Les Thugs
Interview de Patrick Foulhoux pour le livre "Les Thugs Radical History" [dimanche 15 novembre 2020] |
NicoTag a eu la chance d'interviewer Patrick Foulhoux à l'occasion de la sortie de son livre Les Thugs Radical History paru chez Le boulon (chronique sur le blog à lire ici). Il revient ici sur son riche parcours d'activiste musical et bien entendu sur sa passion pour le groupe culte d'Angers !
Pour les personnes qui ne vous connaissent pas : qui est donc Patrick Foulhoux ?
Je suis journaliste depuis 1992. J'ai d'abord débuté par le fanzinat avant d'entrer à la rédaction de Rock Sound dès le premier numéro en 92. L'éditeur était de Clermont-Ferrand, le magazine se faisait à Clermont-Ferrand avec une équipe essentiellement clermontoise, et je suis de Clermont-Ferrand. Ils avaient besoin d'un gars qui s'y connaisse un peu en punk. Comme je collaborais à des fanzines réputés punks, j'ai intégré l'équipe.
J'ai ensuite collaboré en tant que pigiste à de nombreux magazines (Punk Rawk, Rolling Stone, X-Rock, Velvet, Rock One et d'autres encore).
J'ai appartenu à l'asso Spliff, au label Spliff Records plus précisément. Spliff étant aussi disquaire et organisateur de concerts à l'époque.
J'ai également monté un label en 2010, Pyromane Records. Label à la vie assez courte.
Je suis ensuite devenu journaliste plus généraliste, j'ai travaillé pour la presse économique et la presse territoire et aujourd'hui, je participe à un site d'actualités, à un site féminin et je suis rédacteur en chef et éditeur d'un semestriel territoire.
Pour passer le temps, il m'arrive d'écrire des livres. Le dernier en date étant la biographie des Thugs.
Que représente pour vous la musique des Thugs ?
Le premier 45 tours m'a effrayé. Je ne comprenais pas tout ce raffut alors que j'avais déjà les oreilles rompues aux hurlements des guitares avec l'écoute de groupes américains réputés "hardcore". Mais Les Thugs, c'était autre chose. C'était le mur du son avant d'être du rock, du punk, du hardcore ou de la rumba congolaise. Après réflexion, je m'aperçois que j'ai eu la même réaction avec Les Thugs que j'ai eue avec Fun House des Stooges, le plus grand disque de l'histoire du rock'n'roll à travers les âges. J'avais 16 ans en 1978 quand j'ai découvert Fun House, ça m'a foutu la trouille. Je parle de tout ça dans un prochain livre à paraître en janvier prochain. Mon ami Pascal Roussel (chanteur des Real Cool Killers) n'arrêtait pas de me travailler au corps avec Les Thugs. Il me disait : "tu vas aimer, de gré ou de force, tu vas aimer, c'est moi qui te le dis." Et en effet, quand est arrivé Radical Hystery, la lumière m'est apparue et j'ai complètement fondu les plombs. Les Thugs étaient devenus un de mes groupes favoris. J'écoutais en boucle. À chaque nouveau disque, je m'en imprégnais de la tête aux pieds. On était toute une bande de potes, quand Les Thugs passaient à moins de 300 kms, on y allait obligatoirement. C'était le pèlerinage. Peu de groupes m'ont fait cet effet. Les Stooges et Les Thugs étant peut-être les deux seuls à avoir ce statut particulier dans mon panthéon, même si j'ai douze mille groupes préférés au monde. Et Les Thugs sont un des groupes que j'ai le plus vus sur scène.
Les Thugs dégagent des émotions particulières. Quand j'entends des chansons comme "I Love You So", j'ai les larmes qui me montent aux yeux, et c'est pas un effet de style. C'est vraiment ce que ça me fait. Il y a au moins une quinzaine de chansons des Thugs qui me font le même effet. J'ai compris Les Thugs le jour où j'ai réussi à percer leur mur du son, là, j'ai entendu les mélodies et ça m'a bouleversé. Quand je dis que ce sont mes Beatles à moi, je suis sérieux.
Pourquoi avez-vous choisi comme mise en forme ces larges extraits de citations organisés plutôt qu'un texte biographique plus classique ?
Tout simplement pour que ce soit plus vivant et plus dynamique. Ce qui m'importait, c'était de savoir comment eux ont vécu ça, d'avoir leur ressenti. Ça ne m'intéressait pas de reconstruire leur biographie à partir de coupures de presse. Ça aurait été trop classique, trop entendu, trop universitaire, trop soporifique. Les Thugs étaient si extraordinaires qu'ils méritaient une bio qui sorte de l'ordinaire. Je voulais aussi apporter un angle sociologique à l'ouvrage, pour ça, rien de tel que recueillir les témoignages de chacun. C'est dans les détails que se cache l'histoire. À travers leur récit, en filigrane, plein de choses sont racontées. On peut se demander pourquoi il y ait si peu de filles dans ce milieu-là ? On s'aperçoit que les intervenants sont nés dans les années 60's. S'ils étaient nés après, auraient-ils fait la même chose ? Avec la galerie de portraits en début de livre, on voit l'origine sociale de chacun. Je sais qu'il y a des sociologues qui ont lu le livre, les connaissant, je sais qu'ils sauront en tirer profit. Il y a là une belle étude anthropologique à faire à partir de la matière biographique. Et dernier point, je voulais que tous les musiciens ayant joué dans le milieu indépendant ou alternatif dans les années 80 et 90 retrouvent les schémas qu'ils ont eux-mêmes vécus à l'époque.
