Sad Lovers & Giants

Sad Lovers & Giants est une vieille connaissance datant de mon adolescence, mais n'étaient alors parvenus jusqu'à mes oreilles que leurs deux premiers albums, les très recommandables Epic Garden Music (1982) et Feeding The Flame (1983). Sa belle pochette m'a conduit à me procurer la réédition CD de leur troisième album, The Mirror Test, que j'avais négligé à sa sortie en 1987. Découvrir ce disque, c'est retourner au beau milieu des 80's, à une époque où The Cure faisait la pluie et le beau temps sur une large partie de la scène musicale. La production typique de l'époque (guitares réverbérées, nappes de synthés...) crée de prime abord un sentiment de gêne qui finit par se dissiper. On peut alors pleinement apprécier un album dont certaines chansons figurent parmi les meilleures du groupe : les ballades "Return To Clocktower Lodge" et "House Of Clouds" ou les singles "White Russians" et "Seven Kinds Of Sin". Tout l'album est baigné dans une douce mélancolie, le chanteur Garce se remémorant "les années vertes" ("The Green Years"). Il existe en effet deux formations bien distinctes dans l'histoire du groupe, un premier line-up incluant l'excellent guitariste Tristan Garel-Funk ayant splitté en 1984. The Mirror Test capture donc le groupe à un moment singulier, les premiers albums ayant suscité le pic de popularité d'un groupe qui n'existait plus dans sa forme originelle. Avec ce disque, la nouvelle formation s'affranchit partiellement de ses influences cold-wave (Bunnymen, Joy Division, Chameleons) et se rapproche de la pop indé alors promue par The Smiths, comme sur "The Outsider" où le chant de Garce évoque fortement Morrissey. Un bel album méconnu qui mérite d'être redécouvert.