Ratos De Poraõ
Brazil |
Label :
Roadracer |
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A un moment de la petite histoire du metal, Sepultura a su jouer de sa notoriété pour faire sortir de l'anonymat d'autres groupes brésiliens. On se souvient encore d'Overdose, responsable du très bon Progress Of Decadence mais ce sont surtout les cultissimes Ratos De Poraõ qui tirèrent leur épingle du jeu et purent exporter plus durablement leur style rageur.
Groupe actif depuis le milieu des années 80, j'ai envie de commencer leur carrière par un de leurs albums emblématiques : Brazil. Les amateurs de musiques exotiques peuvent déjà tourner les talons. Pas de percussions, pas de samba, surdo, repique, caixa, tamborim, chocalho, tarol, agogo, cuica et autre recoreco : rien ne distingue le quatuor de ses collègues américains de l'époque. Ratos De Poraõ évolue dans un style très proche des mythiques D.R.I., voire des Espagnols de Soziedad Alkoholika, à savoir un mélange basique de trash et de hardcore communément appelé "crossover", le tout ficelé dans des compositions ne dépassant que très rarement les deux minutes.
Grandir au Brésil dans ces années-là n'avait pas l'air particulièrement réjouissant et les thématiques abordées sont au diapason : "SOS Broken Country", "Drink Til You Die", "Suicidal Heroin" et "Children Without Futur" en témoignent. Les mecs nous parlent aussi de foot et de religion (mais n'est-ce pas la même chose là-bas ?) et la vingtaine de titres qui composent "Brazil" expriment tous la même urgence, ce besoin de dire les choses de façon simple, sans chichis, au travers de bons gros refrains bien bourrins scandés en chœur ("Animal Life"). Les riffs sont typiques d'une époque révolue, tout en aller-retour saccadés parfaitement efficaces et inimitables, et bien mis en valeur par une production certes rudimentaire mais qui colle parfaitement à l'esprit. Nous sommes très loin des enregistrements actuels où n'importe quelle chèvre sonne comme un Godzilla. Là, si tu pousses le son, c'est comme si les types jouaient dans ton salon : t'entends le raclement des cordes, le souffle de la voix dans le micro, le grésillement des amplis. À recommander aux amateurs d'un genre méconnu, trop tôt disparu et dont le revival actuel n'est qu'une triste caricature.
Groupe actif depuis le milieu des années 80, j'ai envie de commencer leur carrière par un de leurs albums emblématiques : Brazil. Les amateurs de musiques exotiques peuvent déjà tourner les talons. Pas de percussions, pas de samba, surdo, repique, caixa, tamborim, chocalho, tarol, agogo, cuica et autre recoreco : rien ne distingue le quatuor de ses collègues américains de l'époque. Ratos De Poraõ évolue dans un style très proche des mythiques D.R.I., voire des Espagnols de Soziedad Alkoholika, à savoir un mélange basique de trash et de hardcore communément appelé "crossover", le tout ficelé dans des compositions ne dépassant que très rarement les deux minutes.
Grandir au Brésil dans ces années-là n'avait pas l'air particulièrement réjouissant et les thématiques abordées sont au diapason : "SOS Broken Country", "Drink Til You Die", "Suicidal Heroin" et "Children Without Futur" en témoignent. Les mecs nous parlent aussi de foot et de religion (mais n'est-ce pas la même chose là-bas ?) et la vingtaine de titres qui composent "Brazil" expriment tous la même urgence, ce besoin de dire les choses de façon simple, sans chichis, au travers de bons gros refrains bien bourrins scandés en chœur ("Animal Life"). Les riffs sont typiques d'une époque révolue, tout en aller-retour saccadés parfaitement efficaces et inimitables, et bien mis en valeur par une production certes rudimentaire mais qui colle parfaitement à l'esprit. Nous sommes très loin des enregistrements actuels où n'importe quelle chèvre sonne comme un Godzilla. Là, si tu pousses le son, c'est comme si les types jouaient dans ton salon : t'entends le raclement des cordes, le souffle de la voix dans le micro, le grésillement des amplis. À recommander aux amateurs d'un genre méconnu, trop tôt disparu et dont le revival actuel n'est qu'une triste caricature.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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