Bohren & Der Club Of Gore

Il y a des groupes qui, dès leur premier album, instaurent un son, une identité musicale, un truc qui fait qu'ils sont uniques. Comme vous vous en doutez, c'est le cas avec le Gore Motel de Bohren & Der Club Of Gore. Car même si les Allemands utilisent encore quelques guitares qui font que leur musique ressemble énormément à celle d'Angelo Badalamenti, bien plus que sur les albums ultérieurs, il y a déjà ce goût pour les ambiances Jazz mortuaires supportées par une basse incroyablement profonde et grave, étrangement métallique.
Bien sûr, les compositions sont entièrement instrumentales, minimalistes au possible. Accords de guitare lancinants, section rythmique épaisse qui strangule l'auditeur, les amplis grésillent, c'est beau, moite et malsain à la fois. Si on ajoute à cela une pochette absolument culte, on tient avec Gore Motel un album qui apporte réellement de la nouveauté dans le panorama de la musique contemporaine. Puissant.