Martina Topley-Bird

S'il est peu probable que Martina Topley Bird puisse un jour jouer dans un Zénith en tête d'affiche, accompagner Massive Attack en tournée est pour elle l'occasion de toucher un public plus nombreux tout en constituant un choix cohérent.

La fosse est encore assez clairsemée quand la demoiselle arrive sur scène vêtue d'une espèce de robe de mariée rouge. Déboule également un type déguisé en ninja qui se poste derrière les fûts, non sans avoir salué le public à la manière d'un karatéka au préalable.
Le duo démarre par un titre inconnu où notre homme de l'ombre propose un intéressant jeu en contretemps. S'il n'en a pas l'air au premier abord, notre gaillard est très doué, que ce soit à la batterie mais aussi à la guitare et d'autres instruments beaucoup plus difficiles à identifier: il touche à tout et le fait bien.
Martina, elle, va et vient sur scène: elle s'installera à plusieurs reprises au clavier, manipulera un sablier sur l'excellent "Sandpaper Kisses" ou tapera simplement des mains pour rythmer les chansons lorsque son ninja ne sera pas derrière ses fûts.
Alors même si nos protagonistes ne sont que deux, ils parviennent à rendre leur prestation vivante et à instaurer une ambiance bonne enfant. Martina s'adressera d'ailleurs à plusieurs reprises au public (en français s'il vous plait) et le fera participer sur le gentillet "Da Da Da Da", alors que l'autre énergumène piquera la curiosité de la foule de part l'étrangeté des instruments qu'il utilise, tout comme il suscitera l'admiration de chacun sur un final détonant à la batterie.

Cette prestation de Martina Topley Bird était un peu une première partie de luxe. Elle a eu droit à un set plus long qu'à l'accoutumée et à un son digne de ce nom. Le public a plutôt bien joué le jeu même si la reprise de "Karmacoma" en a laissé plus d'un dubitatif.
Au final, ce fut un set plutôt agréable et rafraichissant. Il y a bien eu quelques baisses de rythme certes, mais des premières parties comme ça, on aimerait quand même en avoir plus souvent !