Backyard Babies

A-t-on déjà vu groupe plus poseur ? Poses lascives, tatouages en avant, look calculé au milli-poil... Hormis dans le heavy-metal, champion toutes catégories du ridicule vestimentaire, rares sont les groupes capables de s'auto-flageller de la sorte sur une pochette de disque. Mais voilà, les Backyard Babies sont de petits rigolos et ils revendiquent ce look de coiffeur. Bien. Tant mieux pour eux. Mais heureusement que seuls les abrutis congénitaux jugent encore les groupes à leur look.
Car à l'intérieur ça défouraille sévère. Sûr d'eux après la grosse claque Total 13, les suédois remettent le couvert en appliquant la règle de base de la suite hollywoodienne : le ‘plus de'. Plus de gros riffs, plus de refrains fédérateurs, plus de batterie déchaînée, plus de son maousse, plus de production qui tâche... La testostérone déborde donc littéralement de ces brûlots punk rock bien compacts. On reste en terrain connu. Trop connu même parfois. Un bon tiers des morceaux est en effet trop basique pour être intéressant. Piège dans lequel tombe bon nombre de groupes punk-rock actuels. Des titres tels "The Kids Are Right" ou "Too Tough To Make Some Friends" sont par exemple totalement inutiles.
Deux innovations sont tout de même notables. Tout d'abord la production. Quelques arrangements font leur apparition (surtout au synthé) et le son n'est pas linéaire d'un bout à l'autre. Chose rare dans ce genre de musique: les Backyard Babies ont compris qu'en mixant chaque morceau par ses spécificités, l'impact était plus important et la teneur de l'ensemble nettement moins ennuyeuse.
Ensuite le côté glam du groupe prend ici une ampleur particulière. Refrain plus soignés, morceaux langoureux sans compter les clins d'oeil appuyés aux New-York Dolls et autre Bowie. Cette autre facette du groupe rend Making Enemies Is Good plutôt intéressant. Mais pas de quoi se relever la nuit non plus...