Cobalt
Slow Forever |
Label :
Profound Lore |
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Ce disque n'aurait pas dû être aussi bon. Pas avec l'histoire qu'il se traîne. Resituons avec un bref cours d'histoire : Cobalt naît en 2002 de la rencontre entre Phil McSorley (chant et divers hurlements / grognements) et Erik Wunder (euh... tout le reste), deux amis d'enfance qui se sont retrouvés sur le terrain de la musique. Un terrain metal pour être précis. À partir de là, d'albums en albums, Cobalt se fait une réputation solide avec un style qu'ils baptisent eux-même War Metal et qui, dans les faits, ressemble à une sorte de black qui refuse de se reposer sur ses lauriers et tente de s'ouvrir à la fois à l'expérimentation et à des genres cousins du metal, type sludge ou doom et autres joyeusetés. Eater of Birds en 2007 se présentait comme un sommet de black puissant et marécageux, tandis qu'en 2009 Gin s'ouvrait petit à petit à un sludge presque atmosphérique par moments. Un nouvel album est en préparation dès 2013. Et là c'est le drame. Au bout d'une longue période de hiatus, la nouvelle tombe : McSorley ne fait plus partie du groupe. Éjecté pour des propos homophobes et misogynes tenus en public, il laisse donc Wunder seul avec ses brouillons. Dès lors il semble que la mise en parenthèse du groupe risque d'être bien plus longue que prévu, voire définitive. Mais en 2015 Wunder annonce soudainement que l'album est toujours en train d'être travaillé et qu'un nouveau vocaliste Charlie Fell (du groupe sludge/black Lord Mantis) est venu lui prêter main forte. Stupeur et tremblements dans le public, frissons d'excitation en même temps qu'angoisse : le petit nouveau sera-t-il à la hauteur ? L'alchimie du nouveau duo saura-t-elle s'avérer à la hauteur des essais précédents de Cobalt ? La réponse est non : Slow Forever n'est pas aussi bon que Gin ou Eater of Birds. Il est meilleur.
Disons-le d'emblée ; si Phil McSorley était un grogneur de talent, Charlie Fell lui est tout simplement un chanteur vertigineux. À l'aise dans tous les registres, il apporte une nouvelle dimension à la musique du groupe, plus humaine et diversifiée : hurlant, gémissant, scandant sans jamais faiblir, imposant un étonnant sens de la nuance au sein de la violence de ses éclats. La réussite de Slow Forever on la doit donc aussi bien à Wunder qu'à Fell : si le premier s'occupe de tenir à la baraque en étant au four et au moulin (guitares, basse, batterie), le second s'occupe de porter sur ses solides épaules le poids de la nouvelle direction prise par le groupe. Ou plutôt des nouvelles directions au pluriel car, fort de 7 ans de maturation, Slow Forever a considérablement élargi son champ d'action.
Son War Metal regroupe désormais toute une pléthore de styles condensés en une formule puissamment versatile. Du black metal originaire il ne reste plus que quelques traces éparses ; des intonations démoniaques du chant de Charlie Fell, une double pédale ici et là... les trémolos ayant disparu du langage guitaristique d'Erik Wunder. En revanche le sludge lui s'en donne à cœur joie. Avec le recul, la rencontre entre les deux gaillards était vouée à réussir ; Charlie venant du sludge, Erik s'y dirigeant à grand pas depuis plusieurs années. On y retrouve également pêle-mêle des accents stoner ou doom parfaitement digérés et dispensés selon l'humeur du groupe, et des structures de morceaux progressives (concrètement, pour ses chevaux de bataille, Cobalt s'autorise à développer d'autres parties au sein même du morceau pour maintenir l'attention intacte même au cours de ses plus longues errances). Le Cobalt de 2016 est agressif, dans-ta-face et frôle même le punk par moments. Non pardon laissez moi reformuler : il plonge carrément dans le punk hardcore le plus sale, au moins une fois : sur le titanesque et dévastateur "Elephant Graveyard", décrivant la mort de vieux riches obèses qui vont à Las Vegas pour crever après un festin trop fourni. Hargneux à la perfection, Fell nous crache ses slogans punk à la tronche alors que Wunder nous balance ses riffs comme on fait vrombir une moto, d'un simple mouvement de poignet. Les deux mis ensembles, on jurerait entendre un négatif des Dead Kenndys. Le morceau s'achève dans une escalade bruitiste qui fait monter la sève... pour s'interrompre au dernier moment. Pas si vite, impatient auditeur... le disque est encore loin d'être fini.
