Amiina
Kurr |
Label :
Ever |
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C'est grâce au joli documentaire Heima retraçant la série de concerts donnés par Sigur Rós en 2007 sur leurs terres boréales, que j'ai fait la connaissance de Amiina qui les accompagnait alors sur scène. Conquis par leurs prestations, c'est avec beaucoup d'envie que je saisis Kurr, (qui signifie ‘roucouler' en plus) comme une nouvelle invitation à l'évasion de la part de l'Islande. Dès "Sogg" on plonge dans une musique contemplative et cognitive ancrée dans un paysage polaire où l'économie des notes et du tempo est le meilleur moyen d'apprécier les longs hivers. Le quatuor féminin parcourt nombre de cordes (guitare, violon, mandoline, petite harpe...), glockenspiel, harmonium ou scie musicale. Une scie parfaitement maîtrisée qui donne la voix à "Rugla" et "Seoul". Les islandaises créent de petites boîtes à musique très peu chantées au son clair, effilé, un brin métallique, rappelant Múm, les accalmies d'Architecture In Helsinki ou un petit orchestre de chambre introverti. Et touchent par moment la pureté quand elles jouent sur des verres de cristal ("Glàmur"). Elles alimentent un spleen rêveur qui se passe d'action, trop discret pour casser la glace ou ne serait-ce que la craqueler. Les titres apparaissent alors comme une succession d'intro qui concluent rarement à l'accession d'une destination. Les douze titres de Kurr, enregistrés par Kjartan Sveinsson (le pianiste de Sigur Rós) avancent sans corps et sans but. "Seoul" aux diverses belles sonorités totalise 7 minutes sans réel changement. "Lori" sera peut-être le seul à faire un écart avec un clavecin et un mélodica empruntés à Yann Tiersen. Amiina peine à sortir du stade de l'hivernation pourtant le plaisir subsiste à chaque écoute. La discrétion n'étant pas le plus gros des défauts surtout par temps de grand froid et que demeure le silence.
Sympa 14/20 | par TiComo La Fuera |
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