Serafin
Paris [La Boule Noire] - lundi 29 septembre 2003 |
C'est bien fatigué que j'arrive à La Boule Noire en cette fin d'après-midi de Lundi. Je ne me suis pas encore remis du concert de Deftones/A Perfect Circle au POPB il y a 48h, que j'avais hâte de revenir à l'ambiance plus intimiste de cette salle (pièce, ou cagibi...) pour découvrir le groupe sous-estimé qu'est Serafin sous sa formule live. Une première date française sous forme de petit set d'un peu plus d'une heure.
On patiente pas mal dehors, on patiente beaucoup à l'intérieur, pas de première partie, mais du McLusky en fond sonore... Le concert commence une heure après l'ouverture : les quatre se pointent sur la scène sans aucun artifice. C'est l'heure de faire du rock, c'est tout, et on constate dès "Stephen's In The Sky" que le groupe se veut trop bruitiste pour exister uniquement pour le showbiz (oui, allusion non-dissimulée à Muse, arf...).
La puissance de l'album No Push Collide est restituée tant bien au niveau des titres (un seul morceau n'est pas joué), qu'au niveau du son, dont le volume est au maximum et la fuzz bien plus baveuse. Chose qui aurait fait défaut au studio, mais transcende le live. Il est toujours difficile d'apprécier quelque chose quand on est crevé, mais j'ai tellement été séduit par l'album que je suis au premier rang, laissant la magie opérer sans aucun effort à fournir. Même les B-Sides "Spanish Water" ou "Cowboy Song" font l'unanimité, pour moi comme pour le reste du public (du rocker charpenté à la groupie de 16 ans...). Ben Fox Smith, toujours à sa place (sur scène et sur les morceaux), grattouille sa Fender Mustang devant son micro, souvent yeux fermés, secouant la tête dans tous les sens de temps en temps, grogne et s'autorise l'auto-dérision, bienvenue et rafraîchissante en comparaison à bien des groupes !
Le bassiste Mitts jongle avec sa basse et se contorsionne comme un chat. Il tient presque aussi peu en place que le guitariste, Harkness : il fait crier sa guitare, se met à genoux pour sortir du bruit de ses pédales d'effets, va faire un tour du côté du bassiste, quelques chœurs dans son micro en me regardant chanter aussi, contre son ampli pour un peu de larsen, le médiator entre les dents pour 3 notes et demi suffisantes au clavier, en équilibre sur le retour... et un stage-dive en fin de concert (non, monsieur, rendez-lui sa guitare il en a besoin !). Quant au batteur, il remet de l'ordre dans le bordel noisy que lui proposent les 3 autres, et annonce souvent le mieux possible les moments forts à l'instar de l'intro de "Day By Day", qui, comme "No Happy", "Numerical", "Ordinarly Me" ou un "Lethargy" chaotique, mettent une grosse claque à toute la salle.
Rien de mieux pour me réveiller un peu, mais pas assez pour parler de choses intéressantes avec le chanteur : de notre conversation ressortira qu'il ressemble à un chimpanzé (de son propre aveu), mais j'ai appris plus tard que le groupe sortait d'une nuit blanche qui les avait bien fatigué eux-aussi. Me voilà à moitié pardonné de ma bêtise, mais je n'ose imaginer ce qu'ils peuvent nous faire quand ils ont bouffé du lion et fait tous leurs rappels !
Voir Serafin en concert, c'est faire tomber le peu de doutes qui reste à l'écoute de leur premier album : un groupe de crasseux, qui font du son crasseux, simple mais astucieux, et surtout jubilatoire !
On patiente pas mal dehors, on patiente beaucoup à l'intérieur, pas de première partie, mais du McLusky en fond sonore... Le concert commence une heure après l'ouverture : les quatre se pointent sur la scène sans aucun artifice. C'est l'heure de faire du rock, c'est tout, et on constate dès "Stephen's In The Sky" que le groupe se veut trop bruitiste pour exister uniquement pour le showbiz (oui, allusion non-dissimulée à Muse, arf...).
La puissance de l'album No Push Collide est restituée tant bien au niveau des titres (un seul morceau n'est pas joué), qu'au niveau du son, dont le volume est au maximum et la fuzz bien plus baveuse. Chose qui aurait fait défaut au studio, mais transcende le live. Il est toujours difficile d'apprécier quelque chose quand on est crevé, mais j'ai tellement été séduit par l'album que je suis au premier rang, laissant la magie opérer sans aucun effort à fournir. Même les B-Sides "Spanish Water" ou "Cowboy Song" font l'unanimité, pour moi comme pour le reste du public (du rocker charpenté à la groupie de 16 ans...). Ben Fox Smith, toujours à sa place (sur scène et sur les morceaux), grattouille sa Fender Mustang devant son micro, souvent yeux fermés, secouant la tête dans tous les sens de temps en temps, grogne et s'autorise l'auto-dérision, bienvenue et rafraîchissante en comparaison à bien des groupes !
Le bassiste Mitts jongle avec sa basse et se contorsionne comme un chat. Il tient presque aussi peu en place que le guitariste, Harkness : il fait crier sa guitare, se met à genoux pour sortir du bruit de ses pédales d'effets, va faire un tour du côté du bassiste, quelques chœurs dans son micro en me regardant chanter aussi, contre son ampli pour un peu de larsen, le médiator entre les dents pour 3 notes et demi suffisantes au clavier, en équilibre sur le retour... et un stage-dive en fin de concert (non, monsieur, rendez-lui sa guitare il en a besoin !). Quant au batteur, il remet de l'ordre dans le bordel noisy que lui proposent les 3 autres, et annonce souvent le mieux possible les moments forts à l'instar de l'intro de "Day By Day", qui, comme "No Happy", "Numerical", "Ordinarly Me" ou un "Lethargy" chaotique, mettent une grosse claque à toute la salle.
Rien de mieux pour me réveiller un peu, mais pas assez pour parler de choses intéressantes avec le chanteur : de notre conversation ressortira qu'il ressemble à un chimpanzé (de son propre aveu), mais j'ai appris plus tard que le groupe sortait d'une nuit blanche qui les avait bien fatigué eux-aussi. Me voilà à moitié pardonné de ma bêtise, mais je n'ose imaginer ce qu'ils peuvent nous faire quand ils ont bouffé du lion et fait tous leurs rappels !
Voir Serafin en concert, c'est faire tomber le peu de doutes qui reste à l'écoute de leur premier album : un groupe de crasseux, qui font du son crasseux, simple mais astucieux, et surtout jubilatoire !
Excellent ! 18/20 | par X_YoB |
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