J Mascis

Voilà encore une chronique totalement prévisible. J Mascis sort un nouveau disque en solo, et je vais m'empresser de vous dire qu'il est génial et mérite d'être écouté. Alors, certes, j'aurais pu écrire ces lignes avant même d'écouter le disque, mais une fois que c'est fait, j'en suis simplement convaincu.

Si l'écoute de Several Shades Of Why vous avait laissé une bonne impression, alors vous vous devez de jeter une oreille à ce Tied To A Star qui est dans la parfaite continuité. Si l'écoute de Several Shades Of Why ne vous avait pas laissé une bonne impression, je m'inquiète sincèrement pour votre santé mentale.
Question CV, Mascis a déjà prouvé maintes fois qu'il était capable d'écrire des mélodies imparables, des morceaux touchants et qu'il n'avait pas besoin de se cacher derrière un mur d'amplis pour faire mouche. Du coup, on ne peut pas dire que le fait que Tied To A Star soit une réussite est une véritable surprise. Pourtant, ce qui me surprend comme lorsque j'avais écouté le précédent, comme à chaque fois que j'écoute un nouvel album de J Mascis, c'est de se rendre compte qu'il est encore capable d'écrire des mélodies imparables et des morceaux touchants. Après près de 30 ans de carrière, être capable de sortir ça, c'est presque inhumain. Derrière son allure de roadie d'un groupe de hard fm, J est un puit sans fond de mélodies.

En plus, le disque est varié, peut-être plus que Several Shades Of Why, avec le tubesque "Every Morning", les arpèges magnifiques de "Wide Awake" ou "Me Again", le chant falsetto de "Stumble", le break inventif de "Heal The Stars" et l'instrumentale "Drifter" qui y répond, les morceaux sur lesquels ont sentirait presque le fantôme de Nick Drake style "And Then" et ceux qui évoquent simplement du Mascis comme "Better Plane". En fait, on croirait presque parfois être revenu aux tribulations acoustiques décomplexées de Green Mind.

Bref, puisque sinon je vais encore faire 300 lignes sur ce disque, Tied To A Star est un album beau. Tout simplement. S'il ne se classe pas dans votre top 10 de 2014, je ne peux que vous conseiller vivement de prendre rendez-vous pour une ablation du mauvais goût.
Et un disque que chacun devrait prendre en exemple, puisqu'il balaye les petits doutes qu'on pouvait avoir avec Heavy Blanket sur l'intérêt pour J Mascis de continuer à sortir des disques. Des disques comme ça, on en veut encore.
Et si tous les artistes qui sortent un album dispensable devaient se rattraper en en sortant par la suite un de ce niveau, ils seraient nombreux à avoir du boulot mais la musique s'en porterait tellement mieux. (On devrait peut-être alors accorder une dispense à David Bowie histoire qu'il ne passe pas le restant de sa vie à sortir un album tous les mois).