Balam Acab
See Birds |
Label :
Tri Angle |
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Tout va si lentement. C'est impressionnant. Alec Koone expose sur ce maxi son premier grand détournement. Pour compiler See Birds, il a collecté textures et fragments de voix dégotés en fouinant sur internet et rien d'autre. Il fallait oser, mais en réfléchissant c'est surtout le reflet de notre mode de consommation actuel. Un goutte à goutte d'octets permanent, scotché à un grand rectangle de pixels. Rien d'étonnant finalement si ce n'est que la source est intarissable et la qualité est souvent précédée de la quantité. Le new yorkais devait donc avoir déjà une idée précise de ce qu'aller devenir ces données : une synthèse down-down-tempo, dub-dubstep. Ces samples il les a ankylosés d'un tempo rampant pour ce qui apparaît être une noyade perpétuelle. D'entrée de jeu, "See Birds (Moon)" nous fait décoller pour mieux nous écraser, machinalement et sans relâche dans ce liquide saumâtre. Au-delà de l'opacité ambiante, les structures répétitives attisent pourtant la curiosité. Koone atteint une beauté empirique en faisant cohabiter ses kicks sourds et sa grisaille drone empruntée avec des clapotis intemporels ("Big Boy" et son sonar 80's), et surtout, cette voix immaculée qui aveugle au loin, lumière omnisciente vers laquelle on cherche une certaine forme de félicité. Tragique mais bénéfique, lourde et ouaté, la musique de Balam Acab est une potion de jouvence, une immersion dans un lagon sans âge truffé de secondes précieuses de légèreté et de salut, bonnes à prendre même de la part d'un gamin de 19 ans.
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
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