Courtney Barnett
Paris [Le Bataclan] - samedi 09 juin 2018 |
En clôture de la semaine australienne de mon marathon printanier de concerts, c'est Courtney Barnett qui succède aux Scientists. L'occasion de retrouver le Bataclan pour la première fois depuis un concert de Yo La Tengo en 2013, et surtout depuis l'impensable. En pénétrant dans la salle - après la fin du set de Loose Tooth, tant pis pour la découverte éventuelle - les souvenirs affluent, comme cette fin de concert de Kyuss Lives, où la forte chaleur avait convaincu la sécurité de laisser une partie des spectateurs sortir par l'arrière, dans cette petite rue que l'on a beaucoup vue à la télé en novembre 2015. Une sensation de vertige me prend soudain en y repensant, debout au beau milieu de la fosse.
Heureusement, la musique reprend le dessus quand Waxahatchee arrive sur scène. Ou plus exactement Katie Crutchfield, toute seule avec sa guitare sèche, pour entonner une jolie chanson country-folk. Le reste du groupe la rejoint pour faire décoller l'ambiance à coups de grosses guitares, électriques cette fois. De la bonne power-pop très classique mais bien foutue, comme des Posies avec Alanis Morrissette au chant, ou un improbable supergroupe Breeders-Cranberries. Au bout d'une demi-heure, la petite troupe quitte la scène : à peine le temps de se chauffer.
La salle a fini par se remplir suffisamment pour offrir un accueil particulièrement chaleureux au petit bout de bonne femme qui leur succède sur la scène vingt minutes plus tard. Elle, elle arrive direct avec son groupe - deux barbus chevelus pour la section rythmique et une guitariste-clavier décolorée - et elle avoine direct avec une version bien grunge du poisseux "Hopefulessness", le morceau d'ouverture de son nouvel album. Pas de chichis entre nous : Courtney annonce rapidement la couleur, elle va nous jouer son dernier album dans l'ordre et après on verra. ça me va bien : même s'il est moins direct que le premier, je l'aime bien, son dernier album. On dirait un très bon album solo de Stephen Malkmus avec une voix féminine. Courtney nous la joue tantôt punkette déjantée comme Kurt Cobain, tantôt guitar heroin intense à la Neil Young, mais toujours avec un naturel déconcertant, même quand elle présente ses musiciens. Les riffs sont percutants, les tempos et les ambiances variés, tout ça transpire la coolitude rock. Et quand à la fin du mélancolique "Sunday Roast", le dernier morceau de l'album, Courtney nous annonce tranquillement que maintenant ils vont jouer quelques "vieux" morceaux, le public déjà à bloc exulte. Il faut dire qu'en plus de son excellent premier album, la miss peut piocher dans ses deux très bons EP. Elle évite tout de même soigneusement les morceaux les plus tubesques, mais même un long morceau contemplatif comme "Anonymous Club", en début de rappel, ne parvient pas à doucher notre enthousiasme. Un "Pedestrian At Best" apocalyptique pour terminer et le quatuor tire sa révérence en se confondant en remerciements.
Les Inrocks et France Inter peuvent bien continuer à promouvoir le rap, mais après une soirée comme celle-là, le vieux con que je suis reste plus que jamais persuadé que si le rock n'a plus rien à inventer, il en garde sous le pied.
Heureusement, la musique reprend le dessus quand Waxahatchee arrive sur scène. Ou plus exactement Katie Crutchfield, toute seule avec sa guitare sèche, pour entonner une jolie chanson country-folk. Le reste du groupe la rejoint pour faire décoller l'ambiance à coups de grosses guitares, électriques cette fois. De la bonne power-pop très classique mais bien foutue, comme des Posies avec Alanis Morrissette au chant, ou un improbable supergroupe Breeders-Cranberries. Au bout d'une demi-heure, la petite troupe quitte la scène : à peine le temps de se chauffer.
La salle a fini par se remplir suffisamment pour offrir un accueil particulièrement chaleureux au petit bout de bonne femme qui leur succède sur la scène vingt minutes plus tard. Elle, elle arrive direct avec son groupe - deux barbus chevelus pour la section rythmique et une guitariste-clavier décolorée - et elle avoine direct avec une version bien grunge du poisseux "Hopefulessness", le morceau d'ouverture de son nouvel album. Pas de chichis entre nous : Courtney annonce rapidement la couleur, elle va nous jouer son dernier album dans l'ordre et après on verra. ça me va bien : même s'il est moins direct que le premier, je l'aime bien, son dernier album. On dirait un très bon album solo de Stephen Malkmus avec une voix féminine. Courtney nous la joue tantôt punkette déjantée comme Kurt Cobain, tantôt guitar heroin intense à la Neil Young, mais toujours avec un naturel déconcertant, même quand elle présente ses musiciens. Les riffs sont percutants, les tempos et les ambiances variés, tout ça transpire la coolitude rock. Et quand à la fin du mélancolique "Sunday Roast", le dernier morceau de l'album, Courtney nous annonce tranquillement que maintenant ils vont jouer quelques "vieux" morceaux, le public déjà à bloc exulte. Il faut dire qu'en plus de son excellent premier album, la miss peut piocher dans ses deux très bons EP. Elle évite tout de même soigneusement les morceaux les plus tubesques, mais même un long morceau contemplatif comme "Anonymous Club", en début de rappel, ne parvient pas à doucher notre enthousiasme. Un "Pedestrian At Best" apocalyptique pour terminer et le quatuor tire sa révérence en se confondant en remerciements.
Les Inrocks et France Inter peuvent bien continuer à promouvoir le rap, mais après une soirée comme celle-là, le vieux con que je suis reste plus que jamais persuadé que si le rock n'a plus rien à inventer, il en garde sous le pied.
Excellent ! 18/20 | par Myfriendgoo |
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