Whiskeytown

Strangers Almanac

Strangers Almanac

 Label :     Geffen 
 Sortie :    dimanche 29 juin 1997 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Le jeune Ryan Adams avait déjà bourlingué dans des petits groupes punk-rock avant de se plonger définitivement dans sa grande aventure country. Après un premier album réalisé comme un groupe à part entière, le prolifique auteur-compositeur prend les devants de manière définitive. Crédité sur toutes les chansons de l'album, Strangers Almanac est presque un album solo de Ryan Adams, portant en lui toutes les signatures des futurs album de sa carrière future. Au sein d'un effectif constamment remanié, comprenant plusieurs invités, dont principalement le génial Alejandro Escovedo, Adams livre le premier grand album de sa carrière.

Puisant toutes ses influences chez Gram Parsons, les Jayhawks et les Replacements (Encore et toujours), l'album est une véritable petit bijou mélodique, habité et inspiré. Plus encore que ses oeuvres à venir, Adams chante ici avec ses tripes, tricote des arrangements sobres et pourtant très riches dans leur textures au vif sentiment doux-amère. Adams s'amuse, et aurait pu se poser en icône définitive du genre avec cet unique album. Au top de ses capacités vocales et musicales, gérant habilement temps forts et espaces intimes, le musicien grandit sous nos yeux.

L'album ouvre sur le mélancolique "Inn Town" et donne le ton du reste de l'album. La mélancolie du jeune issu de la banlieue d'une ville de campagne. Ni citadin, ni rural, Adams témoigne d'une jeunesse à la dérive, entre pensées nostalgique, sentiment de perte, alcool, amours sans illusions ... Que ce soit avec force ou tendresse, les thèmes abordés sont familiers, peu ambitieux et proche de l'auditeur. "Excuse Me While I break My Own Heart" se positionne facilement dans les plus grands morceaux de son auteur, entre son rythme contagieux et son ironie amère. "Yesterday's News" ressemble à un morceau enfoui de Pleased to Meet Me, "Waiting To Derail" s'inscrit dans la même veine. Ca rock, ça bouge, ça crie son état de fatigue. Mais Ryan Adams, bien évidemment, brille d'autant plus à travers ce contraste dans les morceaux plus Country Rock. Le tendre "House on the Hill", le fabuleux "Turn Around", les morceaux sous influence Springsteen que sont "16 Days" ou "Not Home Anymore" ... Il y a de tout sur cet album. Ryan Adams innove, se forge son identité à travers ses influences et livre un des albums les plus importants de l'Alternative Country.

Si l'Almanach du facteur était de cette qualité, il ne traînerait pas accroché à la porte des mes toilettes, mais trônerait bien haut dans ma discographie idéale.


Exceptionnel ! !   19/20
par Bona


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