Metric
Synthetica |
Label :
Metric Music International |
||||
Trois ans ont passé depuis Fantaisies, un temps un peu long pour ce "Synthetica", eux qui avaient l'habitude métronomique d'un LP tous les deux ans.
J'avais découvert Metric comme un peu tout le monde je pense, par le film Clean d'Olivier Assayas, dans lequel on pouvait les voir jouer Dead Disco (tube quasi indépassable datant déjà de 2003), puis sur scène, lors du carte blanche donnée au même Assayas par le festival ArtRock à St Brieuc. Mais parlons plutôt de Synthética, le reste n'est que de l'ordre du détail ici. Même si c'est elle était vachement bien cette carte blanche.
Loin d'être désagréable, Metric déroule ce qu'ils savent faire, ce mélange qu'on pourrait qualifier d'indie new wave, ou même synthpop, tant cette étiquette est collée à n'importe quel groupe qui dégaine un synthé. Metric sait faire dans la chanson accorcheuse, bien foutu, le genre de ritournelle qui te colle, sans pour autant l'apprécier plus que ça, une précision pop à tout épreuve ("Speed The Collapse", "Clone" ), avec en même temps la sensation qu'ils peuvent les écrire au kilomètres, rajoutant ça & là les éléments qui marchent ou qui tombent à l'eau (l'absence de personnalité de "Breathing Under Water", qui pourrait presque sortir du répertoire de Coldplay, ou bien "Lost Kitten" qui flirte avec Lily Allen). Il en résulte forcément un album bancal, pas épouvant pour un sou ("Lost Kitten", "Clone") mais qui passe sans qu'on s'en rende compte, rendant malgré soi l'écoute passive, avec une impression de manque de conviction, presque comme si l'envie n'y était plus, à l'image de "The Wandelust" en duo avec Lou Reed. Si certains titres font mouche ("Synthetica", "Artificial Nocturne", "Nothing But Time"), l'album laisse quand même une impression trop classique, sans réelle prise de risque, reproduisant le même schéma, sans l'étincelle qu'ils trouvaient (par moment) sur les précédents disques.
Prévisible, mais tellement dommage...
J'avais découvert Metric comme un peu tout le monde je pense, par le film Clean d'Olivier Assayas, dans lequel on pouvait les voir jouer Dead Disco (tube quasi indépassable datant déjà de 2003), puis sur scène, lors du carte blanche donnée au même Assayas par le festival ArtRock à St Brieuc. Mais parlons plutôt de Synthética, le reste n'est que de l'ordre du détail ici. Même si c'est elle était vachement bien cette carte blanche.
Loin d'être désagréable, Metric déroule ce qu'ils savent faire, ce mélange qu'on pourrait qualifier d'indie new wave, ou même synthpop, tant cette étiquette est collée à n'importe quel groupe qui dégaine un synthé. Metric sait faire dans la chanson accorcheuse, bien foutu, le genre de ritournelle qui te colle, sans pour autant l'apprécier plus que ça, une précision pop à tout épreuve ("Speed The Collapse", "Clone" ), avec en même temps la sensation qu'ils peuvent les écrire au kilomètres, rajoutant ça & là les éléments qui marchent ou qui tombent à l'eau (l'absence de personnalité de "Breathing Under Water", qui pourrait presque sortir du répertoire de Coldplay, ou bien "Lost Kitten" qui flirte avec Lily Allen). Il en résulte forcément un album bancal, pas épouvant pour un sou ("Lost Kitten", "Clone") mais qui passe sans qu'on s'en rende compte, rendant malgré soi l'écoute passive, avec une impression de manque de conviction, presque comme si l'envie n'y était plus, à l'image de "The Wandelust" en duo avec Lou Reed. Si certains titres font mouche ("Synthetica", "Artificial Nocturne", "Nothing But Time"), l'album laisse quand même une impression trop classique, sans réelle prise de risque, reproduisant le même schéma, sans l'étincelle qu'ils trouvaient (par moment) sur les précédents disques.
Prévisible, mais tellement dommage...
Passable 11/20 | par X_Lok |
Posté le 16 septembre 2012 à 20 h 35 |
Synthetica poursuit l'oeuvre musicale de Metric, trois ans après l'excellent Fantasies dans une veine plus conceptuelle, et puis synthétique justement. Emily Haines a décrit l'album comme un jeu de miroir entre ce qui est réel et ce qui est artificiel, un disque sur le chemin à parcourir pour trouver son identité, se faire une place, et garder son humanité quelque en soit le prix, des thématiques passionnantes et très bien traitées dans des textes plus profonds qu'habituellement avec le groupe. Une vision apocalyptique, magnétique et épique, malheureusement entachée d'un soucis de cohérence à des endroits cruciaux.
Les quatre premiers titres laissent envisager à l'auditeur que Metric vient de sortir son chef-d'oeuvre. Tout ce qui faisait le sel de Fantasies, mais en le poussant encore plus loin. En gros, faire encore mieux. "Artificial Nocturne" surprend et prend à bras le corps le thème de l'album (réel vs. artificiel), l'instrumentation est donc au départ minimaliste et synthétique, seulement portée par la voix d'Emily Haines qui n'a jamais été aussi importante dans un morceau du groupe, elle émeut sans problème, grâce à des paroles puissantes et des lignes mélodiques poussées et imparables. Puis vient les guitares, la basse et la batterie, pour un long outro de plus de 3 minutes, qui est sans doute l'un des passages les plus expérimentaux de la discographie du groupe.
