Unwound

Kid Is Gone

Kid Is Gone

 Label :     Numero Group 
 Sortie :    mardi 01 octobre 2013 
 Format :  Compilation / CD  Vinyle   

C'est l'automne la période que je déteste le plus. Ça pleut tout ce qui est possible et les arbres tombent leurs feuilles qui deviennent glissantes et dangereuses sous mes pas. Pourtant l'automne est aussi la saison de la rentrée littéraire et des bonnes surprises dans les bacs de nos disquaires. La preuve : Je tombe sur un coffret de ce groupe d'Olympia, Unwound, que j'écoutais il y a longtemps déjà. Branché par la scène de la côte Nord-ouest, je crois que je me suis farci tout ce qu'il était possible d'écouter, dans les années 90. Des Major groups, jusqu'aux plus confidentiels ; des sorties de chez Sub-Pop, jusqu'à celles de chez Kill Rock Stars ou K Records et dans le lot donc, il y avait les Bikini Kill, Mecca Normal ou Unwound.

Le groupe que je connaissais, c'était plutôt celui avec Sara Lund à la batterie, plutôt qu'avec leur premier batteur, Brandt Sandeno. Avec Kid Is Gone, on retrouve donc un paquet de titres joué par le line-up original, dans un coffret décliné en trois CDs :

Le premier, Caterpillar, contient les sept premiers titres de leur cassette de 1991 : Bionic, les trois titres du single du même nom réalisé chez KRS ainsi que le morceau "You Speak Jealousy" qui apparaît sur la première compilation du label d'Olympia. Cette compilation fut le point de départ d'une grosse aventure pour le label de Slim Moon avec des groupes comme Bikini Kill, Bratmobile, The Nation Of Ulysse, Heavens To Betsy... Le summum de l'underground. Même Nirvana y participa avec le morceau "Beeswax". Bref, Le premier CD revient sur la genèse du groupe, et de la meilleure manière.

Le second CD, Unwound reprend l'album du même nom, enregistré en 1992 et jamais réédité depuis, rallongé du single "Gravity" et des instrumentaux "I'd Die To Know You" et "Sugarfit", qui furent tous deux enregistrés par Steve Fisk en 1992. C'est sur cet album qu'émerge vraiment tout le talent du groupe, avec des titres comme "Rising Blood", "Fingertips" et le très Sonic Youthien "You Bite My Tongue". On y trouve également les influences Hardcores dans Warmth mais aussi tout ce qui fait du groupe un véritable OVNI musicale, à la croisée des scènes New Yorkaise, Californienne et Nord Ouest de l'époque, avec "Kid is Gone" et "Kandy Korn Rituals".

Le troisième CD, Chant Of Vengeance se compose de deux parties distinctes : La Kaos Session (la radio indé du campus d'Olympia) avec cinq titres, jamais édités auparavant, et cinq titres live enregistrés par et dans la cave de Damon Houk contenant "Hating In D", que l'on trouve également sur le single Kandy Korn Ritual.

Le coffret contient également des photos jamais publiées, et une somme importante de notes diverses sur l'histoire du groupe et ses débuts sous divers noms de scènes. Pour ce qui me concerne, je ne suis pas certain qu' Unwound ait un grand intérêt à s'étaler sur ses derniers moments. Les débuts du groupe étaient bien plus intenses, bien plus savoureux, mais ce coffret là est un vrai bonheur qui renvoie à une époque où la scène d'Olympia était la plus riche et la plus vivante. On y sent les influences de Minor Threat, de Black Flag, mais aussi de Sonic Youth, un mélange de post Hardcore et de Noise servi par un power trio resté dans l'ombre de la scène de Seattle. Unwound est en quelque sorte ma madeleine de Proust, un souvenir musical heureux et rien que pour ça, ça mérite de tourner en boucle dans mon baladeur.
Enfin, et parce que la précision est importante, Numero Group sortira trois autres coffrets du groupe. Deux en 2014 et le dernier en 2015.


Très bon   16/20
par Palikao


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