Melissa Auf Der Maur
Out Of Our Minds |
Label :
Roadrunner |
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Hors de nos esprits... Le titre de l'album était plutôt bien choisi pour évoquer cette longue attente qu'il y a eu entre le premier et le second album de la rousse bassiste au CV en béton : Hole, Smashing Pumpkins, pour ne citer qu'eux. On avait bel et bien failli l'oublier... Entre 2004 et 2010, 6 ans ont passé. Les groupes précités n'existaient déjà plus en 2004, et les tentatives récentes de reformation de ceux-ci n'ont absolument plus rien de sincère.
Quant au premier album de la dame, bien qu'efficace, il profitait essentiellement de la gloire récente de Josh Homme, proclamé nouveau pape du rock américain depuis le Songs For The Deaf des Queens Of The Stone Age. C'était bien produit, bien ficelé ; chez nous, on avait même eu droit à une version française du single "Taste You" à la suite du duo qu'elle avait fait avec Indochine. Ça sonne quelque peu désuet aujourd'hui tout ça. Le problème majeur de l'album était en fait le manque d'une vraie personnalité, un truc qu'on aurait senti rien qu'à elle...
Puis un jour de 2010, presque sortie de nulle part, elle nous balance ce Out Of Our Minds, album concept (cd plus film plus projet arty plus toi plus moi et tous ceux qui le veulent...) Alors? Oui, Out Of Our Minds est un peu stoner. Oui Out Of Our Minds est un peu post grunge. Oui Out Of Our Minds est un peu new wave. Oui, Out Of Our Minds est progressif, et oui, grand OUI Out Of Our Minds est l'affirmation de Melissa Auf Der Maur.
L'intro "The Hunt" commence par un rythme répétitif, dont on sait déjà qu'il va nous prendre aux tripes, puis arrive LA basse de MADM, voluptueuse, précise, suivie par un piano grave qui s'emballe en même temps que le rythme, de plus en plus rapide, tandis que la chanteuse pousse des cris étouffés par le démon pop. Cette intro se finit en queue de poisson, par un retour au calme et des harmonies vocales mystérieuses. On sent déjà qu'il y a un truc qui se passe (comme souvent dans les bons albums). Comme nous le disions auparavant, ce truc rien qu'à elle...
On découvrira alors que, comme dans tout album a minima concept (mais ce n'est pas l'aspect le plus intéressant dans ce disque, l'artiste a pris soin de ponctuer des plages instrumentales régulièrement, afin d'alléger la force qui se dégage des titres principaux. "Lead Horse" et "This Would Be Paradise" sont de ceux-là, et témoignent d'un versant progressif qu'on ne connaissait pas chez MADM.
Mais surtout il y a des putains de bonnes chansons accrocheuses, mais toujours justes, travaillées, cohérentes, et qui regroupent toutes les influences de MADM qu'elle a enfin faites siennes. "Isis Speaks" et ses paroles toujours étouffées et crispées, sur un rythme musclé et une basse qui renvoie aux premiers Joy Division, "Follow The Map" et sa guitare tournoyante et son intensité croissante nous présente un mélange idéal de post grunge et de new wave, "1000 Years" et son intro à la Interpol nous menant à un écrasement total de mélodie et de chant désespéré, tout en colère maîtrisée.
C'est aussi un album très personnel dans le sens où la chanteuse s'y livre sur sa famille (la perte de son père par exemple sur "Father's Grave", aux accents stoner et blues, puis sur "Mother's Red Box") mais jamais sans en faire un argument pour dire 'comme j'ai mal' comme une autre rousse célèbre. Le deuil est fait, et il est avant tout plein de respect. On sent que MADM veut avancer, aller de l'avant en sachant ce qu'il y a eu des années en arrière (la musique elle même en est le reflet).
Les deux singles "Out Of Our Minds" et "Meet Me On The Darkside" sont un peu plus faciles mais n'enlèvent rien à la qualité de l'album. "The One" et "The Key" nous ramènent vers nos anciennes terres post grunge dans leur plus évidente simplicité, tandis que "22 Below" plus lent, contribue à la bonne dynamique de l'album.
