Yeti Lane

C'est jamais facile de jouer dans un bar. Tu sais jamais si les gens sont venus pour te voir, s'ils viennent là quoiqu'il arrive, surtout vu le prix modique de l'entrée & des consos. Mais bon, si ça permet à quelques curieux de découvrir des groupes, de s'ouvrir un peu les oreilles, ça représente un beau challenge pour n'importe qui !

La tournée Clapping Music continue, après une date parisienne spéciale pour la sortie de The Echo Show, Yeti Lane prend ses quartiers pour une soirée Nantaise au Stakhanov, un bar concert à l'obédience doucement stalinienne (surtout au niveau de la déco).

Leurs copains d'Egyptology ouvrent le bal, magnifiant The Skies une nouvelle fois, et ce malgré quelques perturbations sonores. Le temps de débrancher tout le matos (notamment une mystérieuse boîte à orages), Ben & Charlie s'installent, l'un réglant ses guitares, ses nombreuses pédales & ses synthés, l'autre son impressionnant rack de samplers, Tenori-On en tête, on se demande encore comment il réussit à gérer ce mur d'effets tout en martelant sa batterie.

"Wave" démarre le set, extrait de l'Ep Twice, marquant le début de l'aventure à deux. Le reste des morceaux joués seront extraits de The Echo Show, tout en volutes psychédéliques, mêlant à merveille Grandaddy, Kraftwerk & Can tout au long d'un set maitrisé. Gérant les claviers, la main collée au vibrato de sa guitare, éteignant trois pédales tout en en rallumant quatre la minute suivante, sans oublier de changer de guitares, à deux ils gèrent un mur du son incroyable, faisant fi des évènements extérieurs, finissant de façon magistral par un "Faded Spectrum", que n'aurait pas renié le Pink Floyd des débuts.

Pas forcément le meilleur endroit pour découvrir et apprécier un groupe, les voix des jeunes imbibés (& moins jeunes) couvrant parfois le groupe, Yeti Lane confirme une nouvelle fois, The Echo Show se révèle sur scène, & ce n'est pas leur future date londonienne avec Damo Suzuki en improvisation totale ou la première partie du Brian Jonestown Massacre en juillet qui diront le contraire !