John Murry
The Graceless Age |
Label :
Rubyworks |
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Il y a des disques comme ça qui pètent à la première écoute, qui paraissent très vite sensationnels et que l'on va s'empresser de réécouter, mais sans jamais vraiment retrouver la fraîcheur de ce premier contact. D'autres par contre ne font pas une grande première impression, semblent somme toute assez banals, mais grandissent avec les écoutes pour devenir indispensables au quotidien. Je ne cache pas préférer ces derniers, comme je ne cache pas que The Graceless Age est jusqu'ici mon album de l'année, avec ses airs de classique instantané.
John Murry, derrière un visage inexpressif modelé par la drogue et la boisson, compose des chansons fédératrices du genre sing-along, de plus de 5 minutes et dont on ne peut s'empêcher de fredonner les chœurs. Mais encore une fois, les morceaux n'ont l'air de rien comme ça. "Ouaip, encore un chanteur sympa avec des chansons pas mal" est ce qu'on pense au début, en se disant qu'on se le passerait bien de temps en temps en faisant autre chose ; ça passerait sans doute pas trop mal en fond avec les révisions ou un bon livre. J'ai testé pour vous. Les écoutes ultérieures vont feront lever le nez de vos cours et lâcher votre passionnant bouquin. Car il y a bien plus dans The Graceless Age que quelques chansons sans prétentions. Difficile de mettre le doigt sur ce qui finit en fin de compte par accrocher chez John Murry, tant cela semble être l'effet d'un tout. Une production ample laissant aux arrangements brillants la place de s'exprimer, un timbre bourru rappelant le meilleur du Boss Springsteen, des chœurs insidieux qui ne nous lâchent plus, des histoires à faire pleurer dans les chaumières et même des petits interludes qui permettent de maintenir notre attention et qui ajoutent à la fluidité de la tracklist. Un peu de tout ça donc et sûrement plus, produit d'une alchimie qui garde bien caché son secret. L'album est habité d'une mélancolie omniprésente, pour autant on ne verra jamais Murry se complaire dans une morosité morbide. L'homme imprègne ses compositions d'une volonté de vivre et de sublimer ses souffrances impressionnante d'intensité ! C'est peut-être cela que l'on appelle "l'énergie du désespoir" ?
Reste au final un album qui devient à chaque nouvelle écoute de plus en plus impressionnant, tandis que grandit en nous la conviction qu'on tient entre les mains un disque méritant d'être appelé "classique". The Graceless Age fait preuve, tant dans la composition que dans la production et l'interprétation, d'une maturité rarement atteinte par des artistes lors de leur premier essai. Pas de misérabilisme facile, juste de l'émotion canalisée et habillée de mélodies habitées. Avec la sortie en salles obscures, plus tôt dans l'année, du superbe Mud de Jeff Nichols, on se prend à penser qu'il reste bon nombre de pépites d'or dans les eaux du Mississippi, et le disque de John Murry en est une belle.
John Murry, derrière un visage inexpressif modelé par la drogue et la boisson, compose des chansons fédératrices du genre sing-along, de plus de 5 minutes et dont on ne peut s'empêcher de fredonner les chœurs. Mais encore une fois, les morceaux n'ont l'air de rien comme ça. "Ouaip, encore un chanteur sympa avec des chansons pas mal" est ce qu'on pense au début, en se disant qu'on se le passerait bien de temps en temps en faisant autre chose ; ça passerait sans doute pas trop mal en fond avec les révisions ou un bon livre. J'ai testé pour vous. Les écoutes ultérieures vont feront lever le nez de vos cours et lâcher votre passionnant bouquin. Car il y a bien plus dans The Graceless Age que quelques chansons sans prétentions. Difficile de mettre le doigt sur ce qui finit en fin de compte par accrocher chez John Murry, tant cela semble être l'effet d'un tout. Une production ample laissant aux arrangements brillants la place de s'exprimer, un timbre bourru rappelant le meilleur du Boss Springsteen, des chœurs insidieux qui ne nous lâchent plus, des histoires à faire pleurer dans les chaumières et même des petits interludes qui permettent de maintenir notre attention et qui ajoutent à la fluidité de la tracklist. Un peu de tout ça donc et sûrement plus, produit d'une alchimie qui garde bien caché son secret. L'album est habité d'une mélancolie omniprésente, pour autant on ne verra jamais Murry se complaire dans une morosité morbide. L'homme imprègne ses compositions d'une volonté de vivre et de sublimer ses souffrances impressionnante d'intensité ! C'est peut-être cela que l'on appelle "l'énergie du désespoir" ?
Reste au final un album qui devient à chaque nouvelle écoute de plus en plus impressionnant, tandis que grandit en nous la conviction qu'on tient entre les mains un disque méritant d'être appelé "classique". The Graceless Age fait preuve, tant dans la composition que dans la production et l'interprétation, d'une maturité rarement atteinte par des artistes lors de leur premier essai. Pas de misérabilisme facile, juste de l'émotion canalisée et habillée de mélodies habitées. Avec la sortie en salles obscures, plus tôt dans l'année, du superbe Mud de Jeff Nichols, on se prend à penser qu'il reste bon nombre de pépites d'or dans les eaux du Mississippi, et le disque de John Murry en est une belle.
Excellent ! 18/20 | par X_Wazoo |
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