Cortez

C'est une mission délicate qui incombe au trio helvétique qu'est Cortez; à savoir imposer leur post-hardcore dès midi, très précisément ! Et lorsque l'on sait que la formule du groupe réside au sein d'une alchimie batterie-guitare-voix, la tâche pourrait ainsi s'avérer vite périlleuse avec l'absence assumée de basse enveloppant le tout.

Oui, mais non. Si Cortez va subir les affres d'un son relativement catastrophique sur le premier titre, les choses vont bien vite rentrer dans l'ordre permettant au combo de dévoiler tous ses talents. A commencer par le chanteur à l'allure presque frêle, qui réussira néanmoins à prouver que cela n'a aucune incidence sur la hargne caractérisant son chant et l'énergie qu'il saura déployé, accompagné de ses deux acolytes. C'est en effet une belle débauche d'énergie que nous offre le trio suisse, chacun des trois membres semblant maitriser parfaitement la tâche qui lui est consacrée; il faut voir le batteur assurer efficacement sa section rythmique la bouche grande ouverte laissant apparaître de temps en temps quelques rictus trahissant toute la conviction qui habite chacune des compositions de Cortez.

Cependant, si le groupe semble animé des meilleures intentions du monde, il n'en demeurera pas moins que lors de certains plans, certains passages, une seconde guitare ne serait pas de trop. Certes, le groupe a choisi de se passer de basse, et manifestement cela ne nuit pas à la qualité des chacun de leurs titres, mais simplement, leur set semble parfois peiner par un léger manque de puissance. Mais peut-être était tout simplement l'heure, la scène ou le son qui ne collaient pas au post-hardcore plus que recommandable de Cortez... C'est le genre de concert qui me fait regretter de ne pas m'être déplacé pour aller voir les trois Suisses jouer au Mondo Bizarro à Rennes, où, j'en suis sûr, leur musique a certainement été beaucoup plus mise en valeur. Il n'en reste pas moins une belle découverte !