Oui car c'est bien beau tout ça, blabla changement de style, blabla ça défonce, mais au fond il y a surtout un point en particulier qui place Slow Forever dans le haut du panier de la scène metal actuelle et qui le fait même surpasser Eater of Birds et Gin dans la balance : sa durée. Ou plutôt la façon qu'il a de la gérer, de l'occuper. C'est qu'avec pas moins de 83 minutes au compteur, Slow Forever est un double album et à ce titre prend le risque qu'on le trouve interminable. Surtout en jouant sur un terrain où la répétition ad libitum de riffs est une base fréquente de songwriting. Et tout efficace que soit le(s) nouveau(x) style(s) de Cobalt, le risque de voir le soufflé retomber est réel. Mais ce serait sans compter la gestion admirable de la tracklist que démontrent Fell et Wunder.
Le principal secret de leur forme le voilà : Slow Forever n'en finit plus de grimper. Loin de balancer toutes ses forces dès le départ, Cobalt s'économise et bien au contraire place aux premières lignes ses morceaux les plus répétitifs, les plus hypnotiques, les plus envoûtants, les plus assommants en somme (dans le meilleur sens du terme). Il profite de notre plein éveil pour nous envoyer un "Hunt the Buffalo" vif qui nous rentre dans le lard et nous étourdit pour la route, alors même qu'avec "Animal Law" s'entame une cérémonie rituelle narcotique pour introduire probablement le plus Neurosis-assimilé des fragments de ce disque : le vicieux "Ruiner". À partir de là Cobalt joue carte sur table en nous balançant des morceaux longs et couverts de riffs de part et d'autre. Mais si "Beast Whip" est une véritable épreuve d'endurance, "King Rust" s'apparente plutôt à un long voyage presque... catchy, avec son intro mystique à la guitare sèche qui se mue en avalanche de riffs entêtants mais mélodiques, et son développements qui garantit son lot de crescendos dévastateur et de refrains rythmés (ces "Hoisting myself... out of myself... hoisting myself... out of myself..." qui vous hanteront longtemps). Un bref interlude judicieusement nommé "Breath" nous permet de respirer brièvement au son d'une guitare acoustique qu'on imagine volontiers accompagner la tombée de la nuit en pleine Amérique profonde... Mais avec l'arrivée du crépuscule, le croquemitaine se réveille, et "Cold Breaker" s'en vient terroriser les environs, se présentant sans doute comme l'extrait le plus direct et entraînant de ce foutu album, annonçant l'averse hardcore de "Elephant Graveyard" qui entame glorieusement le disque 2. Voilà bien là un coup de génie de Cobalt ; voilà plus de 3 quarts d'heure qu'on bouffe du gravier, et BLAM le voilà qui nous balance le meilleur enchaînement de morceaux en sa possession. Deux pistes directes, sans fioritures ni longueurs, qui remettent de l'essence dans le moteur et motive le pauvre auditeur aussi efficacement que s'il venait de s'enfiler une plaquette de Guronzan. Alors que "Final Will" et ses glorieuses 11 minutes semble planter le clou final dans notre cercueil, avec ses échos de guitare à la Robert Fripp, son matraquage en règle et son final qui grimpe dans l'épique et la célébration. Slow Forever semble avoir tiré sa référence. Ou bien... Brisant nos attentes, "Iconoclast" présente le retour de la guitare crade de l'intro tandis qu'un discours distordu d'Ernest Hemingway qui raconte une vision radicale et militante du métier d'écrivain. Et cette phrase qui se répète, comme une l'ultime