Architecture In Helsinki

Paris [La Maroquinerie] - jeudi 20 avril 2006

Depuis environ six mois, Les Inrockuptibles ont la bonne idée d'organiser chaque mois un mini-festival itinérant, à la Maroquinerie à Paris et dans trois autres villes. Les groupes programmés sont souvent peu connus ou en passe de l'être (!). Ce mois-ci, les Australiens barjos d'Architecture In Helsinki étaient à l'affiche.

Première première partie: Vanessa & The O's, une curieuse alchimie qui peut faire songer à Brigitte Bardot accompagné par un bon groupe de garage-rock. Pas plus enthousiasmant que ça, mais sympathique tout de même, d'autant que la belle a fini son set en soutien-gorge.

Deuxième première partie: Field Music. Une bonne claque ! Ces trois garnements anglais ont l'art de plaquer des mélodies accrocheuses sur des rythmes irrésistibles qui t'obligent à taper du pied. Le souci, c'est qu'il est impossible de taper du pied plus de 15 secondes d'affilée tant ils maîtrisent également l'art du contre-pied. Ça a l'air de bien les faire marrer, le public aussi, qui en redemande mais il faut passer au plat de résistance.

Pour ceux qui trouvent qu'Architecture In Helsinki sur disque sonne comme un joyeux bordel, sachez que sur scène, c'est pire ! Huit musiciens (trois filles et cinq garçons) pour une orgie de percussions en tous genres, cuivres, guitares et un synthé au son encore plus pourri que celui des regrettés Grandaddy. Les meilleurs titres de leur deuxième et, malheureusement, seul album distribué dans nos contrées sont joués à fond les ballons et chantés à tue-tête ("It'5"; "Maybe You Can Owe Me"; "The Cemetery" dédicacé au Père Lachaise ; "Wishbone"...). Les approximations sont légion, ils ont tous des tronches pas possibles, mais on s'en fout tant leur énergie et leur bonne humeur sont communicatives. Le concert aurait pu se terminer sur une interprétation gargantuesque de "Do The Whirlwind", tout le monde aurait été content. Pourtant, ils reviennent pour un premier rappel où ils reprennent "Soulfinger" des Bar-Kays, suivi de "Frenchy, I'm Faking", je crois. Puis un deuxième rappel pour une deuxième reprise, de Roxy Music cette fois avec "Love Is The Drug": si l'interprétation de l'original par Brian Ferry était légère et sexy, elle est ici beaucoup plus crue, voire orgasmique. On sort du concert avec une sacrée banane.


Très bon   16/20
par Nicast


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