J'ai eu la chance de vous voir à St-Nazaire avec Gérald Chabaud (ancien Thugs) et Manu Legrand du VIP pour présenter le livre. Quel bilan tirez-vous sur votre tournée de présentation ?
Ce qui me fait plaisir, c'est que Les Thugs intéressent toujours autant les gens. Il n'y avait pas foule, mais la situation sanitaire étant ce qu'elle est, il y avait quand même pas mal de monde. Je suis très heureux d'avoir pu parler des Thugs en compagnie d'un des leurs. Gérald est revenu sur plein de choses qu'il a racontées dans le livre. Ce genre d'événement est important, ça participe à la transmission des savoirs et du patrimoine. Ce que dit Gérald dans le livre, c'est que de nombreuses personnes le connaissent comme directeur du VIP, avant de la Cartonnerie à Reims, mais peu se souviennent qu'il était le premier bassiste des Thugs. Il faut avoir un certain âge maintenant pour s'en souvenir. Gérald pensait que c'était de l'histoire ancienne, le livre a fait remonter des choses et je sais parce qu'il me l'a dit, qu'il a été très ému de revenir sur ce passé pas si lointain et que ça lui a procuré beaucoup de plaisir. Ça faisait 20 ans qu'ils ne s'étaient pas vus avec Christophe, ça leur a fait plaisir à tous les deux de se retrouver.
Je m'aperçois que lors de ces rencontres, le public est composé essentiellement de fans qui ont vu le groupe sur scène. Ceci dit, à Nantes, un jeune fan des Thugs de 17 ans est venu me voir. Il m'a scotché. Il m'a dit pourquoi il était fan et là, je me suis dit que Les Thugs étaient vraiment intemporels et intergénérationnels. On peut les aimer à tout âge. Ils arrivent même à séduire des jeunes générations. Tout comme les Ramones ou les Sex Pistols ou Nirvana. Sans vendre autant. Les Thugs auraient été américains, peut-être auraient-ils le statut d'icône aujourd'hui.
Le Boulon est un éditeur tout frais, comment s'est passée la rencontre ?
En interviewant David Dufresne pour le livre, je lui ai demandé si son éditeur (Le Seuil) pourrait être intéressé. Il m'a répondu qu'à sa connaissance, le Seuil n'avait pas de collection "musique", mais qu'il en parlerait à sa directrice d'édition. Sa directrice d'édition a demandé à lire les premiers feuillets. Je les lui ai transmis. Ce que je ne savais pas, c'était que c'était pour les transmettre elle-même au Boulon. Deux jours après, j'avais un coup de fil de Xavier Belrose du Boulon. Il se trouve que Xavier Belrose est un nom que j'avais souvent croisé quand je faisais des chroniques littéraires pour Rolling Stone. Xavier est, outre ses nombreuses fonctions dans le milieu littéraire, le dernier patron du Serpent à Plumes. Quand le Serpent a arrêté parce que pas très rentable pour le gros groupe d'édition auquel il appartenait, Xavier s'est dit qu'il allait relancer une petite maison d'édition indépendante dédiée à la musique. Il est quand même rattaché aux Éditions du Layeur pour pouvoir être diffusé correctement de partout sur le territoire. Le Boulon est consacré aux musiques anglo-saxonnes. Il n'avait pas dans l'idée de publier un livre sur un groupe français comme troisième référence, quand bien même chante-t-il en anglais. Les Thugs, il les a vus une fois sur scène en 1990, ça l'avait marqué. Et dès notre premier entretien, il m'a avoué que son groupe français préféré, c'était Kid Pharaon. À partir de là, on savait qu'on parlait le même langage. De par ses activités, il a un planning chargé, mais il trouve le temps de s'occuper du Boulon et il fait un travail remarquable. J'aurais pu le faire chez d'autres éditeurs spécialisés musique, je ne suis pas sûr qu'ils auraient autant bossé sur le livre. Par contrat, je ne suis lié avec lui que pour Radical History, mais si je fais un autre livre "musique" qui colle à sa ligne éditoriale cela va sans dire, ce sera très probablement avec lui. Xavier vient également d'être nommé directeur d'édition aux Éditions Larivière qui publient entre autres magazines Rock & Folk, il a en charge toute la partie "livres" de la collection Rock & Folk. Il n'est pas rattaché au magazine, il est autonome, sa seule contrainte étant de proposer des livres en lien avec la ligne éditoriale du magazine bien évidemment.
