Soul Asylum

Que s'est-il passé en 1998 ? ... Les Smashing Pumpkins sortaient Adore et prenaient congé de J.Chamberlin ; Manu Chao se lançait dans une carrière solo alter-mondialiste et vendait des albums par millions ; la France remportait la coupe du monde de foot ; je fêtais mes 18 ans ; je découvrais la vie étudiante. Et Soul Asylum me décevait pour la première fois.
Candy From A Stranger est le 9ème album officiel du groupe, et on a peine à y reconnaître les auteurs des précédents (et brillants) Grave Dancers Union et Let Your Dim Light Shine. Excepté le titre d'ouverture "Creatures of Habit", on oscille pour le reste entre une pop trop lisse et 'putassière' par moments, et un rock désespérément propre et aux angles bien arrondis. "I will still be laughing" est calibré single radio avec une telle évidence que cela en devient presque triste. Aux couplets mielleux ( "See You Later" , "No Time for Waiting" ) succèdent des refrains étouffants, parfois languissants, et qui s'éternisent inutilement ( "Lies of Hate" ). Globalement, l'ensemble de ces 11 titres n'est pas aussi excécrable que cela, mais on tombe dans une sorte de complaisance quasi systématique à chaque fois, qu' on finit par ne plus croire au sursaut d'orgueil que l'on espère ... et qui d'ailleurs ne surviendra pas. "Close" a beau nous rappeler que Dave Pirner est un songwriter de talent qui sait manier la corde émotionnelle, on aimerait cependant que les guitares cradasses s'expriment un peu plus spontanément, que les rythmiques soient plus sèches, plus convaincantes, et retrouver cette voix si particulière, rocailleuse et écorchée qui fait tant partie de l'identité de Soul Asylum. Au final, Candy From A Stranger s'écoute avec la même facilité que celle dans laquelle ces morceaux ont été sans doute composés et produits. Mais que s'est-il passé en 1998 ?