Feist
The Reminder |
Label :
Polydor |
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En octobre 2008, Feist confessait son intention de faire une pause dans sa carrière, de prendre du recul afin de s'éloigner des pressions de l'industrie du disque. Il faut dire que l'année précédente avait été pour la Canadienne particulièrement riche, car il y a bel et bien un avant et un après The Reminder (2007). Entre les multiples nominations (des Juno Awards en passant par les Grammys), un très important engouement critique, un an et demi de shows télévisés et de concerts, une large percée dans les charts du monde entier, des ventes par millions, et un hit mondial ("1234", porté par une publicité pour iPod), l'artiste indie de Let It Die a malgré elle effectivement bien changé.
Musicalement pourtant, on ne signalera aucun bouleversement majeur entre le disque précédent et ce troisième opus : son bon vieux pote Gonzales est toujours de la partie, Renaud Letang apparaît à nouveau à la production, Ron Sexsmith (co-)signe à nouveau un morceau (le mignon "Brandy Alexander", dans la même veine que le "Secret Heart" de Let It Die). Notons néanmoins la présence de quelques guests ci et là : par exemple, Mocky sur la ballade folk "So Sorry", Brendan Canning (Broken Social Scene) aux crédits du titre "The Water" ou encore Sally Seltmann, auteure du célèbre "1234". Le succès de ce dernier sera tel qu'il éclipsera les autres morceaux de Feist, cette dernière se sentant presque dépossédée de sa chanson. La Canadienne reconnaîtra à la sortie de Metals (2011) avoir consciemment évité de réécrire une chanson qui aurait pu rencontrer le même succès. Il n'est donc pas étonnant que Metals ne contienne aucun hit pop immédiat.
Revenons cependant à The Reminder qui, à défaut de véritablement étonner donc, voit plutôt Feist exposer son savoir-faire : une version plus percutante de "Mushaboom" (l'excellent "I Feel It All"), une jolie ballade au piano ("The Limit to Your Love", un hommage à Nico, dit-on), un titre presque funky avec une ligne de basse redoutable (le single "My Moon My Man"), ou encore un très belle pièce de folk/rock indé ("Past in Present"). Seule la réinterprétation minimaliste et quasi-dansante de "See-Line Woman" (renommée "Sealion"), une chanson traditionnelle popularisée par Nina Simone, surprend l'auditeur – à l'image de la reprise du "Inside and Out", le classique disco des Bee Gees, sur Let It Die. "Sealion" et ses claquements de mains ont même pour réelle fonction de nous réveiller si, par hasard, nous nous étions assoupis après le tandem mollasson "The Park"-"The Water". Car, c'est peut-être là que se situe le point faible majeur de The Reminder : si les ballades folk de Feist étaient particulièrement réussies sur les précédents opus (elles occupent d'ailleurs une place tout à fait centrale sur Let It Die), on ne peut pas vraiment réitérer le constat sur la galette qui nous intéresse ici. Hormis le joli morceau d'ouverture "So Sorry", les autres ballades à la guitare sont particulièrement ennuyeuses ("The Park", "Intuition") et "The Water", au piano, n'est pas beaucoup plus passionnant.
Symbole du succès, en novembre 2008, un an et demi après sa sortie initiale, The Reminder connaît une réédition deluxe, accompagné d'un cd bonus, principalement composé de remixes. L'album a beau être le plus grand succès commercial et médiatique de son auteure, il ne s'agit certainement pas de son meilleur disque. Comme c'est évidemment souvent le cas...
Musicalement pourtant, on ne signalera aucun bouleversement majeur entre le disque précédent et ce troisième opus : son bon vieux pote Gonzales est toujours de la partie, Renaud Letang apparaît à nouveau à la production, Ron Sexsmith (co-)signe à nouveau un morceau (le mignon "Brandy Alexander", dans la même veine que le "Secret Heart" de Let It Die). Notons néanmoins la présence de quelques guests ci et là : par exemple, Mocky sur la ballade folk "So Sorry", Brendan Canning (Broken Social Scene) aux crédits du titre "The Water" ou encore Sally Seltmann, auteure du célèbre "1234". Le succès de ce dernier sera tel qu'il éclipsera les autres morceaux de Feist, cette dernière se sentant presque dépossédée de sa chanson. La Canadienne reconnaîtra à la sortie de Metals (2011) avoir consciemment évité de réécrire une chanson qui aurait pu rencontrer le même succès. Il n'est donc pas étonnant que Metals ne contienne aucun hit pop immédiat.
Revenons cependant à The Reminder qui, à défaut de véritablement étonner donc, voit plutôt Feist exposer son savoir-faire : une version plus percutante de "Mushaboom" (l'excellent "I Feel It All"), une jolie ballade au piano ("The Limit to Your Love", un hommage à Nico, dit-on), un titre presque funky avec une ligne de basse redoutable (le single "My Moon My Man"), ou encore un très belle pièce de folk/rock indé ("Past in Present"). Seule la réinterprétation minimaliste et quasi-dansante de "See-Line Woman" (renommée "Sealion"), une chanson traditionnelle popularisée par Nina Simone, surprend l'auditeur – à l'image de la reprise du "Inside and Out", le classique disco des Bee Gees, sur Let It Die. "Sealion" et ses claquements de mains ont même pour réelle fonction de nous réveiller si, par hasard, nous nous étions assoupis après le tandem mollasson "The Park"-"The Water". Car, c'est peut-être là que se situe le point faible majeur de The Reminder : si les ballades folk de Feist étaient particulièrement réussies sur les précédents opus (elles occupent d'ailleurs une place tout à fait centrale sur Let It Die), on ne peut pas vraiment réitérer le constat sur la galette qui nous intéresse ici. Hormis le joli morceau d'ouverture "So Sorry", les autres ballades à la guitare sont particulièrement ennuyeuses ("The Park", "Intuition") et "The Water", au piano, n'est pas beaucoup plus passionnant.
Symbole du succès, en novembre 2008, un an et demi après sa sortie initiale, The Reminder connaît une réédition deluxe, accompagné d'un cd bonus, principalement composé de remixes. L'album a beau être le plus grand succès commercial et médiatique de son auteure, il ne s'agit certainement pas de son meilleur disque. Comme c'est évidemment souvent le cas...
Sympa 14/20 | par Rebecca Carlson |
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