Quel est votre avis sur Lane ?
J'adore. Autant le premier album n'avait pas encore coupé le cordon ombilical avec Daria et Les Thugs, autant le dernier album est très personnel, très original. Ce disque sonne comme de la pop britannique revue par Bob Mould, façon Kinks ou Byrds survitaminés, mais je n'irai pas jusque-là. Ce serait trop long à développer. Et sur scène, le groupe a trouvé la bonne formule avec son trident de guitares et une rythmique extrêmement solide. L'architecture de la rythmique privilégie l'élégance et la délicatesse à la brutalité du rouleau-compresseur pour une efficacité tout aussi redoutable. Bref, ces cinq-là se sont bien trouvés.
Vous teniez le blog Faut que ça rock ou que ça dise pourquoi maintenant vous écrivez avec d'autres dans Slow Show. Evidemment vous parlez musique, mais aussi livres : livres musicaux, bandes dessinées, et surtout polar, roman noir. Qu'est-ce qui vous plait dans cette littérature, dans des auteurs comme Harry Crews, Ron Rash ou Franck Bouysse ?
En plus de la musique, je suis aussi passionné par la littérature noire en général et la culture intimement liée à la communauté noire américaine dans son ensemble (cinéma, musique, littérature). Chez Harry Crews, Ron Rash, Franck Bouysse, Donald Ray Pollock, Chester Himes, George Pelecanos, Hervé Commère, Olivier Bruneau, Ann Scott, Virginie Despentes, Charles Bukowski, John Fante, Michel Embareck, Luc Baranger, Hubert Selby Jr, James Lee Burke, Russell Banks, Nik Cohn, Cormac McCarthy, Boston Teran, Greg Iles et mille autres encore, c'est leur réalisme qui m'attire. Ces auteurs sont connectés au réel. Comme pour la musique, j'ai l'impression de vivre dans le même monde qu'eux. De partager les mêmes valeurs. Je me sens également proche de George Orwell ou J.G. Ballard, alors qu'ils étaient plutôt dans "l'anticipation" politique et sociale. J.G. Ballard est sûrement un des auteurs qui m'a le plus marqué. Et pour moi, Franck Bouysse est le Ron Rash français si je m'en tiens seulement à son magnifique "Grossir le ciel".
Mais je suis aussi passionné par toute une littérature qui explique la montée du fascisme et du nazisme et je me dis que Kressmann Taylor, Hans Fallada ou Erik Larson trouvent écho dans ce qu'il se passe dans nos sociétés occidentales aujourd'hui. Il faut impérativement lire et relire Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor, Seul dans Berlin de Hans Fallada ou Dans le jardin de la bête d'Erik Larson.
Chez la plupart de ces auteurs, j'aime aussi leur humour. Harry Crews est un auteur plein d'humour malgré ses histoires de losers. Je suis archi-fan des Marx Brothers, autant dire que ça ouvre des perspectives, des Monty Pythons jusqu'à Michel Audiard. J'adore toute la série des Anonyme publiée chez Sonatine par exemple. C'est du grand-guignol.
Vous avez écrit dans une quantité astronomique d'articles dans des magazines et des fanzines. A quand une anthologie plus ou moins exhaustive ?
Je serais bien incapable de tout rassembler même si, théoriquement, j'ai un exemplaire de tout ce que j'ai écrit chez moi. J'aurais du mal à me relire et je ne serais sûrement pas toujours d'accord avec moi-même. Les goûts évoluent. Par contre, en janvier, sort Hache tendre & gueules de bois chez Kyklos Éditions. C'est un gros livre où je raconte les disques importants de ma collection. Pas tous non plus. Sinon, ça faisait une encyclopédie. J'ai écrémé pour ne garder que l'essentiel de l'essentiel. C'est surtout un livre prétexte à la franche rigolade. Un ouvrage qui sort de l'ordinaire une fois encore. Il y a quelques chroniques déjà publiées par le fanzine Dig It et le blog Slow Show. Mais le texte est à 95 % inédit. Il y a déjà un aperçu qui a été publié par le mook Delta T auquel je participais, dans la mesure où l'éditeur, Anamosa, envisageait de publier le livre. Mais pour des raisons économiques, ça n'a pas pu se faire avec Anamosa avec qui je recollaborerai probablement parce que ce sont des gens que j'apprécie particulièrement et que c'est une des plus belles maisons d'édition de sciences sociales qui vient d'ailleurs de se voir décerner un prix prestigieux pour un de ses ouvrages. Hache tendre & gueules de bois sort chez Kyklos. Le livre devrait être sorti depuis quelques années, mais Kyklos a connu différents problèmes. Quand ils ont repris l'activité, la directrice, Virginie Carbuccia, m'a tout de suite rappelé pour me dire que si je n'avais toujours pas trouvé d'éditeur pour Hache tendre, elle était toujours partante pour le faire. Cette fois, c'est la bonne. Le livre sort le 6 janvier (jour de l'Épiphanie), s'il n'y a pas encore un contretemps dû à la crise sanitaire. Il est préfacé et postfacé par deux copains, le comédien Thomas VDB et l'auteur Michel Embareck. Un livre d'une mauvaise foi absolue qui va amuser la galerie chez les fans de musique. Un livre qui va nécessiter des années pour le lire puisque je mets au défi quiconque de connaître la moitié des groupes dont je parle. Ça veut dire des heures à passer devant l'ordinateur pour trouver du son. Le livre au meilleur rapport qualité-prix du marché.