épitaphe du disque : "He will endure... or be forgotten" (Il perdurera... ou sera oublié). Et Cobalt de balancer tout simplement la meilleure piste du disque, l'éponyme, condensé définitif et romantique de toutes les fragrances soulevées au long de la quasi heure et demie de Slow Forever, comme le plus glorieux des génériques de fin. Sauf que ça n'est même pas la fin, vous pensez bien. Non, pour marquer vraiment le coup, et nous laisser complètement hagard, la bave au lèvres et le regard dans le vague, Cobalt nous achève avec en guise de lobotomie la terrifiante "Siege", hommage cathartique au noise le plus brutal, où Wunder nous assène le même accord en boucle (mais peut-on encore appeler ça un accord?) tandis que Fell nous assène sa plus incroyable performance vocale ; laissant de côté les apparats de monstres et autres créatures démoniaques, il se montre enfin comme un humain après tout, formulant des cri inarticulés qui foutront des frissons même au plus blasé des tortionnaires, j'en mets ma main à couper.
Voilà. Là où Eater of Birds et Gin avec leur 71 minutes respectives au compteur laissaient presque une impression de trop plein, on on achève Slow Forever avec un tiraillement aux entrailles ; on a beau avoir été entièrement rassasié, plus que de raison même, Cobalt suscite suffisamment notre gourmandise pour donner l'envie d'une louche supplémentaire de leur fascinante matière noire. Bordel, au risque de me répéter ; 83 minutes et j'en redemande... Si ce n'est pas l'ultime preuve que Slow Forever est un disque immense je ne sais pas ce qu'il faut. Aussi immense en fait, que ces grands territoires américains au sein desquels il prend place. Oui car s'il y a bien un point final à aborder à propos de ce géant c'est qu'il est avant tout profondément américain. Des notes grasses gorgées d'americana qui entament le disque aux feeling de blues infernal qui habitent les passages les plus stoner, en passant par les interludes qui convoquent l'esprit du folk ancestral, sans oublier la hargne revendicatrice du hardcore... Tout cela, englué dans le sludge fédérateur, lui confère une identité solide et évoque une multitude d'influences tout en imposant au fer rouge son caractère sur chacune ses images invoquées ; il s'agit bien de made-in Cobalt, aucun doute là-dessus.
Slow Forever est long, mais c'est qu'il a tant à dire... À l'image de cette chronique, qui fut copieuse et éprouvante mais qui je l'espère vous aura suffisamment tenu en haleine pour que vous alliez vous ruer sur le disque, avec au cœur l'anticipation fébrile de celui qui attend avec impatience sa séance de BDSM journalière. Bisous.
Disons-le d'emblée ; si Phil McSorley était un grogneur de talent, Charlie Fell lui est tout simplement un chanteur vertigineux. À l'aise dans tous les registres, il apporte une nouvelle dimension à la musique du groupe, plus humaine et diversifiée : hurlant, gémissant, scandant sans jamais faiblir, imposant un étonnant sens de la nuance au sein de la violence de ses éclats. La réussite de Slow Forever on la doit donc aussi bien à Wunder qu'à Fell : si le premier s'occupe de tenir à la baraque en étant au four et au moulin (guitares, basse, batterie), le second s'occupe de porter sur ses solides épaules le poids de la nouvelle direction prise par le groupe. Ou plutôt des nouvelles directions au pluriel car, fort de 7 ans de maturation, Slow Forever a considérablement élargi son champ d'action.
