Moke [UK]
Carnival |
Label :
Ultimatum |
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Vu le relatif anonymat du premier album, pas étonnant qu'il était quasi-impossible de mettre la main sur le second et dernier album de Moke. La faillite de la maison de disque obscurcissant les conditions de sortie, il a même mieux "marché" aux Etats-Unis, où s'était installé le groupe, qu'au pays, le Royaume-Uni... Et pourtant, le quatuor londonien revenait en force avec le single "My Degeneration". Un hymne de rock moderne qui d'entrée de jeu donnait le ton d'un album un brin plus homogène que le précédent. Moins de trois minutes linéaires ultra-efficaces de rock lumineux, à la fois suite logique de Superdrag et spécialisation dans le rock lumineux. Car s'il y a bien une petite poignée de chansons éthérées ou qui se détachent, comme les deux derniers titres atmosphériques magnifiques, on est bel et bien là en zone power-pop.
Les points forts du groupe sont toujours les mêmes : la maestria du chant soul polyvalent de John Hogg, les instrumentistes solides, une production et des arrangements aux petits oignons. Point fort de Carnival en particulier : gros riffs de guitare dans tous les coins, et même là où on ne s'y attend pas. Ainsi, lorsque l'humeur folk s'installe sur l'album via "Slide", la chanson paraît plus onduleuse, plus subtile, sans faire écrouler le nombre de b.p.m., cependant. Un refrain arpégé scintille presque du côté de The Corrs, pour cracher sans prévenir des parties électriques grimaçantes, avant d'avoir la bonne idée de tout emmêler... Idem, les bouts de barbe-à-papa de "Liar" s'accommodent de gros steaks de six-cordes électriques, mariant arrangements mélodiques ambitieux ou harmonies vocales mignonnes avec des déferlantes bourrines et lumineuses. Rage Against The Machine aurait bien pu sortir pas mal de ces riffs, et celui du sautillant "So Much Better" nous conforte dans l'idée que Moke en est souvent une sorte d'avatar pop, lumineux, remplaçant la rage par l'optimisme... La classe anglaise fondue dans le muscle américain. On se retrouve alors avec du "Hanging Around", où l'esprit mélodique des sacro-saints Beatles accompagne un chant quasi-hip-hop appuyé sur un riff sorti tout droit du premier Smashing Pumpkins, pour un résultat aux accents psyché qu'on croirait soutiré à Kula Shaker...
L'homogénéité de Carnival, c'est donc les gros riffs et les tempos sont soutenus, bien qu'on ne soit jamais à l'abri d'une petite idée surprenante. Le grungy "Magic House" en remet une couche, par un rock à la croche qu'on pense sans surprise, mais saupoudré d'une ou deux petites idées de virage ou de production qui le fait grimacer. La pression rock ne retombe que rarement, et lorsque ça décroche totalement, c'est pour voir au-delà de son registre et un peu plus loin que le bout de son remaniement efficace de genres désuets (le blues-rock "The Strange Days"). "Today" devient alors une inattendue et parfaite prophétie pop fraîche radiophonique des années 2000. Au milieu de ces chansons transpirant l'héritage rock des vingt années les précédant, entendre pareil titre, c'est comme un bond dans le temps... Une petite couleur de plus à un album qui paraissait sage au premier abord, et en réalité un autre gros déballage de rock efficace, de folk précieux, et d'esprit soul enchanteur.
Les points forts du groupe sont toujours les mêmes : la maestria du chant soul polyvalent de John Hogg, les instrumentistes solides, une production et des arrangements aux petits oignons. Point fort de Carnival en particulier : gros riffs de guitare dans tous les coins, et même là où on ne s'y attend pas. Ainsi, lorsque l'humeur folk s'installe sur l'album via "Slide", la chanson paraît plus onduleuse, plus subtile, sans faire écrouler le nombre de b.p.m., cependant. Un refrain arpégé scintille presque du côté de The Corrs, pour cracher sans prévenir des parties électriques grimaçantes, avant d'avoir la bonne idée de tout emmêler... Idem, les bouts de barbe-à-papa de "Liar" s'accommodent de gros steaks de six-cordes électriques, mariant arrangements mélodiques ambitieux ou harmonies vocales mignonnes avec des déferlantes bourrines et lumineuses. Rage Against The Machine aurait bien pu sortir pas mal de ces riffs, et celui du sautillant "So Much Better" nous conforte dans l'idée que Moke en est souvent une sorte d'avatar pop, lumineux, remplaçant la rage par l'optimisme... La classe anglaise fondue dans le muscle américain. On se retrouve alors avec du "Hanging Around", où l'esprit mélodique des sacro-saints Beatles accompagne un chant quasi-hip-hop appuyé sur un riff sorti tout droit du premier Smashing Pumpkins, pour un résultat aux accents psyché qu'on croirait soutiré à Kula Shaker...
L'homogénéité de Carnival, c'est donc les gros riffs et les tempos sont soutenus, bien qu'on ne soit jamais à l'abri d'une petite idée surprenante. Le grungy "Magic House" en remet une couche, par un rock à la croche qu'on pense sans surprise, mais saupoudré d'une ou deux petites idées de virage ou de production qui le fait grimacer. La pression rock ne retombe que rarement, et lorsque ça décroche totalement, c'est pour voir au-delà de son registre et un peu plus loin que le bout de son remaniement efficace de genres désuets (le blues-rock "The Strange Days"). "Today" devient alors une inattendue et parfaite prophétie pop fraîche radiophonique des années 2000. Au milieu de ces chansons transpirant l'héritage rock des vingt années les précédant, entendre pareil titre, c'est comme un bond dans le temps... Une petite couleur de plus à un album qui paraissait sage au premier abord, et en réalité un autre gros déballage de rock efficace, de folk précieux, et d'esprit soul enchanteur.
Parfait 17/20 | par X_YoB |
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