Pour aller un peu plus loin encore, vous avez connu toute l'aventure du rock indé/alternatif en France depuis Marquis de Sade, Orchestre Rouge ou Métal Urbain. Vous pourriez, tout à fait légitimement, vous faire le conteur ou l'historien de ces 45 dernières années ?
Non, surtout pas. J'en connais un rayon en musique, certes, mais sûrement pas le quart du dixième de la moitié de la production. Je ne vivrai pas assez vieux pour écouter déjà tout ce que j'aime. J'adore Claude Debussy. C'est ma porte d'accès à la musique classique. Pour autant, je me refuse à y entrer, je n'ai pas le temps d'explorer cette facette de la musique. Je suis arrivé à Debussy par le cinéma noir américain des années 50 et par les compositeurs comme Ennio Morricone ou Lalo Schiffrin. Mais j'ai suffisamment à faire comme ça. Déjà cette année, avec le maxi de Pervitin et les albums de Coriky, LANE, Bobby Lees, Greg Dulli, Don Bryant, Pretenders, Druids of Gué Charrette ou Baxter Dury pour n'en citer que quelques-uns, j'ai de quoi faire. Si je passe à côté de trucs super bien, je me fais une raison. C'est comme pour les concerts, si je ne vois pas untel ou unetelle en concert, ce n'est pas grave. Des concerts, j'en ai vu probablement des milliers. Je n'ai pas tout vu. Qu'importe. Je n'ai pas vu la reformation des Stooges ou du MC5. C'était en 69 ou 70 que j'aurais voulu les voir, pas à la reformation même si les Stooges ont fait un très bel album avec Ready To Die alors que The Weirdness était une grosse daube. Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas le mieux placé pour couvrir le demi-siècle musical passé encore qu'à ma façon, avec Hache tendre & gueules de bois, c'est ce que je fais un peu quand même, à ma mesure.
Pour terminer, quels sont vos projets de musicien, d'écrivain, de manager, etc ?
J'ai commencé à écrire un livre sur un sujet très éloigné de la musique. Un livre sur la maladie d'Alzheimer. Mon père et ma mère souffraient de cette maladie tous les deux tout en vivant chez eux. J'ai mis 3 ans de ma vie entre parenthèses pour m'occuper d'eux et mettre en place toutes les aides tout en suivant une formation pour les aidants. J'ai passé trois années qui doivent équivaloir à trois années de guerre ou peu s'en faut. Pour moi, c'était une guerre, non pas contre la maladie, on ne peut pas la vaincre, mais pour faire en sorte de mettre mes parents à l'abri, les protéger tout en conjuguant avec cette satanée maladie. C'était l'enfer. Mais j'ai tenu et je ne me suis pas mis la corde autour du cou comme le font nombre d'aidants, ce qui est compréhensible.
Je suis super au point sur cette maladie. La psychologue de France Alzheimer qui dispensait la formation pour les aidants a fini par me dire que je devrais écrire un livre témoignant de mon expérience pas banale histoire de raconter aux aidants que même si c'est une période horrible à vivre, on peut la surmonter pour peu qu'on ait les bons outils. C'est de ça dont je veux témoigner avec ce livre. C'est pas très rigolo, j'en conviens. Mais maintenant que ma mère est décédée et mon père placé en EHPAD en secteur protégé, je suis soulagé et je peux en parler sereinement. Cette maladie est atroce, mais quand on comprend son fonctionnement, on relativise ses effets. Et on arrive même à en rire avec eux. Désolé de finir sur une note pas très sexy. Promis, la prochaine fois, je m'attaquerai à un livre plus rigolo, plus rock'n'roll.