Son War Metal regroupe désormais toute une pléthore de styles condensés en une formule puissamment versatile. Du black metal originaire il ne reste plus que quelques traces éparses ; des intonations démoniaques du chant de Charlie Fell, une double pédale ici et là... les trémolos ayant disparu du langage guitaristique d'Erik Wunder. En revanche le sludge lui s'en donne à cœur joie. Avec le recul, la rencontre entre les deux gaillards était vouée à réussir ; Charlie venant du sludge, Erik s'y dirigeant à grand pas depuis plusieurs années. On y retrouve également pêle-mêle des accents stoner ou doom parfaitement digérés et dispensés selon l'humeur du groupe, et des structures de morceaux progressives (concrètement, pour ses chevaux de bataille, Cobalt s'autorise à développer d'autres parties au sein même du morceau pour maintenir l'attention intacte même au cours de ses plus longues errances). Le Cobalt de 2016 est agressif, dans-ta-face et frôle même le punk par moments. Non pardon laissez moi reformuler : il plonge carrément dans le punk hardcore le plus sale, au moins une fois : sur le titanesque et dévastateur "Elephant Graveyard", décrivant la mort de vieux riches obèses qui vont à Las Vegas pour crever après un festin trop fourni. Hargneux à la perfection, Fell nous crache ses slogans punk à la tronche alors que Wunder nous balance ses riffs comme on fait vrombir une moto, d'un simple mouvement de poignet. Les deux mis ensembles, on jurerait entendre un négatif des Dead Kenndys. Le morceau s'achève dans une escalade bruitiste qui fait monter la sève... pour s'interrompre au dernier moment. Pas si vite, impatient auditeur... le disque est encore loin d'être fini.
Oui car c'est bien beau tout ça, blabla changement de style, blabla ça défonce, mais au fond il y a surtout un point en particulier qui place Slow Forever dans le haut du panier de la scène metal actuelle et qui le fait même surpasser Eater of Birds et Gin dans la balance : sa durée. Ou plutôt la façon qu'il a de la gérer, de l'occuper. C'est qu'avec pas moins de 83 minutes au compteur, Slow Forever est un double album et à ce titre prend le risque qu'on le trouve interminable. Surtout en jouant sur un terrain où la répétition ad libitum de riffs est une base fréquente de songwriting. Et tout efficace que soit le(s) nouveau(x) style(s) de Cobalt, le risque de voir le soufflé retomber est réel. Mais ce serait sans compter la gestion admirable de la tracklist que démontrent Fell et Wunder.
Le principal secret de leur forme le voilà : Slow Forever n'en finit plus de grimper. Loin de balancer toutes ses forces dès le départ, Cobalt s'économise et bien au contraire place aux premières lignes ses morceaux les plus répétitifs, les plus hypnotiques, les plus envoûtants, les plus assommants en somme (dans le meilleur sens du terme). Il profite de notre plein éveil pour nous envoyer un "Hunt the Buffalo" vif qui nous rentre dans le lard et nous étourdit pour la route, alors même qu'avec "Animal Law" s'entame une cérémonie rituelle narcotique pour introduire probablement le plus Neurosis-assimilé des fragments de ce disque : le vicieux "Ruiner". À partir de là Cobalt joue carte sur table en nous balançant des morceaux longs et couverts de riffs de part et d'autre. Mais si "Beast Whip" est une véritable épreuve d'endurance, "King Rust" s'apparente plutôt à un long voyage presque... catchy, avec son intro mystique à la guitare sèche qui se mue en avalanche de riffs entêtants mais mélodiques, et son développements qui garantit son lot de crescendos dévastateur et de refrains rythmés (ces "Hoisting myself... out of myself... hoisting myself... out of myself..." qui vous hanteront longtemps). Un bref interlude judicieusement nommé "Breath" nous permet de respirer brièvement au son d'une guitare acoustique qu'on imagine volontiers accompagner la tombée de la nuit en pleine Amérique profonde... Mais avec l'arrivée