Girls
Father, Son, Holy Ghost |
Label :
Turnstile |
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Les filles de l'été sont parties, avec leurs bikinis, leurs traces de bronzage et leurs lunettes de soleil. Place aux filles de l'automne, souvent les mêmes que celles de l'été mais nostalgiques de vacances trop vite écoulées, prisonnières de la brume impitoyable de la rentrée, déjà emmitouflées dans leurs écharpes et visons en prévision d'un hiver approchant à grands pas. Girls est de retour donc en cet automne 2011. Deux ans après avoir prolongé l'été de milliers de fans avec leurs chansons sentant bon le monoï, le surf et les plages de Californie, le groupe de Christopher Owens revient avec son nouveau zéphyr musical. C'est peu dire que nous ne demandons qu'à être décoiffés.
Album et Father, Son, Holy Ghost. Deux albums sortis jour pour jour à deux ans d'intervalle, mais deux albums substantiellement différents. A la sobriété d'un titre on ne peut plus banal, succède un titre à rallonge enveloppé d'une mysticité surprenante. "Epic title for an epic album", des propos mêmes de Christopher. Au caractère enlevé, frais, joyeux, insouciant, par moments mélancolique des premières compositions du groupe succèdent des thèmes plus graves, des mélodies moins enjouées mais plus complexes, des morceaux plus longs mais jamais longuets. Certes, le très bon EP de transition Broken Dreams Club nous avait préparé en amont à ce changement de cap, et les puristes ne se sentiront pas en milieu hostile lorsque résonneront dans leurs oreilles "Honey Bunny" (ou comment actualiser "Kodrachrome" de Paul Simon) ou "Alex" (jumeau de Laura ?), les deux morceaux sans doute les plus proches d'Album. Mais avec "Die" au titre prémonitoire, l'album bascule dans un tout autre domaine. Hein, du Girls qui sonne comme du Deep Purple ? Pourquoi pas... La voix d'Owens se fait plus posée, plus grave mais plus marquée. Le chanteur évoque sa mère, son enfance dans l'obscur groupuscule religieux Children of God, sa fuite, sa nouvelle vie etc. Il n'y a bien que "Saying I love you" ou "Magic" pour nous rappeler au bon souvenir d'Album et nous donner un peu de repos dans cet océan de "Vomit" ou de "My Ma". La présence en masse de chœurs gospel sur la plupart des morceaux ne fait qu'ajouter une bonne dose de gravité à la partition qui se déroule. "Forgiveness" et son riff assassin en finirait de nous achever. Comme on dit vulgairement, c'est triste mais c'est beau.
Premier single et sommet de l'album, "Vomit" est à lui seul le condensé de FSHG. Voix écorchée, guitare comateuse, explosion sonore, chœurs finaux, galimatias instrumental accompagnant des paroles plus crachées par Owens que chantées. Christopher Owens, ou la rencontre entre Ariel Pink et Randy Newman, l'un pour le look, l'autre pour le songwriting. Influences totalement assumées par le monsieur. Un des grands talents des années 2010, ni plus ni moins.
La difficile marche du second album effraierait, souvent à raison, n'importe quel artiste ou groupe d'artistes, ayant pu tremper les lèvres dans le succès rapide. Faisant fi de ces mauvaises habitudes, Girls réussit à enjamber cet obstacle, sans même y faire attention en réalité. Avec une facilité déconcertante et enrageante. FSHG est un album puissant, à la cohésion exceptionnelle, où la production honore autant l'écriture que la composition, sublimant de temps à autre un premier opus déjà réussi de bout en bout et le rejoignant dans la sphère très restreinte des grands albums des dix dernières années. A quand les petits frères ? Dans une récente interview, Owens confessait détenir encore 83 chansons écrites mais non enregistrés. Ce qui fait environ entre 8 et 10 albums d'assurés. Je n'aurai qu'un mot... ou trois, soyons fous : vite, la suite !
Album et Father, Son, Holy Ghost. Deux albums sortis jour pour jour à deux ans d'intervalle, mais deux albums substantiellement différents. A la sobriété d'un titre on ne peut plus banal, succède un titre à rallonge enveloppé d'une mysticité surprenante. "Epic title for an epic album", des propos mêmes de Christopher. Au caractère enlevé, frais, joyeux, insouciant, par moments mélancolique des premières compositions du groupe succèdent des thèmes plus graves, des mélodies moins enjouées mais plus complexes, des morceaux plus longs mais jamais longuets. Certes, le très bon EP de transition Broken Dreams Club nous avait préparé en amont à ce changement de cap, et les puristes ne se sentiront pas en milieu hostile lorsque résonneront dans leurs oreilles "Honey Bunny" (ou comment actualiser "Kodrachrome" de Paul Simon) ou "Alex" (jumeau de Laura ?), les deux morceaux sans doute les plus proches d'Album. Mais avec "Die" au titre prémonitoire, l'album bascule dans un tout autre domaine. Hein, du Girls qui sonne comme du Deep Purple ? Pourquoi pas... La voix d'Owens se fait plus posée, plus grave mais plus marquée. Le chanteur évoque sa mère, son enfance dans l'obscur groupuscule religieux Children of God, sa fuite, sa nouvelle vie etc. Il n'y a bien que "Saying I love you" ou "Magic" pour nous rappeler au bon souvenir d'Album et nous donner un peu de repos dans cet océan de "Vomit" ou de "My Ma". La présence en masse de chœurs gospel sur la plupart des morceaux ne fait qu'ajouter une bonne dose de gravité à la partition qui se déroule. "Forgiveness" et son riff assassin en finirait de nous achever. Comme on dit vulgairement, c'est triste mais c'est beau.
Premier single et sommet de l'album, "Vomit" est à lui seul le condensé de FSHG. Voix écorchée, guitare comateuse, explosion sonore, chœurs finaux, galimatias instrumental accompagnant des paroles plus crachées par Owens que chantées. Christopher Owens, ou la rencontre entre Ariel Pink et Randy Newman, l'un pour le look, l'autre pour le songwriting. Influences totalement assumées par le monsieur. Un des grands talents des années 2010, ni plus ni moins.
La difficile marche du second album effraierait, souvent à raison, n'importe quel artiste ou groupe d'artistes, ayant pu tremper les lèvres dans le succès rapide. Faisant fi de ces mauvaises habitudes, Girls réussit à enjamber cet obstacle, sans même y faire attention en réalité. Avec une facilité déconcertante et enrageante. FSHG est un album puissant, à la cohésion exceptionnelle, où la production honore autant l'écriture que la composition, sublimant de temps à autre un premier opus déjà réussi de bout en bout et le rejoignant dans la sphère très restreinte des grands albums des dix dernières années. A quand les petits frères ? Dans une récente interview, Owens confessait détenir encore 83 chansons écrites mais non enregistrés. Ce qui fait environ entre 8 et 10 albums d'assurés. Je n'aurai qu'un mot... ou trois, soyons fous : vite, la suite !
Exceptionnel ! ! 19/20 | par GrotesqueAnimal |
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