Ruth
Polaroid Roman Photo |
Label :
Paris Album |
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Et si je vous parlais d'un groupe français des années 80 titulaires d'un single énorme qui se fait régulièrement une place sur les compils de l'époque ? Ne fuyez pas, ce n'est pas de Gilbert Montagné ou Patrick Bruel dont il s'agit ici... Mais de Ruth. Formé à l'occasion d'un unique album paru en 1985, le groupe compose sous la houlette de Thierry Müller (déjà responsable de quelques disques d'électro sous l'alias Ilitch) une synth-pop redoutable ; intelligente, ambitieuse, référencée, expérimentale... et accessible !
Non, pas de prise de tête ici, en témoigne le titre éponyme, qui fit un carton à l'époque et se fit un chemin sur à peu près toutes les compilations underground française de l'époque (écouter à l'occasion So Young But So Cold et Bippp). "Polaroïd Roman Photo", sur la base d'un poum-tchak binaire et des bruitages de polaroïd, instaure un climat entêtant et sexy - la voix aguicheuse de Frédérique Lapierre et son texte imagé : "Devant ton zoom met/ Un filtre rose/ Si tu veux, si tu veux/ Que je pose". Mais c'est à 2'20, lorsque les cuivres et vents se pointent, que le morceau décolle vers les plus hautes cimes des années 80, tous styles et pays confondus... Un coup de génie absolu que ce "Polaroïd Roman Photo".
Mais, aussi dingue que soit la chanson titre, il s'agirait de ne pas oublier le reste de l'album qui vaut largement le détour. Et ça commence sur les chapeaux de roues avec le "Thriller" qui ouvre l'album sur un rythme effréné, à grand renfort de violons électriques et de guitares tranchantes, et s'achève dans le plus grand bordel - entre susurrements hystériques et motifs entêtants de cuivres... On trouvera aussi un long monologue, "Tu m'ennuies" - on me fait signe dans l'oreillette qu'il fait référence à un film de Jean Eustache, qui fait redescendre l'auditeur dans un environnement lourd de distorsion électroniques et de beats monolithiques. On retiendra enfin "Misty Mouse" et son texte ironique et absurde en forme d'histoire pour enfants, "Mots" qui fait office de "Polaroïd..." (bis) dans la série électro-pop cuivrée, la ritournelle de "Mabelle" et surtout la reprise brumeuse du "She Begins The Rain" de Can... Tout un programme !
Thierry Müller, en s'échappant du brouillard délétère de son incarnation précédente, accompli là son coup de maître en se faisant tout à la fois accessible et intéressant. Ou comment s'intégrer dans les normes musicales de son époque toute en les dépassant allègrement... Aujourd'hui encore, Ruth et son polaroïd font fantasmer les auditeurs de tout poil.
Non, pas de prise de tête ici, en témoigne le titre éponyme, qui fit un carton à l'époque et se fit un chemin sur à peu près toutes les compilations underground française de l'époque (écouter à l'occasion So Young But So Cold et Bippp). "Polaroïd Roman Photo", sur la base d'un poum-tchak binaire et des bruitages de polaroïd, instaure un climat entêtant et sexy - la voix aguicheuse de Frédérique Lapierre et son texte imagé : "Devant ton zoom met/ Un filtre rose/ Si tu veux, si tu veux/ Que je pose". Mais c'est à 2'20, lorsque les cuivres et vents se pointent, que le morceau décolle vers les plus hautes cimes des années 80, tous styles et pays confondus... Un coup de génie absolu que ce "Polaroïd Roman Photo".
Mais, aussi dingue que soit la chanson titre, il s'agirait de ne pas oublier le reste de l'album qui vaut largement le détour. Et ça commence sur les chapeaux de roues avec le "Thriller" qui ouvre l'album sur un rythme effréné, à grand renfort de violons électriques et de guitares tranchantes, et s'achève dans le plus grand bordel - entre susurrements hystériques et motifs entêtants de cuivres... On trouvera aussi un long monologue, "Tu m'ennuies" - on me fait signe dans l'oreillette qu'il fait référence à un film de Jean Eustache, qui fait redescendre l'auditeur dans un environnement lourd de distorsion électroniques et de beats monolithiques. On retiendra enfin "Misty Mouse" et son texte ironique et absurde en forme d'histoire pour enfants, "Mots" qui fait office de "Polaroïd..." (bis) dans la série électro-pop cuivrée, la ritournelle de "Mabelle" et surtout la reprise brumeuse du "She Begins The Rain" de Can... Tout un programme !
Thierry Müller, en s'échappant du brouillard délétère de son incarnation précédente, accompli là son coup de maître en se faisant tout à la fois accessible et intéressant. Ou comment s'intégrer dans les normes musicales de son époque toute en les dépassant allègrement... Aujourd'hui encore, Ruth et son polaroïd font fantasmer les auditeurs de tout poil.
Excellent ! 18/20 | par X_Wazoo |
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