Ariel Pink
Pom Pom |
Label :
4AD |
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Ariel Pink est un cochon. Du mammifère rose il arbore déjà la couleur, aussi bien dans sa teinture de cheveux que sur la pochette de son petit dernier Pom Pom. Enfin "petit"... Plus d'une heure de 17 chansons à tiroirs tout de même. À relativiser donc, puisque à l'instar du cochon Pom Pom est obèse et déborde de partout. Pas seulement dans la durée hein, j'ai connu des albums de 2h plus faciles à digérer que celui-ci. Faut dire que monsieur Pink, avec ses ingrédients habituels (prod lo-fi, mix bordélique, gags sonores, mélodies qui sortent de nulle part, etc) nous a confectionné une recette bien indigeste.
Car si on ne peut pas nier que comme dans le cochon, tout est bon dans Pom Pom, quelqu'un devrait aller dire à Ariel que ce n'est pas une raison pour nous servir la bête dans sa volumineuse totalité. C'est pourtant bien ce qu'il fait, et à ce jour je suis encore loin d'avoir digéré cette bestiole rose qui part dans tous les sens. Dans ses compos, Ariel ne recule devant rien, le mec est prêt à insérer n'importe quel gimmick dans sa chanson pourvu que ça le fasse marrer. Ce qui donne aussi bien des chansons très vivantes, comme "Negative Ed" et sa française hurlante ou les inserts chaotiques de "Dinosaur Carebears", que des pistes ronflantes et épuisantes, comme la potache "Sexual Athletic" dont le clin d'oeil fera sourire pendant une minute, mais difficilement pendant quatre. Le vorace Ariel Pink puise ses influences un peu partout ; au travers des beats et synthés cradingues extraits des années 80, de l'esprit potache très Frank Zappa période Mothers of Invention, ou même des Cure, dont il pompe carrément la guitare sur "Not Enough Violence" (y a du Pornography dans l'air), mais on ne saurait s'y méprendre car la patte "Pink" reste extrêmement reconnaissable, pour le meilleur ou pour le pire. A tout cela s'ajoute que le bonhomme, cochon comme il est, passe volontiers son temps à s'ébattre dans la boue. Prod (volontairement) crade, thèmes au diapason – "Black Ballerina", excellente chanson par ailleurs, présente par exemple une ambiance de strip-club sordide où les ritournelles pop rencontrent de gras interludes vocaux. Comme l'impression qu'on est en train de tourner un film porno dans le studio d'à côté, bruitages à l'appui. Et cette interrogation tenace qui nous poursuit tout au long du disque ; Ariel a-t-il réussi à nous péter à la gueule entre deux arcs-en-ciel de pop brillante, ou bien est-il parvenu à glisser des perles pop entre deux pets ? Y a-t-il seulement une différence ? Et s'il est difficile de trouver une chanson immaculée de bout en bout, mister Pink parvient tout de même à composer de belles merveilles. On pourrait citer la plupart des mélodies que le porcinet parvient à tirer de son chapeau, le refrain de "Four Shadows" et de "Picture Me Gone", les arpèges divins de "One Summer Night", l'emphase impudique du conclusif "Dayzed Inn Daydreams", et on pourrait y passer l'après-midi. Il y en a simplement une que j'aimerais plus particulièrement souligner. Je ne sais plus qui a écrit que le problème de 2014 en fin de compte, c'était son absence de " grande chanson pop ". Je convie volontiers cette personne à poser ses oreilles encore vierges sur "Put Your Number In My Phone" et la mets au défi de ne pas se mettre à dodeliner la tête en marmonnant le refrain toute la journée (et les suivantes aussi à ce compte-là). Là y a du génie, ouais.
Mais alors que penser de Pom Pom au final ? Difficile de s'y retrouver dans ce tas d'éloges et de reproches mêlés. Mais que voulez-vous, c'est le disque m'y oblige, croyez-moi c'est pas de la tarte. La réponse c'est ; j'en sais foutrement rien. Une fois je l'écoute, je l'adore, je régresse et je chante des " palala papapa nanana " comme un teubé, une autre fois j'arrête avant la moitié parce que ça me gonfle... Franchement, en disséquant le disque, je peine à trouver de vrais défauts rédhibitoires. Je n'ai rien contre les chansons, ou si peu ; en revanche contre le disque en tant qu'entité à s'avaler d'un coup d'un seul c'est une autre histoire. Avec un timing mieux géré, Pom Pom aurait pu être le disque pop de l'année 2015, haut la main. Mais monsieur Pink étant ce qu'il est, constamment au bord de l'overdose il nous obligera à y apposer ce mot terrible comme une condamnation : presque.
