Hot Chip
In Our Heads |
Label :
Domino |
||||
Nous sommes en 2012 et comme prévu Hot Chip sort un nouvel album: In Our Heads. En effet, depuis 2004 et son inaugural Coming On Strong, les cinq londoniens produisent avec une régularité métronomique tous les deux ans un nouvel album.
En 2010, l'album s'appelait One Life Stand et constituait leur production la plus apaisée aussi bien dans le fond que dans la forme. Certains regrettaient que le ton romantique des textes soit accompagné de compositions trop lisses. Je ne partage pas totalement cet avis. Je trouve que cet album était certes leur plus mélodique mais surtout aussi le plus cohérent, rendant son écoute moins éprouvante que celle de ces prédécesseurs. Et puis, les excentricités et le kitsch n'avaient tout de même pas totalement disparues malgré une production plus sage. Alors Hot Chip est-il encore plus sage en 2012 avec ce cinquième album, le premier à sortir sur le label Domino ou va-t-il renouer avec son côté foufou à la Devo?
"Motion Sickness" ouvre ce In Our Heads. "Careful", "Out At The Pictures", "Thieves In The Night" sont autant de merveilleuses fusées de décollage qui lançaient les précédents albums. Ce titre ne déroge pas à la règle, il ressemble beaucoup au morceau d'ouverture de One Life Stand mais quelques chose a changé. L'espace sonore est beaucoup mieux rempli, les couleurs sont plus vives, les synthés sont moins froids, des percussions sont présentes, la chanson monte progressivement en puissance mais n'oublie jamais de s'amuser en chemin.
"How Do You Do?" qui suit est une efficace machine à danser pleine elle aussi de synthés et de percussions.
"Don't Deny Your Heart" renoue avec les titres les plus tordus de The Warning et de Made In The Dark. Les changements de rythme sont frénétiques et il est impossible de savoir où sont les couplets et où est le refrain. On a l'impression d'assister à une orgie entre Zappa, Talking Heads et Funkadelic.
"Look At Where We Are" surprend d'abord par son dépouillement. Les synthés sont moins présents et Hot Chip en profite pour nous livrer une ballade R'n'B. Une vraie de vraie digne des Boyz II Men ou de R. Kelly. Et là, contrairement à "Wrestlers" sur Made In The Dark, on ne sent aucune ironie dans l'exercice. La chanson est superbe, une véritable réussite! Et Hot Chip en profite pour faire taire tous ceux qui pensent que tous les geeks sont des éternels puceaux tant cette chanson est d'une sensualité affriolante.
"These Chains" est la première déception de cette écoute. Malgré une rythmique Dubstep, la chanson est d'un ennui profond. Sur le pont, les synthés s'agitent et on se dit qu'au moins on va avoir un final sympa. Mais non ...
"Night & Day" tranche par sa folie furieuse, ses riffs Nintendo, sa rythmique sautillante. La mythique "Over & Over" n'est pas loin d'être dépassée !
"Flutes" est elle beaucoup plus calme, du moins au début. La mélodie et le rythme s'installent tranquillement, le ton est mélancolique, l'atmosphère est cotonneuse, irréelle. Et puis, on se rend compte qu'on bat le rythme du pied, parce que oui un rythme s'est installé. Depuis combien de temps ? On ne sait pas et puis on s'en fout tant on est aspiré par la force du morceau qui continue sa progression. Et puis, on finit par totalement se déhancher mais les sens sont totalement confus, on se sent léger comme dans un rêve ou comme quand on a la fièvre. Sauf que là, on se sent bien, tellement bien qu'on a plus envie de quitter cet état. Post-House? Disco Progressive? Difficile de nommer ce qu'on vient de vivre. L'atmosphère de l'album Swim de Caribou s'en rapproche mais non, ça ne suffit pas, on est ici au-delà.
