The Raincoats
The Raincoats |
Label :
Rough Trade |
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Plus que tout autre courant du rock (Riot grrrl excepté), l'après-punk a vu les femmes s'affirmer et se poser en égales farouches des hommes. Siouxie, Slits, Lydia Lunch, Ut, ESG, Ludus, The Raincoats, etc, ont aussi bien fait avancer le schmilblick que leurs homologues masculins. Ces dernières, formées par Ana da Silva et Gina Burch, ont une trajectoire artistique particulièrement hors-norme, partant d'un post-punk alors très en vogue à un monde parallèle à la Rock Bottom en deux albums.
Baignées d'amateurisme (qu'elles mettent parfaitement au service de compositions délurées), les quatre nanas des Raincoats enregistrent sous l'égide de la tête pensante des Red Krayola, Mayo Thompson, leur premier album éponyme. La pochette colorée représentant une classe japonaise en uniforme en train de chanter, contraste avec la totale liberté de ton que s'autorise le groupe ; du violon épileptique de "No Side To Fall In" aux explosions vocales du refrain de "Off Duty Trip". La production dénudée de l'album nous envoie dans un univers très intimiste que Cobain, grand fan du groupe devant l'Eternel, décrivait comme celui d'une vieille maison isolée du monde. Comme les sœurs Scroggins en leur temps, avec certes plus de talent et un peu moins d'innocence !
Dans le squat où elles avaient l'habitude de répéter, les Raincoats décochèrent avec leur arc branlant bon nombre de pépites intemporelles, dont la reprise complètement déjantée de la célèbre "Lola" des Kinks, la mi-figue mi-raisin "The Void", construite en deux temps : une phase contemplative guidée par un violon lancinant laissant soudainement place à un punk déconstruit mené par un poum-tchak imparable, et même une relecture déconstruite d'un texte de Jacques Prévert
Tout cela n'était qu'une première étape, de très bonne facture, où les demoiselles débordent de fun et d'une sincérité entrainante et engagée, à l'image de cette citation tirée d'un bulletin d'information made-in Rough Trade : "Être une femme signifie tout à la fois se sentir femme, s'exprimer en tant que telle, mais aussi réagir contre ce que devraient représenter une femme dans une société dirigée par les hommes."
Déjà très ouverte d'esprit, leur musique prendra pourtant une toute autre proportion dès Odyshape, où sont invités Charles Hayward de This Heat et surtout Robert Wyatt, et où un pas définitif sera fait en dehors de ce qui était en train de devenir l'étalon post-punk... L'entrée vers un nouveau rêve.
Baignées d'amateurisme (qu'elles mettent parfaitement au service de compositions délurées), les quatre nanas des Raincoats enregistrent sous l'égide de la tête pensante des Red Krayola, Mayo Thompson, leur premier album éponyme. La pochette colorée représentant une classe japonaise en uniforme en train de chanter, contraste avec la totale liberté de ton que s'autorise le groupe ; du violon épileptique de "No Side To Fall In" aux explosions vocales du refrain de "Off Duty Trip". La production dénudée de l'album nous envoie dans un univers très intimiste que Cobain, grand fan du groupe devant l'Eternel, décrivait comme celui d'une vieille maison isolée du monde. Comme les sœurs Scroggins en leur temps, avec certes plus de talent et un peu moins d'innocence !
Dans le squat où elles avaient l'habitude de répéter, les Raincoats décochèrent avec leur arc branlant bon nombre de pépites intemporelles, dont la reprise complètement déjantée de la célèbre "Lola" des Kinks, la mi-figue mi-raisin "The Void", construite en deux temps : une phase contemplative guidée par un violon lancinant laissant soudainement place à un punk déconstruit mené par un poum-tchak imparable, et même une relecture déconstruite d'un texte de Jacques Prévert
Tout cela n'était qu'une première étape, de très bonne facture, où les demoiselles débordent de fun et d'une sincérité entrainante et engagée, à l'image de cette citation tirée d'un bulletin d'information made-in Rough Trade : "Être une femme signifie tout à la fois se sentir femme, s'exprimer en tant que telle, mais aussi réagir contre ce que devraient représenter une femme dans une société dirigée par les hommes."
Déjà très ouverte d'esprit, leur musique prendra pourtant une toute autre proportion dès Odyshape, où sont invités Charles Hayward de This Heat et surtout Robert Wyatt, et où un pas définitif sera fait en dehors de ce qui était en train de devenir l'étalon post-punk... L'entrée vers un nouveau rêve.
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
N.B. : Les rééditions successives de cet album incluent en ouverture leur premier single "Fairytale In The Supermarket".
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