"Youth Without Youth" suit sans coupure, avec son rythme martelé, presque militaire, qui fait taper du pied, supplanté d'un vrai message sur la jeunesse. "Speed The Collapse" est lumineuse, mélancolique, efficace, et "Breathing Underwater" suit dans une veine similaire, avec en plus, une certaine nostalgie. Premier problème de cohérence : les quatre premiers titres semblent tellement liés thématiquement, qu'il est incompréhensible que le son se coupe entre "Speed The Collapse", et "Breathing Underwater", alors qu'il était très facile de le faire. Peut-être pour éviter une répétition du procédé ?
"Dreams So Real", le "Twilight Galaxy" de cet album, est une courte chanson de moins de trois minutes, qui semble servir d'interlude entre les deux "parties" de l'album (les titres 1-4, puis les titres 7-9 et 11). Ce titre est suivi par "Lost Kitten", enregistré comme l'a dit le groupe, pendant les sessions de Fantasies. Ce morceau détonne par sa légèreté et sa malice, et parait déplacé dans un disque assez sombre. La voix d'Emily Haines est utilisée de façon très sensuelle dans ce titre sympathique, et plutôt bon, mais pas vraiment à sa place. Pourtant, le thème féministe est raccord avec le titre précédant, mais la musique en fait un dépaysement totale.
Le minimaliste et donc bien titré "The Void" ("le vide") suit. Très bonne chanson, qu'on oublie pourtant à la première écoute. La chanson-titre chasse sur les terrains de Live It Out, avec une énergie communicative, on y retrouve la thématique identitaire du disque, tant la narratrice semble à la limite de la schizophrénie.
"Clone" est une belle ballade, sur les regrets qu'une femme mûre éprouve, elle parle surtout de l'humanité en général. "The Wanderer" est le deuxième titre qui n'a rien à faire ici, un mauvais duo avec Lou Reed ressemblant au pire des années 80, trop synthétique, trop légère, un ratage.
"Nothing But Time" clôt l'album brillamment avec sa montée en puissance, et l'émotion intemporelle et magique qui en ressort.
En conclusion, ce cinquième disque est une réussite, mais son ambition intellectuelle est un peu gâchée par des petites erreurs, qui empêchent la totale cohésion de l'album. En attendant la suite, et en espérant une réinvention du son du groupe, peut-être dans la veine de leur travail sur la B.O. de Cosmopolis avec Howard Shore ?
Les quatre premiers titres laissent envisager à l'auditeur que Metric vient de sortir son chef-d'oeuvre. Tout ce qui faisait le sel de Fantasies, mais en le poussant encore plus loin. En gros, faire encore mieux. "Artificial Nocturne" surprend et prend à bras le corps le thème de l'album (réel vs. artificiel), l'instrumentation est donc au départ minimaliste et synthétique, seulement portée par la voix d'Emily Haines qui n'a jamais été aussi importante dans un morceau du groupe, elle émeut sans problème, grâce à des paroles puissantes et des lignes mélodiques poussées et imparables. Puis vient les guitares, la basse et la batterie, pour un long outro de plus de 3 minutes, qui est sans doute l'un des passages les plus expérimentaux de la discographie du groupe.
"Youth Without Youth" suit sans coupure, avec son rythme martelé, presque militaire, qui fait taper du pied, supplanté d'un vrai message sur la jeunesse. "Speed The Collapse" est lumineuse, mélancolique, efficace, et "Breathing Underwater" suit dans une veine similaire, avec en plus, une certaine nostalgie. Premier problème de cohérence : les quatre premiers titres semblent tellement liés thématiquement, qu'il est incompréhensible que le son se coupe entre "Speed The Collapse", et "Breathing Underwater", alors qu'il était très facile de le faire. Peut-être pour éviter une répétition du procédé ?
"Dreams So Real", le "Twilight Galaxy" de cet album, est une courte chanson de moins de trois minutes, qui semble servir d'interlude entre les deux "parties" de l'album (les titres 1-4, puis les titres 7-9 et 11). Ce titre est suivi par "Lost Kitten", enregistré comme l'a dit le groupe, pendant les sessions de Fantasies. Ce morceau détonne par sa légèreté et sa malice, et parait déplacé dans un disque assez sombre. La voix d'Emily Haines est utilisée de façon très sensuelle dans ce titre sympathique, et plutôt bon, mais pas vraiment à sa place. Pourtant, le thème féministe est raccord avec le titre précédant, mais la musique en fait un dépaysement totale.
Le minimaliste et donc bien titré "The Void" ("le vide") suit. Très bonne chanson, qu'on oublie pourtant à la première écoute. La chanson-titre chasse sur les terrains de Live It Out, avec une énergie communicative, on y retrouve la thématique identitaire du disque, tant la narratrice semble à la limite de la schizophrénie.
"Clone" est une belle ballade, sur les regrets qu'une femme mûre éprouve, elle parle surtout de l'humanité en général. "The Wanderer" est le deuxième titre qui n'a rien à faire ici, un mauvais duo avec Lou Reed ressemblant au pire des années 80, trop synthétique, trop légère, un ratage.
"Nothing But Time" clôt l'album brillamment avec sa montée en puissance, et l'émotion intemporelle et magique qui en ressort.
En conclusion, ce cinquième disque est une réussite, mais son ambition intellectuelle est un peu gâchée par des petites erreurs, qui empêchent la totale cohésion de l'album. En attendant la suite, et en espérant une réinvention du son du groupe, peut-être dans la veine de leur travail sur la B.O. de Cosmopolis avec Howard Shore ?
Bon 15/20
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