Le titre suivant se nomme "Now There Is Nothing" et on se dit que oui bien sûr que rien ne peut succéder à ce qu'on vient d'assister, Hot Chip est conscient qu'il ne pourra maintenant rien faire de mieux. Et malheureusement c'est ce qui se passe. La chanson est une espèce de mauvaise ballade blue eyed soul, pleine de claviers à la Supertramp, comme la BO ratée d'une parodie d'un film porno 70's. Berk !
"Ends Of The Earth" est plus rythmé mais sans surprise. La musique est du sous Pet Shop Boys ou un mauvais inédit de New Order période Republic.
"Let Me Be Him" est elle beaucoup plus singulière, la production y est foisonnante. Des voix d'enfants se mêlent au chant de Joe Goddard. Et puis, le refrain arrive avec en fond des OhOhOhEhOh. On est d'abord décontenancé par ce gimmick digne d'un mauvais tube de l'été et puis on est rapidement conquis par l'efficacité du morceau. Hot Chip se pose là en sérieux concurrent de Coldplay période Viva La Vida pour tenir miraculeusement cet équilibre entre refrains pompiers et écriture sensible.
"Always Been Your Love" ressemble à "Now There Is Nothing" pour son côté ballade funk 70's mais en beaucoup plus réussi et conclut merveilleusement cet album.
Avec ce cinquième album, Hot Chip montre qu'il veut poursuivre la veine romantique et le songwriting solide de son prédécesseur mais cette fois ci, n'a pas oublié de rendre sa musique vivante et colorée. Parfois, certains titres nous font regretter cette volonté de l'excentricité à tout prix mais avec des titres tel ce grandiose "Flutes", on est prêt à tout leur pardonner. Dans ma chronique de One Life Stand, je rapprochais Hot Chip de New Order. Ce In Our Heads ressemble beaucoup à Technique. Le problème avec cet album, c'est que son suivant s'appelle Republic, soit le début de la fin pour New Order. Et avec un titre tel "Let Me Be Him" et ses faux airs de "World In Motion" (en beaucoup plus sobre), on se dit que les indices sont nombreux. Reste à croiser les doigts pour que l'irréparable ne se produise pas ...
En 2010, l'album s'appelait One Life Stand et constituait leur production la plus apaisée aussi bien dans le fond que dans la forme. Certains regrettaient que le ton romantique des textes soit accompagné de compositions trop lisses. Je ne partage pas totalement cet avis. Je trouve que cet album était certes leur plus mélodique mais surtout aussi le plus cohérent, rendant son écoute moins éprouvante que celle de ces prédécesseurs. Et puis, les excentricités et le kitsch n'avaient tout de même pas totalement disparues malgré une production plus sage. Alors Hot Chip est-il encore plus sage en 2012 avec ce cinquième album, le premier à sortir sur le label Domino ou va-t-il renouer avec son côté foufou à la Devo?
"Motion Sickness" ouvre ce In Our Heads. "Careful", "Out At The Pictures", "Thieves In The Night" sont autant de merveilleuses fusées de décollage qui lançaient les précédents albums. Ce titre ne déroge pas à la règle, il ressemble beaucoup au morceau d'ouverture de One Life Stand mais quelques chose a changé. L'espace sonore est beaucoup mieux rempli, les couleurs sont plus vives, les synthés sont moins froids, des percussions sont présentes, la chanson monte progressivement en puissance mais n'oublie jamais de s'amuser en chemin.
"How Do You Do?" qui suit est une efficace machine à danser pleine elle aussi de synthés et de percussions.
"Don't Deny Your Heart" renoue avec les titres les plus tordus de The Warning et de Made In The Dark. Les changements de rythme sont frénétiques et il est impossible de savoir où sont les couplets et où est le refrain. On a l'impression d'assister à une orgie entre Zappa, Talking Heads et Funkadelic.
