surgissent et s'effacent. Et puis on change d'endroit, la promenade continue.
Arrive alors la pièce maîtresse, ce "Come Down to Us" de treize minutes, qui s'ouvre avec un instrument oriental, peut-être un sitar. Et une autre mélodie au synthé apparaît, cette fois on croirait presque entendre une ballade d'Elton John. Mais c'est absolument magnifique, et ces voix éparses prennent des accents tragiques. Le morceau n'a pas de structure propre, il démarre, disparaît, reprend, revient, repart... Un beat légèrement trap qui se fait assez discret, des nappes atmosphériques, des bruits inquiétants... C'est toute la confusion et l'animation d'une ville en pleine nuit qui est conjuguée, qu'on parcourt et qu'on vit. Et puis cette mélodie à la Michel Berger revient, et on est au bord des larmes face à tant d'amour de l'humanité.
Peut-être pas aussi impressionnant de maîtrise que Kindred, Rival Dealer est un objet étrange, qui dépasse la raison d'être d'un simple enregistrement de musique, et qui échappe donc à la sentence numérique de la notation. Une façon d'expliquer ma note inférieure à celle de Kindred alors qu'il évoque en moi beaucoup plus de choses ?
Très bon 16/20 | par Jumbo |
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