Bibliographie de Patrick Foulhoux :
La fuite des tuyaux, édité chez Bibliocratie en 2014 (disponible chez Nineteen Something)
Une histoire du rock à Clermont-Ferrand-50 ans de bruits défendus à Bib city, édité chez Un, Deux...Quatre en 2013, épuisé
Le fond de l'air effraie-Abécédaire rock dérangé, édité chez Pyromane books en 2012, épuisé
Internetographie :
http://www.slowshow.fr/ Des chroniques de disques, de livres musicaux par Patrick Foulhoux et d'autres contributeurs.
http://patrickg.com/ sous le nom Faut que ça rock..., dernière publication en 2013
https://les-thugs-concert.com/ le site de référence par un fou des Thugs
Je suis journaliste depuis 1992. J'ai d'abord débuté par le fanzinat avant d'entrer à la rédaction de Rock Sound dès le premier numéro en 92. L'éditeur était de Clermont-Ferrand, le magazine se faisait à Clermont-Ferrand avec une équipe essentiellement clermontoise, et je suis de Clermont-Ferrand. Ils avaient besoin d'un gars qui s'y connaisse un peu en punk. Comme je collaborais à des fanzines réputés punks, j'ai intégré l'équipe.
J'ai ensuite collaboré en tant que pigiste à de nombreux magazines (Punk Rawk, Rolling Stone, X-Rock, Velvet, Rock One et d'autres encore).
J'ai appartenu à l'asso Spliff, au label Spliff Records plus précisément. Spliff étant aussi disquaire et organisateur de concerts à l'époque.
J'ai également monté un label en 2010, Pyromane Records. Label à la vie assez courte.
Je suis ensuite devenu journaliste plus généraliste, j'ai travaillé pour la presse économique et la presse territoire et aujourd'hui, je participe à un site d'actualités, à un site féminin et je suis rédacteur en chef et éditeur d'un semestriel territoire.
Pour passer le temps, il m'arrive d'écrire des livres. Le dernier en date étant la biographie des Thugs.
Que représente pour vous la musique des Thugs ?
Le premier 45 tours m'a effrayé. Je ne comprenais pas tout ce raffut alors que j'avais déjà les oreilles rompues aux hurlements des guitares avec l'écoute de groupes américains réputés "hardcore". Mais Les Thugs, c'était autre chose. C'était le mur du son avant d'être du rock, du punk, du hardcore ou de la rumba congolaise. Après réflexion, je m'aperçois que j'ai eu la même réaction avec Les Thugs que j'ai eue avec Fun House des Stooges, le plus grand disque de l'histoire du rock'n'roll à travers les âges. J'avais 16 ans en 1978 quand j'ai découvert Fun House, ça m'a foutu la trouille. Je parle de tout ça dans un prochain livre à paraître en janvier prochain. Mon ami Pascal Roussel (chanteur des Real Cool Killers) n'arrêtait pas de me travailler au corps avec Les Thugs. Il me disait : "tu vas aimer, de gré ou de force, tu vas aimer, c'est moi qui te le dis." Et en effet, quand est arrivé Radical Hystery, la lumière m'est apparue et j'ai complètement fondu les plombs. Les Thugs étaient devenus un de mes groupes favoris. J'écoutais en boucle. À chaque nouveau disque, je m'en imprégnais de la tête aux pieds. On était toute une bande de potes, quand Les Thugs passaient à moins de 300 kms, on y allait obligatoirement. C'était le pèlerinage. Peu de groupes m'ont fait cet effet. Les Stooges et Les Thugs étant peut-être les deux seuls à avoir ce statut particulier dans mon panthéon, même si j'ai douze mille groupes préférés au monde. Et Les Thugs sont un des groupes que j'ai le plus vus sur scène.
Les Thugs dégagent des émotions particulières. Quand j'entends des chansons comme "I Love You So", j'ai les larmes qui me montent aux yeux, et c'est pas un effet de style. C'est vraiment ce que ça me fait. Il y a au moins une quinzaine de chansons des Thugs qui me font le même effet. J'ai compris Les Thugs le jour où j'ai réussi à percer leur mur du son, là, j'ai entendu les mélodies et ça m'a bouleversé. Quand je dis que ce sont mes Beatles à moi, je suis sérieux.
Pourquoi avez-vous choisi comme mise en forme ces larges extraits de citations organisés plutôt qu'un texte biographique plus classique ?
Tout simplement pour que ce soit plus vivant et plus dynamique. Ce qui m'importait, c'était de savoir comment eux ont vécu ça, d'avoir leur ressenti. Ça ne m'intéressait pas de reconstruire leur biographie à partir de coupures de presse. Ça aurait été trop classique, trop entendu, trop universitaire, trop soporifique. Les Thugs étaient si extraordinaires qu'ils méritaient une bio qui sorte de l'ordinaire. Je voulais aussi apporter un angle sociologique à l'ouvrage, pour ça, rien de tel que recueillir les témoignages de chacun. C'est dans les détails que se cache l'histoire. À travers leur récit, en filigrane, plein de choses sont racontées. On peut se demander pourquoi il y ait si peu de filles dans ce milieu-là ? On s'aperçoit que les intervenants sont nés dans les années 60's. S'ils étaient nés après, auraient-ils fait la même chose ? Avec la galerie de portraits en début de livre, on voit l'origine sociale de chacun. Je sais qu'il y a des sociologues qui ont lu le livre, les connaissant, je sais qu'ils sauront en tirer profit. Il y a là une belle étude anthropologique à faire à partir de la matière biographique. Et dernier point, je voulais que tous les musiciens ayant joué dans le milieu indépendant ou alternatif dans les années 80 et 90 retrouvent les schémas qu'ils ont eux-mêmes vécus à l'époque.