"Look At Where We Are" surprend d'abord par son dépouillement. Les synthés sont moins présents et Hot Chip en profite pour nous livrer une ballade R'n'B. Une vraie de vraie digne des Boyz II Men ou de R. Kelly. Et là, contrairement à "Wrestlers" sur Made In The Dark, on ne sent aucune ironie dans l'exercice. La chanson est superbe, une véritable réussite! Et Hot Chip en profite pour faire taire tous ceux qui pensent que tous les geeks sont des éternels puceaux tant cette chanson est d'une sensualité affriolante.
"These Chains" est la première déception de cette écoute. Malgré une rythmique Dubstep, la chanson est d'un ennui profond. Sur le pont, les synthés s'agitent et on se dit qu'au moins on va avoir un final sympa. Mais non ...
"Night & Day" tranche par sa folie furieuse, ses riffs Nintendo, sa rythmique sautillante. La mythique "Over & Over" n'est pas loin d'être dépassée !
"Flutes" est elle beaucoup plus calme, du moins au début. La mélodie et le rythme s'installent tranquillement, le ton est mélancolique, l'atmosphère est cotonneuse, irréelle. Et puis, on se rend compte qu'on bat le rythme du pied, parce que oui un rythme s'est installé. Depuis combien de temps ? On ne sait pas et puis on s'en fout tant on est aspiré par la force du morceau qui continue sa progression. Et puis, on finit par totalement se déhancher mais les sens sont totalement confus, on se sent léger comme dans un rêve ou comme quand on a la fièvre. Sauf que là, on se sent bien, tellement bien qu'on a plus envie de quitter cet état. Post-House? Disco Progressive? Difficile de nommer ce qu'on vient de vivre. L'atmosphère de l'album Swim de Caribou s'en rapproche mais non, ça ne suffit pas, on est ici au-delà.
Le titre suivant se nomme "Now There Is Nothing" et on se dit que oui bien sûr que rien ne peut succéder à ce qu'on vient d'assister, Hot Chip est conscient qu'il ne pourra maintenant rien faire de mieux. Et malheureusement c'est ce qui se passe. La chanson est une espèce de mauvaise ballade blue eyed soul, pleine de claviers à la Supertramp, comme la BO ratée d'une parodie d'un film porno 70's. Berk !
"Ends Of The Earth" est plus rythmé mais sans surprise. La musique est du sous Pet Shop Boys ou un mauvais inédit de New Order période Republic.
"Let Me Be Him" est elle beaucoup plus singulière, la production y est foisonnante. Des voix d'enfants se mêlent au chant de Joe Goddard. Et puis, le refrain arrive avec en fond des OhOhOhEhOh. On est d'abord décontenancé par ce gimmick digne d'un mauvais tube de l'été et puis on est rapidement conquis par l'efficacité du morceau. Hot Chip se pose là en sérieux concurrent de Coldplay période Viva La Vida pour tenir miraculeusement cet équilibre entre refrains pompiers et écriture sensible.
"Always Been Your Love" ressemble à "Now There Is Nothing" pour son côté ballade funk 70's mais en beaucoup plus réussi et conclut merveilleusement cet album.
Avec ce cinquième album, Hot Chip montre qu'il veut poursuivre la veine romantique et le songwriting solide de son prédécesseur mais cette fois ci, n'a pas oublié de rendre sa musique vivante et colorée. Parfois, certains titres nous font regretter cette volonté de l'excentricité à tout prix mais avec des titres tel ce grandiose "Flutes", on est prêt à tout leur pardonner. Dans ma chronique de One Life Stand, je rapprochais Hot Chip de New Order. Ce In Our Heads ressemble beaucoup à Technique. Le problème avec cet album, c'est que son suivant s'appelle Republic, soit le début de la fin pour New Order. Et avec un titre tel "Let Me Be Him" et ses faux airs de "World In Motion" (en beaucoup plus sobre), on se dit que les indices sont nombreux. Reste à croiser les doigts pour que l'irréparable ne se produise pas ...
Bon 15/20 | par Thebluegoose |
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