Un bien bel album au final, trop vite oublié ou négligé - je me demande encore pourquoi, mais qui je l'espère saura trouver d'autres adeptes, pour ceux qui s'y intéresseront...
Quant au premier album de la dame, bien qu'efficace, il profitait essentiellement de la gloire récente de Josh Homme, proclamé nouveau pape du rock américain depuis le Songs For The Deaf des Queens Of The Stone Age. C'était bien produit, bien ficelé ; chez nous, on avait même eu droit à une version française du single "Taste You" à la suite du duo qu'elle avait fait avec Indochine. Ça sonne quelque peu désuet aujourd'hui tout ça. Le problème majeur de l'album était en fait le manque d'une vraie personnalité, un truc qu'on aurait senti rien qu'à elle...
Puis un jour de 2010, presque sortie de nulle part, elle nous balance ce Out Of Our Minds, album concept (cd plus film plus projet arty plus toi plus moi et tous ceux qui le veulent...) Alors? Oui, Out Of Our Minds est un peu stoner. Oui Out Of Our Minds est un peu post grunge. Oui Out Of Our Minds est un peu new wave. Oui, Out Of Our Minds est progressif, et oui, grand OUI Out Of Our Minds est l'affirmation de Melissa Auf Der Maur.
L'intro "The Hunt" commence par un rythme répétitif, dont on sait déjà qu'il va nous prendre aux tripes, puis arrive LA basse de MADM, voluptueuse, précise, suivie par un piano grave qui s'emballe en même temps que le rythme, de plus en plus rapide, tandis que la chanteuse pousse des cris étouffés par le démon pop. Cette intro se finit en queue de poisson, par un retour au calme et des harmonies vocales mystérieuses. On sent déjà qu'il y a un truc qui se passe (comme souvent dans les bons albums). Comme nous le disions auparavant, ce truc rien qu'à elle...
On découvrira alors que, comme dans tout album a minima concept (mais ce n'est pas l'aspect le plus intéressant dans ce disque, l'artiste a pris soin de ponctuer des plages instrumentales régulièrement, afin d'alléger la force qui se dégage des titres principaux. "Lead Horse" et "This Would Be Paradise" sont de ceux-là, et témoignent d'un versant progressif qu'on ne connaissait pas chez MADM.
Mais surtout il y a des putains de bonnes chansons accrocheuses, mais toujours justes, travaillées, cohérentes, et qui regroupent toutes les influences de MADM qu'elle a enfin faites siennes. "Isis Speaks" et ses paroles toujours étouffées et crispées, sur un rythme musclé et une basse qui renvoie aux premiers Joy Division, "Follow The Map" et sa guitare tournoyante et son intensité croissante nous présente un mélange idéal de post grunge et de new wave, "1000 Years" et son intro à la Interpol nous menant à un écrasement total de mélodie et de chant désespéré, tout en colère maîtrisée.
C'est aussi un album très personnel dans le sens où la chanteuse s'y livre sur sa famille (la perte de son père par exemple sur "Father's Grave", aux accents stoner et blues, puis sur "Mother's Red Box") mais jamais sans en faire un argument pour dire 'comme j'ai mal' comme une autre rousse célèbre. Le deuil est fait, et il est avant tout plein de respect. On sent que MADM veut avancer, aller de l'avant en sachant ce qu'il y a eu des années en arrière (la musique elle même en est le reflet).
Les deux singles "Out Of Our Minds" et "Meet Me On The Darkside" sont un peu plus faciles mais n'enlèvent rien à la qualité de l'album. "The One" et "The Key" nous ramènent vers nos anciennes terres post grunge dans leur plus évidente simplicité, tandis que "22 Below" plus lent, contribue à la bonne dynamique de l'album.
Un bien bel album au final, trop vite oublié ou négligé - je me demande encore pourquoi, mais qui je l'espère saura trouver d'autres adeptes, pour ceux qui s'y intéresseront...
Excellent ! 18/20 | par Machete83 |
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