J'ai eu la chance de vous voir à St-Nazaire avec Gérald Chabaud (ancien Thugs) et Manu Legrand du VIP pour présenter le livre. Quel bilan tirez-vous sur votre tournée de présentation ?
Ce qui me fait plaisir, c'est que Les Thugs intéressent toujours autant les gens. Il n'y avait pas foule, mais la situation sanitaire étant ce qu'elle est, il y avait quand même pas mal de monde. Je suis très heureux d'avoir pu parler des Thugs en compagnie d'un des leurs. Gérald est revenu sur plein de choses qu'il a racontées dans le livre. Ce genre d'événement est important, ça participe à la transmission des savoirs et du patrimoine. Ce que dit Gérald dans le livre, c'est que de nombreuses personnes le connaissent comme directeur du VIP, avant de la Cartonnerie à Reims, mais peu se souviennent qu'il était le premier bassiste des Thugs. Il faut avoir un certain âge maintenant pour s'en souvenir. Gérald pensait que c'était de l'histoire ancienne, le livre a fait remonter des choses et je sais parce qu'il me l'a dit, qu'il a été très ému de revenir sur ce passé pas si lointain et que ça lui a procuré beaucoup de plaisir. Ça faisait 20 ans qu'ils ne s'étaient pas vus avec Christophe, ça leur a fait plaisir à tous les deux de se retrouver.
Je m'aperçois que lors de ces rencontres, le public est composé essentiellement de fans qui ont vu le groupe sur scène. Ceci dit, à Nantes, un jeune fan des Thugs de 17 ans est venu me voir. Il m'a scotché. Il m'a dit pourquoi il était fan et là, je me suis dit que Les Thugs étaient vraiment intemporels et intergénérationnels. On peut les aimer à tout âge. Ils arrivent même à séduire des jeunes générations. Tout comme les Ramones ou les Sex Pistols ou Nirvana. Sans vendre autant. Les Thugs auraient été américains, peut-être auraient-ils le statut d'icône aujourd'hui.
Le Boulon est un éditeur tout frais, comment s'est passée la rencontre ?
En interviewant David Dufresne pour le livre, je lui ai demandé si son éditeur (Le Seuil) pourrait être intéressé. Il m'a répondu qu'à sa connaissance, le Seuil n'avait pas de collection "musique", mais qu'il en parlerait à sa directrice d'édition. Sa directrice d'édition a demandé à lire les premiers feuillets. Je les lui ai transmis. Ce que je ne savais pas, c'était que c'était pour les transmettre elle-même au Boulon. Deux jours après, j'avais un coup de fil de Xavier Belrose du Boulon. Il se trouve que Xavier Belrose est un nom que j'avais souvent croisé quand je faisais des chroniques littéraires pour Rolling Stone. Xavier est, outre ses nombreuses fonctions dans le milieu littéraire, le dernier patron du Serpent à Plumes. Quand le Serpent a arrêté parce que pas très rentable pour le gros groupe d'édition auquel il appartenait, Xavier s'est dit qu'il allait relancer une petite maison d'édition indépendante dédiée à la musique. Il est quand même rattaché aux Éditions du Layeur pour pouvoir être diffusé correctement de partout sur le territoire. Le Boulon est consacré aux musiques anglo-saxonnes. Il n'avait pas dans l'idée de publier un livre sur un groupe français comme troisième référence, quand bien même chante-t-il en anglais. Les Thugs, il les a vus une fois sur scène en 1990, ça l'avait marqué. Et dès notre premier entretien, il m'a avoué que son groupe français préféré, c'était Kid Pharaon. À partir de là, on savait qu'on parlait le même langage. De par ses activités, il a un planning chargé, mais il trouve le temps de s'occuper du Boulon et il fait un travail remarquable. J'aurais pu le faire chez d'autres éditeurs spécialisés musique, je ne suis pas sûr qu'ils auraient autant bossé sur le livre. Par contrat, je ne suis lié avec lui que pour Radical History, mais si je fais un autre livre "musique" qui colle à sa ligne éditoriale cela va sans dire, ce sera très probablement avec lui. Xavier vient également d'être nommé directeur d'édition aux Éditions Larivière qui publient entre autres magazines Rock & Folk, il a en charge toute la partie "livres" de la collection Rock & Folk. Il n'est pas rattaché au magazine, il est autonome, sa seule contrainte étant de proposer des livres en lien avec la ligne éditoriale du magazine bien évidemment.
Quel est votre avis sur Lane ?
