Vic Chesnutt
At The Cut |
Label :
Constellation |
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Je déteste Noël. Comment croire à ce type au traîneau tiré par des rennes quand on te sert de la biche aux airelles au souper, comment croire que ce type ne se fout pas de ta gueule quand tu découvres l'œuvre complète d'Amélie Nothomb reliée peine peau, quand tu espérais le coffret complet remasterisé des Smiths, ou autres Velvet!
C'est ce qu'a dû se dire Vic, ce soir du 24 décembre2009, où il décida qu'il avait assez donné de son temps à la vie et qu'elle ne lui avait pas rendu.
Quel point commun entre lui et Robert Wyatt ? La marque de leur fauteuil roulant et la façon dont ils y sont arrivés !
Cloué dans sa chaise de métal à l'âge de 18 ans suite à un accident en état d'ébriété, il brûlait déjà la vie par les deux bouts, cet habitant d'Athens, Georgie, adopté par une famille de rednecks qui vénérait le KKK, pas le meilleur environnement, pour s'épanouir.
Dans ce fief de REM (Michael Stipe l'aidera sur ses premiers albums), il apprend la guitare avec rage, chaque note, chaque corde, retranscrit ses états d'âme.
Oublié Dylan et ses protest-songs, renvoyé dans son loft le Boss et ses histoires à 2 balles, ridiculisé Jeff Buckley et sa starisation outrancière, au baromètre de la tristesse vécue il laisse tout le monde derrière lui.
Sa colère passe par ses escarres et son corps meurtri avant d'être gravé dans les sillons d'une riche discographie, ses compositions transpirent les névroses qui le gangrènent.
Pour accompagner ce bras qui frappe les cordes, les violons violent, les chiens aboient et les portes claquent dans ce château hanté. D'une voix d'animal pris dans un collet, il chante des chansons cabossées, d'où émergent quelques phrases jazzy issues d'un piano, scandées par les balais qui caressent les peaux. Il est entouré d'une équipe qui sait mettre en valeur ses atmosphères ou laisser certains diamants bruts en l'état. Beauté vénéneuse, noirceur subtile, cet homme à la moelle brisée fait vibrer la nôtre. L'émotion est à fleur de peau, puis elle s'immisce sous l'épiderme et vient titiller les nerfs et gratter jusqu'à l'os, à force d'être sur le fil du rasoir (at the cut) Vic se fait saigner. Mais de ce corps brisé surgit une douceur inhabituelle, quand il évoque sa grand-mère.
La pochette n'est pas non plus mal cadrée, c'est juste Vic qui vous contemple depuis son fauteuil !
Sa femme Tina l'a protégé en vain de ses démons, le système social l'a étranglé, il est mort couvert de dettes envers les hôpitaux, sans se plaindre, alors que tant de gens pleurnichent pour un bouton sur la joue droite... drôle de société dans laquelle nous vivons.
C'est ce qu'a dû se dire Vic, ce soir du 24 décembre2009, où il décida qu'il avait assez donné de son temps à la vie et qu'elle ne lui avait pas rendu.
Quel point commun entre lui et Robert Wyatt ? La marque de leur fauteuil roulant et la façon dont ils y sont arrivés !
Cloué dans sa chaise de métal à l'âge de 18 ans suite à un accident en état d'ébriété, il brûlait déjà la vie par les deux bouts, cet habitant d'Athens, Georgie, adopté par une famille de rednecks qui vénérait le KKK, pas le meilleur environnement, pour s'épanouir.
Dans ce fief de REM (Michael Stipe l'aidera sur ses premiers albums), il apprend la guitare avec rage, chaque note, chaque corde, retranscrit ses états d'âme.
Oublié Dylan et ses protest-songs, renvoyé dans son loft le Boss et ses histoires à 2 balles, ridiculisé Jeff Buckley et sa starisation outrancière, au baromètre de la tristesse vécue il laisse tout le monde derrière lui.
Sa colère passe par ses escarres et son corps meurtri avant d'être gravé dans les sillons d'une riche discographie, ses compositions transpirent les névroses qui le gangrènent.
Pour accompagner ce bras qui frappe les cordes, les violons violent, les chiens aboient et les portes claquent dans ce château hanté. D'une voix d'animal pris dans un collet, il chante des chansons cabossées, d'où émergent quelques phrases jazzy issues d'un piano, scandées par les balais qui caressent les peaux. Il est entouré d'une équipe qui sait mettre en valeur ses atmosphères ou laisser certains diamants bruts en l'état. Beauté vénéneuse, noirceur subtile, cet homme à la moelle brisée fait vibrer la nôtre. L'émotion est à fleur de peau, puis elle s'immisce sous l'épiderme et vient titiller les nerfs et gratter jusqu'à l'os, à force d'être sur le fil du rasoir (at the cut) Vic se fait saigner. Mais de ce corps brisé surgit une douceur inhabituelle, quand il évoque sa grand-mère.
La pochette n'est pas non plus mal cadrée, c'est juste Vic qui vous contemple depuis son fauteuil !
Sa femme Tina l'a protégé en vain de ses démons, le système social l'a étranglé, il est mort couvert de dettes envers les hôpitaux, sans se plaindre, alors que tant de gens pleurnichent pour un bouton sur la joue droite... drôle de société dans laquelle nous vivons.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Ainhoa |
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