Nisennenmondai
#N/A |
Label :
On-U Sound |
||||
Si vous voulez emmerder le monde, que ce soit vos potes ou vos gosses, demandez leur d'épeler le nom de ce groupe. C'est quasiment impossible de ne pas oublier une consonne. & à prononcer c'est la même :
"-Tu vas voir quoi ce soir ?
-Nisennenmondai
-Nils quoi ?
-Nisennenmondai.
-Tu peux épeler ?
-Non."
Voilà le genre de groupe qui vous perdre des amis. Si ensuite vous leur passer un des premiers albums de Gary Numan, vous passerez pour quelqu'un d'étrange, croyez moi.
C'est donc en ce mois d'avril que reviennent nos trois Tokyoïtes avec ce nouvel album, curieusement intitulé #N/A. L'explication de ce titre est moins alambiqué qu'il n'y parait. N c'est donc l'initial du groupe, et A pour Adrian Sherwood, qui a produit ce disque. Divisé en cinq pistes (de #1 à #5) plus deux titres bonus, l'album joue une nouvelle fois la carte de la répétition intense, voire intensive. On pourrait penser naïvement que les trois filles jouent des loops, des samples et autres artefacts rendant la boucle facile mais non, qui les a déjà vues en live sait qu'elles sont des métronomes en jupes, capables de (main)tenir un seul & même rythme durant plusieurs minutes, amenant la transe à qui veut bien rentrer dans cette atypique symphonie du kraut. Ou l'ennui mortel pour celui qui reste sur le palier, pas de demi-mesures, surtout avec des titres dépassant les quinze minutes parfois. Par moment l'hypnose se fait psychose ("#2"), Adrian Sherwood dépose par petites touches ses réverbérations chères au Dub, mais c'est fugace, il n'en met pas partout, juste ce qu'il faut pour que cette techno organique nous vrille consciencieusement le crâne. Le titre prend son temps, modifie doucement ses strates de sons et l'air de rien change de tout au tout sans que l'on s'en rende compte, du grand art.
Sans modifier la donne ou son savoir faire, le groupe continue sur sa lancée, comme s'il ne s'agissait que d'un seul & même titre divisé en cinq parties, habile mélange de sonorités dub & de rythmique techno, parfois plus ambiant que véritablement techno ("#4"), l'album se termine sur un long trip de douze minutes, plus proche de ce que faisait les trois copines par le passé (sur Destination Tokyo par exemple), mais tout aussi addictif.
Autant comme je vous le disais Mr Sherwood a su se faire discret sur les morceaux de l'album, autant sur les bonus, il se lâche. Deux titres extraits d'un concert donné à l'Unit de Tokyo en avril 2015, renommés (Live Club Mix) sont passés à la moulinette On U Sound, du pur délice ! une belle récréation d'une petite demi heure, miam.
C'est physique un disque de cette trempe. Physique et mental, il faut faire un effort, ou au moins être un habitué des morceaux sans structures claires, sans motifs qui reviennent, comme dit plus haut on peut facilement rester à la porte et jeter ce disque loin de soi. Mais pour peu qu'on fasse l'effort, c'est une petite pépite de musique électronique jouée avec de vrais instruments, une réussite totale, une association inattendue mais absolument indispensable.
"-Tu vas voir quoi ce soir ?
-Nisennenmondai
-Nils quoi ?
-Nisennenmondai.
-Tu peux épeler ?
-Non."
Voilà le genre de groupe qui vous perdre des amis. Si ensuite vous leur passer un des premiers albums de Gary Numan, vous passerez pour quelqu'un d'étrange, croyez moi.
C'est donc en ce mois d'avril que reviennent nos trois Tokyoïtes avec ce nouvel album, curieusement intitulé #N/A. L'explication de ce titre est moins alambiqué qu'il n'y parait. N c'est donc l'initial du groupe, et A pour Adrian Sherwood, qui a produit ce disque. Divisé en cinq pistes (de #1 à #5) plus deux titres bonus, l'album joue une nouvelle fois la carte de la répétition intense, voire intensive. On pourrait penser naïvement que les trois filles jouent des loops, des samples et autres artefacts rendant la boucle facile mais non, qui les a déjà vues en live sait qu'elles sont des métronomes en jupes, capables de (main)tenir un seul & même rythme durant plusieurs minutes, amenant la transe à qui veut bien rentrer dans cette atypique symphonie du kraut. Ou l'ennui mortel pour celui qui reste sur le palier, pas de demi-mesures, surtout avec des titres dépassant les quinze minutes parfois. Par moment l'hypnose se fait psychose ("#2"), Adrian Sherwood dépose par petites touches ses réverbérations chères au Dub, mais c'est fugace, il n'en met pas partout, juste ce qu'il faut pour que cette techno organique nous vrille consciencieusement le crâne. Le titre prend son temps, modifie doucement ses strates de sons et l'air de rien change de tout au tout sans que l'on s'en rende compte, du grand art.
Sans modifier la donne ou son savoir faire, le groupe continue sur sa lancée, comme s'il ne s'agissait que d'un seul & même titre divisé en cinq parties, habile mélange de sonorités dub & de rythmique techno, parfois plus ambiant que véritablement techno ("#4"), l'album se termine sur un long trip de douze minutes, plus proche de ce que faisait les trois copines par le passé (sur Destination Tokyo par exemple), mais tout aussi addictif.
Autant comme je vous le disais Mr Sherwood a su se faire discret sur les morceaux de l'album, autant sur les bonus, il se lâche. Deux titres extraits d'un concert donné à l'Unit de Tokyo en avril 2015, renommés (Live Club Mix) sont passés à la moulinette On U Sound, du pur délice ! une belle récréation d'une petite demi heure, miam.
C'est physique un disque de cette trempe. Physique et mental, il faut faire un effort, ou au moins être un habitué des morceaux sans structures claires, sans motifs qui reviennent, comme dit plus haut on peut facilement rester à la porte et jeter ce disque loin de soi. Mais pour peu qu'on fasse l'effort, c'est une petite pépite de musique électronique jouée avec de vrais instruments, une réussite totale, une association inattendue mais absolument indispensable.
Parfait 17/20 | par X_Lok |
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