J'adore. Autant le premier album n'avait pas encore coupé le cordon ombilical avec Daria et Les Thugs, autant le dernier album est très personnel, très original. Ce disque sonne comme de la pop britannique revue par Bob Mould, façon Kinks ou Byrds survitaminés, mais je n'irai pas jusque-là. Ce serait trop long à développer. Et sur scène, le groupe a trouvé la bonne formule avec son trident de guitares et une rythmique extrêmement solide. L'architecture de la rythmique privilégie l'élégance et la délicatesse à la brutalité du rouleau-compresseur pour une efficacité tout aussi redoutable. Bref, ces cinq-là se sont bien trouvés.
Vous teniez le blog Faut que ça rock ou que ça dise pourquoi maintenant vous écrivez avec d'autres dans Slow Show. Evidemment vous parlez musique, mais aussi livres : livres musicaux, bandes dessinées, et surtout polar, roman noir. Qu'est-ce qui vous plait dans cette littérature, dans des auteurs comme Harry Crews, Ron Rash ou Franck Bouysse ?
En plus de la musique, je suis aussi passionné par la littérature noire en général et la culture intimement liée à la communauté noire américaine dans son ensemble (cinéma, musique, littérature). Chez Harry Crews, Ron Rash, Franck Bouysse, Donald Ray Pollock, Chester Himes, George Pelecanos, Hervé Commère, Olivier Bruneau, Ann Scott, Virginie Despentes, Charles Bukowski, John Fante, Michel Embareck, Luc Baranger, Hubert Selby Jr, James Lee Burke, Russell Banks, Nik Cohn, Cormac McCarthy, Boston Teran, Greg Iles et mille autres encore, c'est leur réalisme qui m'attire. Ces auteurs sont connectés au réel. Comme pour la musique, j'ai l'impression de vivre dans le même monde qu'eux. De partager les mêmes valeurs. Je me sens également proche de George Orwell ou J.G. Ballard, alors qu'ils étaient plutôt dans "l'anticipation" politique et sociale. J.G. Ballard est sûrement un des auteurs qui m'a le plus marqué. Et pour moi, Franck Bouysse est le Ron Rash français si je m'en tiens seulement à son magnifique "Grossir le ciel".
Mais je suis aussi passionné par toute une littérature qui explique la montée du fascisme et du nazisme et je me dis que Kressmann Taylor, Hans Fallada ou Erik Larson trouvent écho dans ce qu'il se passe dans nos sociétés occidentales aujourd'hui. Il faut impérativement lire et relire Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor, Seul dans Berlin de Hans Fallada ou Dans le jardin de la bête d'Erik Larson.
Chez la plupart de ces auteurs, j'aime aussi leur humour. Harry Crews est un auteur plein d'humour malgré ses histoires de losers. Je suis archi-fan des Marx Brothers, autant dire que ça ouvre des perspectives, des Monty Pythons jusqu'à Michel Audiard. J'adore toute la série des Anonyme publiée chez Sonatine par exemple. C'est du grand-guignol.
Vous avez écrit dans une quantité astronomique d'articles dans des magazines et des fanzines. A quand une anthologie plus ou moins exhaustive ?
Je serais bien incapable de tout rassembler même si, théoriquement, j'ai un exemplaire de tout ce que j'ai écrit chez moi. J'aurais du mal à me relire et je ne serais sûrement pas toujours d'accord avec moi-même. Les goûts évoluent. Par contre, en janvier, sort Hache tendre & gueules de bois chez Kyklos Éditions. C'est un gros livre où je raconte les disques importants de ma collection. Pas tous non plus. Sinon, ça faisait une encyclopédie. J'ai écrémé pour ne garder que l'essentiel de l'essentiel. C'est surtout un livre prétexte à la franche rigolade. Un ouvrage qui sort de l'ordinaire une fois encore. Il y a quelques chroniques déjà publiées par le fanzine Dig It et le blog Slow Show. Mais le texte est à 95 % inédit. Il y a déjà un aperçu qui a été publié par le mook Delta T auquel je participais, dans la mesure où l'éditeur, Anamosa, envisageait de publier le livre. Mais pour des raisons économiques, ça n'a pas pu se faire avec Anamosa avec qui je recollaborerai probablement parce que ce sont des gens que j'apprécie particulièrement et que c'est une des plus belles maisons d'édition de sciences sociales qui vient d'ailleurs de se voir décerner un prix prestigieux pour un de ses ouvrages. Hache tendre & gueules de bois sort chez Kyklos. Le livre devrait être sorti depuis quelques années, mais Kyklos a connu différents problèmes. Quand ils ont repris l'activité, la directrice, Virginie Carbuccia, m'a tout de suite rappelé pour me dire que si je n'avais toujours pas trouvé d'éditeur pour Hache tendre, elle était toujours partante pour le faire. Cette fois, c'est la bonne. Le livre sort le 6 janvier (jour de l'Épiphanie), s'il n'y a pas encore un contretemps dû à la crise sanitaire. Il est préfacé et postfacé par deux copains, le comédien Thomas VDB et l'auteur Michel Embareck. Un livre d'une mauvaise foi absolue qui va amuser la galerie chez les fans de musique. Un livre qui va nécessiter des années pour le lire puisque je mets au défi quiconque de connaître la moitié des groupes dont je parle. Ça veut dire des heures à passer devant l'ordinateur pour trouver du son. Le livre au meilleur rapport qualité-prix du marché.
