Stuck In The Sound

Nevermind The Living Dead

Nevermind The Living Dead

 Label :     Discograph 
 Sortie :    lundi 06 novembre 2006 
 Format :  Album / CD   

L'album débute par un sympathique riff de grat' sèche accompagné d'un rythme entrainant à la batterie... Puis arrive la voix, cette fameuse voix que l'on reconnaitra immédiatement et qui fera partie du "son stuck" de cet album et des suivants. Il y a un peu de Pixies dans l'atmosphère, quelque chose de fou et de joyeux en même temps, et puis ce titre "I Shot My Friend", très Pixien tout de même... Bref, très très bonne entrée en matière avec ce titre, à la fois très complexe dans la structure mais dont la mélodie reste immédiatement en tête... La marque de fabrique du groupe. Le morceau se finit en douceur, sur les douces harmonies vocales de José et ses potes.

Le second morceau, "Toyboy" est LE tube du groupe, celui qui l'a fait passer de jeunes potes zicos qui répètent dans le garage des parents à celui de mini-stars adulés par la planète ado parisienne, les radios, les inrocks... Le riff de guitare est génial et le plaisir qu'il procure immédiat. La rythmique est parfaite pour danser, idéal pour les concerts... Et le morceau est suffisamment pêchu pour plaire aux amateurs de rock indé ! Encore faut-il accrocher à la voix de José Réis Fontao, ce qui ne sera pas le cas de tout le monde ! Haut perchée et parfois à la limite du juste, celle-ci rappelle une fois de plus Black Francis ou bien encore The Mars Volta pour le côté "épique".

"CRAMP ! CRAMP ! CRAMP ! CRAMP ! PUSH ! PUSH ! PUSH ! PUSH !". Si vous vous surprenez à hurler ces mots tout seul sous la douche ou au volant de votre voiture pas de panique, vous avez juste écouté (et probablement aimé) le 3ème morceau de l'album ! Tout simplement génial, ce titre complètement barré est pour moi la première pépite de l'album. Tout commence donc par cette suite de mots scandés par l'ami José, puis viens une accalmie musicale, piège auditif ! Car le morceau repart de plus belle, puis se repose, puis part sur des breaks rythmiques farfelus pour finir sur un ultime riff. Jouissif.

Puis viens LE joyau de l'album, la perle rare, la deuxième pépite : ''Delicious Dog''. Encore un titre que Mr Thompson aurait probablement apprécié à l'époque de ses lutins. Bref, un riff énorme qui ne vient qu'après une intro toute en tension et en énergie brut, riff qui transcende le morceau soutenu par la voix du chanteur à la capuche, véritable instrument à part entière. Les roulements de batterie se succèdent, les guitares rugissent, grincent, puis le morceau s'arrête d'un coup, sans prévenir. Cool.

Passé cette formidable période du début de l'album l'auditeur trouve de quoi se reposer un peu sur "WASTE", petite chanson pop indé tout à fait agréable. Encore une fois le riff est super bien trouvé et accroche tout de suite l'oreille. L'ambiance est relaxée, estivale et presque bucolique... On pense à l'été, aux souvenirs de jeunesse, le tout mélangé à une certaine mélancolie (présente dans la voix du chanteur). Un très joli morceau de l'album.

"Un deux trois quatre", voici venu le temps de "Don't Break The Bar Please Dumbo !". Derrière ce titre à rallonge se cache un morceau à 100 à l'heure avec changements de rythme, chant haut perché, guitares nerveuses, larsens... Bref, tout ce que j'aime dans Stuck (et qui manquera cruellement dans les albums suivant, mais c'est une autre histoire...). Encore un morceau qui fait penser aux quatre de Boston, et ça fait du bien.

"Don't Go Henry" est sympathique mais pas non plus génialissime... Et pour la première fois de l'album je trouve que la voix de JRF est un peu énervante, surtout avec ce cri suraigu au milieu du morceau, plutôt dispensable. Le morceau éponyme est un peu l'intrus de l'album, avec la présence du batteur à la voix et une douceur tranchant avec l'énergie des autres morceaux... Mais l'ambiance, très travaillée, arrive à nous emporter et les chœurs aériens font de cette track un espace de respiration tout à fait agréable à ce moment de l'écoute.

"Never On The Radio" est plutôt simpliste par rapport au reste du songwritting de l'album, et une nouvelle fois la voix du leader peut parfois être un peu saoulante... Mais bon, reste un bon titre pop rock tout à fait agréable à l'écoute. "I Travel The World" reviens à l'ambiance du début de l'album, avec des rythmes soutenus et des guitares qui fusent de tous les côtés. Le refrain est particulièrement surprenant et entrainant, la force mélodique étant décidément un grand atout de la formation.

"It's (Friday)" est sans conteste l'OVNI de l'album, et la 3ème pépite selon moi... Rythmique bizarre et branlante, voix trafiquée à l'hélium, basse grondante, guitares sous acide... Une perle d'étrangeté pop rock, chanson impossible à passer en radio, bref bonne chanson ! On peut d'ailleurs y entendre un sample de "Five Years" de Bowie... L'avant dernier morceau, "Third Eyed Girl" est magnifique et nous fait déjà regretter la fin de l'album qui arrive à grand pas. Encore une mélodie forte, une voix maitrisée et qui n'en fait pas trop, et surtout une ambiance, une atmosphère incroyable. Très bon.

L'album se termine par un "You Ain't For Me" tout aussi bon, voir meilleur encore, avec la présence d'une voix féminine dans les chœurs et d'un refrain mélancolique à souhait. On ressent une certaine tristesse, mais toujours cette puissance derrière, cette force qui nous fait taper du pied et bouger la tête sur les roulements de batterie. "See You Later Mother Fucker" seront ses derniers mots... Tout comme lorsque je découvrais le groupe au Brise Glace dans mon Annecy natal, il ya de ça quelques années, des étoiles pleins les yeux et le sourire aux lèvres. Stuck In The Sound a ici frappé un grand coup, signant un album génial et parfaitement réussi de bout en bout, génie qui ne se retrouvera malheureusement pas dans les albums suivants...


Excellent !   18/20
par Alex Laurentino


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