Car si on ne peut pas nier que comme dans le cochon, tout est bon dans Pom Pom, quelqu'un devrait aller dire à Ariel que ce n'est pas une raison pour nous servir la bête dans sa volumineuse totalité. C'est pourtant bien ce qu'il fait, et à ce jour je suis encore loin d'avoir digéré cette bestiole rose qui part dans tous les sens. Dans ses compos, Ariel ne recule devant rien, le mec est prêt à insérer n'importe quel gimmick dans sa chanson pourvu que ça le fasse marrer. Ce qui donne aussi bien des chansons très vivantes, comme "Negative Ed" et sa française hurlante ou les inserts chaotiques de "Dinosaur Carebears", que des pistes ronflantes et épuisantes, comme la potache "Sexual Athletic" dont le clin d'oeil fera sourire pendant une minute, mais difficilement pendant quatre. Le vorace Ariel Pink puise ses influences un peu partout ; au travers des beats et synthés cradingues extraits des années 80, de l'esprit potache très Frank Zappa période Mothers of Invention, ou même des Cure, dont il pompe carrément la guitare sur "Not Enough Violence" (y a du Pornography dans l'air), mais on ne saurait s'y méprendre car la patte "Pink" reste extrêmement reconnaissable, pour le meilleur ou pour le pire. A tout cela s'ajoute que le bonhomme, cochon comme il est, passe volontiers son temps à s'ébattre dans la boue. Prod (volontairement) crade, thèmes au diapason – "Black Ballerina", excellente chanson par ailleurs, présente par exemple une ambiance de strip-club sordide où les ritournelles pop rencontrent de gras interludes vocaux. Comme l'impression qu'on est en train de tourner un film porno dans le studio d'à côté, bruitages à l'appui. Et cette interrogation tenace qui nous poursuit tout au long du disque ; Ariel a-t-il réussi à nous péter à la gueule entre deux arcs-en-ciel de pop brillante, ou bien est-il parvenu à glisser des perles pop entre deux pets ? Y a-t-il seulement une différence ? Et s'il est difficile de trouver une chanson immaculée de bout en bout, mister Pink parvient tout de même à composer de belles merveilles. On pourrait citer la plupart des mélodies que le porcinet parvient à tirer de son chapeau, le refrain de "Four Shadows" et de "Picture Me Gone", les arpèges divins de "One Summer Night", l'emphase impudique du conclusif "Dayzed Inn Daydreams", et on pourrait y passer l'après-midi. Il y en a simplement une que j'aimerais plus particulièrement souligner. Je ne sais plus qui a écrit que le problème de 2014 en fin de compte, c'était son absence de " grande chanson pop ". Je convie volontiers cette personne à poser ses oreilles encore vierges sur "Put Your Number In My Phone" et la mets au défi de ne pas se mettre à dodeliner la tête en marmonnant le refrain toute la journée (et les suivantes aussi à ce compte-là). Là y a du génie, ouais.
Mais alors que penser de Pom Pom au final ? Difficile de s'y retrouver dans ce tas d'éloges et de reproches mêlés. Mais que voulez-vous, c'est le disque m'y oblige, croyez-moi c'est pas de la tarte. La réponse c'est ; j'en sais foutrement rien. Une fois je l'écoute, je l'adore, je régresse et je chante des " palala papapa nanana " comme un teubé, une autre fois j'arrête avant la moitié parce que ça me gonfle... Franchement, en disséquant le disque, je peine à trouver de vrais défauts rédhibitoires. Je n'ai rien contre les chansons, ou si peu ; en revanche contre le disque en tant qu'entité à s'avaler d'un coup d'un seul c'est une autre histoire. Avec un timing mieux géré, Pom Pom aurait pu être le disque pop de l'année 2015, haut la main. Mais monsieur Pink étant ce qu'il est, constamment au bord de l'overdose il nous obligera à y apposer ce mot terrible comme une condamnation : presque.
Bon 15/20 | par X_Wazoo |
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