Pour aller un peu plus loin encore, vous avez connu toute l'aventure du rock indé/alternatif en France depuis Marquis de Sade, Orchestre Rouge ou Métal Urbain. Vous pourriez, tout à fait légitimement, vous faire le conteur ou l'historien de ces 45 dernières années ?
Non, surtout pas. J'en connais un rayon en musique, certes, mais sûrement pas le quart du dixième de la moitié de la production. Je ne vivrai pas assez vieux pour écouter déjà tout ce que j'aime. J'adore Claude Debussy. C'est ma porte d'accès à la musique classique. Pour autant, je me refuse à y entrer, je n'ai pas le temps d'explorer cette facette de la musique. Je suis arrivé à Debussy par le cinéma noir américain des années 50 et par les compositeurs comme Ennio Morricone ou Lalo Schiffrin. Mais j'ai suffisamment à faire comme ça. Déjà cette année, avec le maxi de Pervitin et les albums de Coriky, LANE, Bobby Lees, Greg Dulli, Don Bryant, Pretenders, Druids of Gué Charrette ou Baxter Dury pour n'en citer que quelques-uns, j'ai de quoi faire. Si je passe à côté de trucs super bien, je me fais une raison. C'est comme pour les concerts, si je ne vois pas untel ou unetelle en concert, ce n'est pas grave. Des concerts, j'en ai vu probablement des milliers. Je n'ai pas tout vu. Qu'importe. Je n'ai pas vu la reformation des Stooges ou du MC5. C'était en 69 ou 70 que j'aurais voulu les voir, pas à la reformation même si les Stooges ont fait un très bel album avec Ready To Die alors que The Weirdness était une grosse daube. Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas le mieux placé pour couvrir le demi-siècle musical passé encore qu'à ma façon, avec Hache tendre & gueules de bois, c'est ce que je fais un peu quand même, à ma mesure.
Pour terminer, quels sont vos projets de musicien, d'écrivain, de manager, etc ?
J'ai commencé à écrire un livre sur un sujet très éloigné de la musique. Un livre sur la maladie d'Alzheimer. Mon père et ma mère souffraient de cette maladie tous les deux tout en vivant chez eux. J'ai mis 3 ans de ma vie entre parenthèses pour m'occuper d'eux et mettre en place toutes les aides tout en suivant une formation pour les aidants. J'ai passé trois années qui doivent équivaloir à trois années de guerre ou peu s'en faut. Pour moi, c'était une guerre, non pas contre la maladie, on ne peut pas la vaincre, mais pour faire en sorte de mettre mes parents à l'abri, les protéger tout en conjuguant avec cette satanée maladie. C'était l'enfer. Mais j'ai tenu et je ne me suis pas mis la corde autour du cou comme le font nombre d'aidants, ce qui est compréhensible.
Je suis super au point sur cette maladie. La psychologue de France Alzheimer qui dispensait la formation pour les aidants a fini par me dire que je devrais écrire un livre témoignant de mon expérience pas banale histoire de raconter aux aidants que même si c'est une période horrible à vivre, on peut la surmonter pour peu qu'on ait les bons outils. C'est de ça dont je veux témoigner avec ce livre. C'est pas très rigolo, j'en conviens. Mais maintenant que ma mère est décédée et mon père placé en EHPAD en secteur protégé, je suis soulagé et je peux en parler sereinement. Cette maladie est atroce, mais quand on comprend son fonctionnement, on relativise ses effets. Et on arrive même à en rire avec eux. Désolé de finir sur une note pas très sexy. Promis, la prochaine fois, je m'attaquerai à un livre plus rigolo, plus rock'n'roll.
Bibliographie de Patrick Foulhoux :
La fuite des tuyaux, édité chez Bibliocratie en 2014 (disponible chez Nineteen Something)
Une histoire du rock à Clermont-Ferrand-50 ans de bruits défendus à Bib city, édité chez Un, Deux...Quatre en 2013, épuisé
Le fond de l'air effraie-Abécédaire rock dérangé, édité chez Pyromane books en 2012, épuisé
Internetographie :
http://www.slowshow.fr/ Des chroniques de disques, de livres musicaux par Patrick Foulhoux et d'autres contributeurs.
http://patrickg.com/ sous le nom Faut que ça rock..., dernière publication en 2013
https://les-thugs-concert.com/ le site de référence par un fou des Thugs
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