du crépuscule, le croquemitaine se réveille, et "Cold Breaker" s'en vient terroriser les environs, se présentant sans doute comme l'extrait le plus direct et entraînant de ce foutu album, annonçant l'averse hardcore de "Elephant Graveyard" qui entame glorieusement le disque 2. Voilà bien là un coup de génie de Cobalt ; voilà plus de 3 quarts d'heure qu'on bouffe du gravier, et BLAM le voilà qui nous balance le meilleur enchaînement de morceaux en sa possession. Deux pistes directes, sans fioritures ni longueurs, qui remettent de l'essence dans le moteur et motive le pauvre auditeur aussi efficacement que s'il venait de s'enfiler une plaquette de Guronzan. Alors que "Final Will" et ses glorieuses 11 minutes semble planter le clou final dans notre cercueil, avec ses échos de guitare à la Robert Fripp, son matraquage en règle et son final qui grimpe dans l'épique et la célébration. Slow Forever semble avoir tiré sa référence. Ou bien... Brisant nos attentes, "Iconoclast" présente le retour de la guitare crade de l'intro tandis qu'un discours distordu d'Ernest Hemingway qui raconte une vision radicale et militante du métier d'écrivain. Et cette phrase qui se répète, comme une l'ultime épitaphe du disque : "He will endure... or be forgotten" (Il perdurera... ou sera oublié). Et Cobalt de balancer tout simplement la meilleure piste du disque, l'éponyme, condensé définitif et romantique de toutes les fragrances soulevées au long de la quasi heure et demie de Slow Forever, comme le plus glorieux des génériques de fin. Sauf que ça n'est même pas la fin, vous pensez bien. Non, pour marquer vraiment le coup, et nous laisser complètement hagard, la bave au lèvres et le regard dans le vague, Cobalt nous achève avec en guise de lobotomie la terrifiante "Siege", hommage cathartique au noise le plus brutal, où Wunder nous assène le même accord en boucle (mais peut-on encore appeler ça un accord?) tandis que Fell nous assène sa plus incroyable performance vocale ; laissant de côté les apparats de monstres et autres créatures démoniaques, il se montre enfin comme un humain après tout, formulant des cri inarticulés qui foutront des frissons même au plus blasé des tortionnaires, j'en mets ma main à couper.
Voilà. Là où Eater of Birds et Gin avec leur 71 minutes respectives au compteur laissaient presque une impression de trop plein, on on achève Slow Forever avec un tiraillement aux entrailles ; on a beau avoir été entièrement rassasié, plus que de raison même, Cobalt suscite suffisamment notre gourmandise pour donner l'envie d'une louche supplémentaire de leur fascinante matière noire. Bordel, au risque de me répéter ; 83 minutes et j'en redemande... Si ce n'est pas l'ultime preuve que Slow Forever est un disque immense je ne sais pas ce qu'il faut. Aussi immense en fait, que ces grands territoires américains au sein desquels il prend place. Oui car s'il y a bien un point final à aborder à propos de ce géant c'est qu'il est avant tout profondément américain. Des notes grasses gorgées d'americana qui entament le disque aux feeling de blues infernal qui habitent les passages les plus stoner, en passant par les interludes qui convoquent l'esprit du folk ancestral, sans oublier la hargne revendicatrice du hardcore... Tout cela, englué dans le sludge fédérateur, lui confère une identité solide et évoque une multitude d'influences tout en imposant au fer rouge son caractère sur chacune ses images invoquées ; il s'agit bien de made-in Cobalt, aucun doute là-dessus.
Slow Forever est long, mais c'est qu'il a tant à dire... À l'image de cette chronique, qui fut copieuse et éprouvante mais qui je l'espère vous aura suffisamment tenu en haleine pour que vous alliez vous ruer sur le disque, avec au cœur l'anticipation fébrile de celui qui attend avec impatience sa séance de BDSM journalière. Bisous.
Excellent ! 18/20 | par X_Wazoo |
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