Sons Of Frida
Orchestra |
Label :
Zéro Égal Petit Intérieur |
||||
Au commencement, il y eut le son. Un son ample de basse rampante, une trompette qui n'en finissait pas de s'alanguir au fil de la nuit, fleur fanée semant ses pétales sur une insomnie fiévreuse. Les minutes sans sommeil défilent, ponctuées par le verbe, et le rythme s'emballe. Après la poésie orale, atone, jaillit l'électricité d'un rock nerveux, pressé de voir le petit matin arriver pour enfin chasser cette mélancolie informe qui s'écroule à chaque sursaut rythmique, bride la volonté du geste. "Ultrasonic Scream" résonne encore aux oreilles que le très expérimental "The Fear Of Being Shot" détruit les derniers espoirs de repos matinaux. Tout en chaos orchestré, en instrumentation hasardeuse où la note guide la main, on ressent le goût des musiciens pour les espaces clos qui emprisonnent les mélodies, les font boucler jusqu'à l'épuisement et quand elles s'effondrent, elles ne sont plus qu'os. Parfois, des voix fantomatiques s'élèvent ("Ultrasonic Scream", "Toy Boy Therapy"), elles traînent dans leur sillage un sentiment de perdition, d'égarement nonchalant. On ne peut parler de chant. Il vient sans raison, sans but, puis repart discrètement au milieu d'une phrase mâchonnée du fond de la pièce. Cependant, le ton est grave, cette réunion charrie quelque chose de sombre, de putréfié ("Once You Were A Queen").
Les compositions de Orchestra développent le même climat cotonneux que celui qui suit immédiatement l'ivresse, quand l'équilibre est instable, les perceptions des leurres trompeurs. Il y alors ce potentiel de violence brute dépourvue de discernement que l'on sent en nous, la perspective d'un amour baigné dans le spleen idéal, l'abandon béat sur le corps désiré. En unissant leur créativité, Son Of Frida et Rome Buyce Night ont choisi de se réinventer, de créer quelque chose qui ne serait ni l'un ni l'autre mais un autre. On se plait à espérer que ces quatre titres ne sont que les germes d'une fructueuse collaboration.
Les compositions de Orchestra développent le même climat cotonneux que celui qui suit immédiatement l'ivresse, quand l'équilibre est instable, les perceptions des leurres trompeurs. Il y alors ce potentiel de violence brute dépourvue de discernement que l'on sent en nous, la perspective d'un amour baigné dans le spleen idéal, l'abandon béat sur le corps désiré. En unissant leur créativité, Son Of Frida et Rome Buyce Night ont choisi de se réinventer, de créer quelque chose qui ne serait ni l'un ni l'autre mais un autre. On se plait à espérer que ces quatre titres ne sont que les germes d'une fructueuse collaboration.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
En ligne
283 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages