The Peth
The Golden Mile |
Label :
Strangetown |
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Projet loufoque s'il n'en est, The Peth (comprenez "Y Peth", soit "La Chose" en gallois, histoire que ça soit pas compliqué dès le départ) marque l'ultime projet solo issu des Super Furry Animals. À l'initiative d'un certain Dafydd Ieuan (même pas besoin d'un nom de scène avec un blaze pareil), percussionniste de son état et rat de studio en quête de sensations fortes. Pour ce faire, prenez un ancien collaborateur à vous, chanteur, de préférence beau gosse (acteur même ?!), au nom tout aussi imprononçable que le vôtre, une tripotée de musicos gonflés à la purée d'avoine, arrosez le tout d'une infâme pochette repoussant les limites du mauvais goût, et nous y voilà, Godverdom !
Ainsi donc, l'intriguant "Half A Brain" nous introduit sagement à un univers de débauche musicale tendance Midnite Vultures, où le kitsch devient gage de qualité. Boîtes à rythmes, reverbes, guitares malaxées et refrain made in Super Furry Animals. Une mise en bouche fort appréciable, supportée par le rock "Shoot On Sight", toute guitare dehors, au psychédélisme doucereux, gratuit. Les compositions glissent avec aisance. Ces bonhommes-là connaissent leur affaire ! L'hideuse pochette semblait renfermer une pépite...
"Let's Go Fucking Mental", conseil avisé, nous entraîne dans un joyeux bordel, sans nul doute un parfait single, à la fois radiophoniquement crédible, et parfaitement représentatif de l'ambiance globale de l'album. "69 Fanny Street" évoquerait une cuvée McCartney période Magical Mystery Tour, comme une nostalgie forcée, pas forcément très subtile, mais à laquelle on se laisse aller malgré tout. Jusqu'à ce que la limite soit franchie, sur le titre suivant, d'une note plus froide et manquant d'inspiration, bien que le savant travail de la six cordes rattrape un tant soit peu l'ensemble. "Turbotank" appelle déjà à une rythmique plus ténue. En tant que premier "vrai" rock de l'album, c'est l'exercice de style conventionnel et efficace, harmonica en bouche. Rien à y redire.
Retour aux sources avec "Sunset Veranda", le rock cède sa chaise aux influences bluesly, Pete Townshend pointant le bout de son nez (et c'est déjà pas mal quand on voit la taille du spécimen... pardon) à travers ce clavier épique complètement baba (O'Riley). Introduction de rigueur à la cavalcade de guitares volontairement "éloignées", qui reprennent ensuite du service pour nous (re)servir du Peth qu'on qualifierait, arrivé à ce moment-là de l'album, de conventionnel. "Stonefinger", un piano solennel et un chant plaintif, épuré, peut-être déjà trop vu et revu pour que l'effet fonctionne encore. On passe. Et c'est bien vu, parce que les Peth sautillants de "Last Man Standing" s'avèrent bien plus intéressants, car après tout, c'est pour sûr ce qu'ils savent faire de mieux. "The Golden Mile", hommage à la distance sacrée qui séparait la ville des musiciens de leur studio d'enregistrement, achève ce court mais intense voyage sur une note certes classique, mais rondement bouclée par une outro tout en loops sonores (des jeux de mots comme ça, ça vous la boucle hein ?).
On ne destine donc pas ce groupe à un succès probant, dans la mesure où ce projet reste de toute façon un délire entre voisins de studio... Mais force est de constater que si le sérieux n'est pas le mot d'ordre, la créativité, elle, est au rendez-vous, donnant à ces gars-là une réelle crédibilité.
Ainsi donc, l'intriguant "Half A Brain" nous introduit sagement à un univers de débauche musicale tendance Midnite Vultures, où le kitsch devient gage de qualité. Boîtes à rythmes, reverbes, guitares malaxées et refrain made in Super Furry Animals. Une mise en bouche fort appréciable, supportée par le rock "Shoot On Sight", toute guitare dehors, au psychédélisme doucereux, gratuit. Les compositions glissent avec aisance. Ces bonhommes-là connaissent leur affaire ! L'hideuse pochette semblait renfermer une pépite...
"Let's Go Fucking Mental", conseil avisé, nous entraîne dans un joyeux bordel, sans nul doute un parfait single, à la fois radiophoniquement crédible, et parfaitement représentatif de l'ambiance globale de l'album. "69 Fanny Street" évoquerait une cuvée McCartney période Magical Mystery Tour, comme une nostalgie forcée, pas forcément très subtile, mais à laquelle on se laisse aller malgré tout. Jusqu'à ce que la limite soit franchie, sur le titre suivant, d'une note plus froide et manquant d'inspiration, bien que le savant travail de la six cordes rattrape un tant soit peu l'ensemble. "Turbotank" appelle déjà à une rythmique plus ténue. En tant que premier "vrai" rock de l'album, c'est l'exercice de style conventionnel et efficace, harmonica en bouche. Rien à y redire.
Retour aux sources avec "Sunset Veranda", le rock cède sa chaise aux influences bluesly, Pete Townshend pointant le bout de son nez (et c'est déjà pas mal quand on voit la taille du spécimen... pardon) à travers ce clavier épique complètement baba (O'Riley). Introduction de rigueur à la cavalcade de guitares volontairement "éloignées", qui reprennent ensuite du service pour nous (re)servir du Peth qu'on qualifierait, arrivé à ce moment-là de l'album, de conventionnel. "Stonefinger", un piano solennel et un chant plaintif, épuré, peut-être déjà trop vu et revu pour que l'effet fonctionne encore. On passe. Et c'est bien vu, parce que les Peth sautillants de "Last Man Standing" s'avèrent bien plus intéressants, car après tout, c'est pour sûr ce qu'ils savent faire de mieux. "The Golden Mile", hommage à la distance sacrée qui séparait la ville des musiciens de leur studio d'enregistrement, achève ce court mais intense voyage sur une note certes classique, mais rondement bouclée par une outro tout en loops sonores (des jeux de mots comme ça, ça vous la boucle hein ?).
On ne destine donc pas ce groupe à un succès probant, dans la mesure où ce projet reste de toute façon un délire entre voisins de studio... Mais force est de constater que si le sérieux n'est pas le mot d'ordre, la créativité, elle, est au rendez-vous, donnant à ces gars-là une réelle crédibilité.
Très bon 16/20 | par Lulum |
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