The Chills
Kaleidoscope World |
Label :
Creation |
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Le meilleur est à venir mais... non, pardon... mûre réflexion, c'est une question : le meilleur est à venir ? Est-il ? Vraiment ? Ou le meilleur n'est-il pas là justement ? Dans ces premiers enregistrements, ces premiers EP, ces tout premiers singles enregistrés à la rude ? Autrement dit, les Chills n'avaient-ils déjà pas tout dit de leur précieux talent dès 86 ?
Légitime question une fois pris (rien qu'une fois, une seule) "Rolling Moon" ou l'incroyable "Pink Frost" en pleine gueule effarée. Jouvenceaux, les Chills jouaient déjà dans la cour des grands et faisaient peur au pion. Kaleidoscope World témoigne. Pourtant, sur le papier, les Chills n'ont pas de profonde singularité à mettre à leur profit. Ce serait plutôt même l'archétype de la chose. Groupe de rock indé parmi d'autres, un dépliant idéal pour présenter au quidam : nés après 77, ils retiennent du punk l'urgence, la table rase et ce besoin de réinventer ; tel que 983 autres groupes (je les ai comptés) ici aux Antipodes ou là-bas au Royaume, ils vénèrent bien sûr, obligé, le Velvet Underground, leur liberté, leur psychédélisme malade.
C'est un groupe comme mille autres certes, mais qui s'appliquera à tous les surpasser (ou presque). Fin coquets malgré des atours crus, voire punk ("Hidden Bay", sic-sic on dirait du Damned), les Chills sont déjà en leurs premières années des mélodistes rares, des distingués de la note qui s'emploient à emplir leurs chansons sinueuses de brume et de givre (plus encore que tous leurs camarades néo-z). Leurs meilleures sont ainsi, froides, transies. Une pop à -10. "Pink Frost" la bien-nommée, j'y reviens, sans doute leur acmé, est un torrent de tremblements tétanisés. La basse claque des dents, c'est une angoisse sourde qui ne cesse de croître... 'I'm so scared I'm so scared'... et aucun éclat, aucune libération à l'horizon.
Jamais chanson n'avait mieux exprimé les sentiments de peur et d'abandon que "Pink Frost", splendeur absolue de la pop néo-zélandaise (un hit là-bas... non mais c'est disneyland ce pays!). Oui en 86, les Chills avaient déjà énormément dit de leur talent.
Légitime question une fois pris (rien qu'une fois, une seule) "Rolling Moon" ou l'incroyable "Pink Frost" en pleine gueule effarée. Jouvenceaux, les Chills jouaient déjà dans la cour des grands et faisaient peur au pion. Kaleidoscope World témoigne. Pourtant, sur le papier, les Chills n'ont pas de profonde singularité à mettre à leur profit. Ce serait plutôt même l'archétype de la chose. Groupe de rock indé parmi d'autres, un dépliant idéal pour présenter au quidam : nés après 77, ils retiennent du punk l'urgence, la table rase et ce besoin de réinventer ; tel que 983 autres groupes (je les ai comptés) ici aux Antipodes ou là-bas au Royaume, ils vénèrent bien sûr, obligé, le Velvet Underground, leur liberté, leur psychédélisme malade.
C'est un groupe comme mille autres certes, mais qui s'appliquera à tous les surpasser (ou presque). Fin coquets malgré des atours crus, voire punk ("Hidden Bay", sic-sic on dirait du Damned), les Chills sont déjà en leurs premières années des mélodistes rares, des distingués de la note qui s'emploient à emplir leurs chansons sinueuses de brume et de givre (plus encore que tous leurs camarades néo-z). Leurs meilleures sont ainsi, froides, transies. Une pop à -10. "Pink Frost" la bien-nommée, j'y reviens, sans doute leur acmé, est un torrent de tremblements tétanisés. La basse claque des dents, c'est une angoisse sourde qui ne cesse de croître... 'I'm so scared I'm so scared'... et aucun éclat, aucune libération à l'horizon.
Jamais chanson n'avait mieux exprimé les sentiments de peur et d'abandon que "Pink Frost", splendeur absolue de la pop néo-zélandaise (un hit là-bas... non mais c'est disneyland ce pays!). Oui en 86, les Chills avaient déjà énormément dit de leur talent.
Excellent ! 18/20 | par Sirius |
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