Hercules & Love Affair
Blue Songs |
Label :
Moshi Moshi |
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Pourtant Andy l'avait dit! Il nous avait prévenu que seuls lui et Kim Ann Foxman étaient les membres non-éjectables du combo. Au grand regret de beaucoup, Antony Hegarty et Nomi Ruiz ne sont donc pas reconduits et sont remplacés par Shaun J. Wright, Aerea Negrot et, sur un titre, Kele Okereke (Bloc Party). Ce changement d'équipe, plutôt prévisible, est pourtant à la base des nombreuses critiques que ces Blue Songs ont reçues. Autre pomme de discorde: l'évolution musicale. Là où le premier opus faisait revivre la disco pré-années SIDA, ce second album est nourri d'une influence beaucoup plus house/electronica... un peu comme si Andy Butler (la seule vraie tête (rousse) du groupe) nous proposait une évolution musicale en parfait accord avec l'évolution de la musique. Le disco 70s est mort, place à la house et la hi-NRG 80s.
Le premier morceau du disque, "Painted Eyes", n'aurait cependant pas dépareillé sur Hercules & Love Affair (2008). Le titre, chanté par Aerea Negrot, sonne presque comme le petit frère de "Blind", l'hymne imparable du premier opus, porté par le chant androgyne d'Antony Hegarty. Ponctué de cordes enivrantes, "Painted Eyes" se révèle être un morceau nu-disco assez efficace et une prometteuse entrée en matière.
La seconde plage de l'album et également le premier single, "My House", annonce le virage house amorcé par l'équipe de Butler. Il s'agit peut-être du titre le plus puissant de ce cru 2011. La chanson, habitée par la voix chaude de Shaun, plonge l'auditeur au milieu d'un club chicagoan de la fin des eighties. Le clip vidéo, lui aussi totalement vintage, rend hommage à la culture club des années 1980 et est entrecoupé de fausses pubs rétros.
On retrouve Aerea au chant sur la troisième blue song: "Answers Come in Dream", et à nouveau, la disco du premier opus refait surface. Avec cette voix grave et puissante, et cette furieuse basse, "Answers Come in Dream" sonne comme la meilleure chanson jamais écrite par Grace Jones.
Les trois morceaux suivants ("Leonora", "Boy Blue" et "Blue Song") proposent à l'auditeur une parenthèse inédite et intrigante. Il s'agit de trois chansons calmes, voire planantes. Si l'influence des Talking Heads est palpable sur le superbe "Boy Blue", chanté par Shaun et agrémenté d'une guitare, c'est celle de Brian Eno qu'on décèle sur "Blue Song", chanté imparfaitement par Andy...
...Et si la house music ne semble pas être tellement présente sur la première face du l'album, elle est définitivement la source d'influence majeure du second volet qui s'ouvre sur le très bon "Falling", interprété par Shaun. Fini les expérimentations, il est tend de fouler le dancefloor. "Falling" est ce qu'aurait donné Chic si le groupe s'était formé douze ans plus tard, au zénith de la chicago house. On retrouve la mutine Kim Ann sur le prochain titre, "I Can't Wait", déjà présent sur Sidetracked (2009), un album de mixes par le groupe (Butler), et sorti un an et demi plus tôt. Toujours aussi efficace, il est quasi-impossible de rester assis à l'écoute de ce titre (mention spéciale à son intro sautillante).
C'est un guest (Kele Okereke de Bloc Party) qui pose sa voix sur le bon "Step Up", le morceau le plus house-pop de la galette et qui n'est pas sans rappeler les prods de Londonbeat ou de Black Box. La présence de Kele n'apporte rien de particulier, si ce n'est un nom supplémentaire à la liste des chanteurs. "Visitor" clôt la tétralogie house de cette seconde face. Chanté par Andy, ce dance track à 125 bpms est aussi le titre le plus agressif de l'album.
La dernière blue song ferme la marche de peut-être la plus intelligente des façons qui soit. Nommé "It's Alright", le titre est en fait une reprise d'un titre house peu connu des 1980s de Sterling Void. En plus de l'hommage rendu à une musique, à un courant, et à un certain Merrick qui a offert le disque du morceau à Andy quand il était gamin (cf. livret de Blue Songs), Butler a réécrit "It's Alright" (initialement orthographié "It's All Right") en un morceau intimiste, nocturne et plutôt minimaliste jusqu'à ce que, dans la seconde partie de la chanson, une guitare soit ajoutée. Habité par la voix fragile et imparfaite de Kim Ann, "It's Alright" est un morceau désenchanté qui clame que la musique est et sera notre dernière fondation, qu'elle demeurera malgré les famines qui détruiront notre monde ou les révolutions et les générations futures qui le remodèleront. Tout peut foutre le camp, la musique restera... it's gonna be alright anyway.
C'est sur ces sages paroles que se clôt cette chronique...
Le premier morceau du disque, "Painted Eyes", n'aurait cependant pas dépareillé sur Hercules & Love Affair (2008). Le titre, chanté par Aerea Negrot, sonne presque comme le petit frère de "Blind", l'hymne imparable du premier opus, porté par le chant androgyne d'Antony Hegarty. Ponctué de cordes enivrantes, "Painted Eyes" se révèle être un morceau nu-disco assez efficace et une prometteuse entrée en matière.
La seconde plage de l'album et également le premier single, "My House", annonce le virage house amorcé par l'équipe de Butler. Il s'agit peut-être du titre le plus puissant de ce cru 2011. La chanson, habitée par la voix chaude de Shaun, plonge l'auditeur au milieu d'un club chicagoan de la fin des eighties. Le clip vidéo, lui aussi totalement vintage, rend hommage à la culture club des années 1980 et est entrecoupé de fausses pubs rétros.
On retrouve Aerea au chant sur la troisième blue song: "Answers Come in Dream", et à nouveau, la disco du premier opus refait surface. Avec cette voix grave et puissante, et cette furieuse basse, "Answers Come in Dream" sonne comme la meilleure chanson jamais écrite par Grace Jones.
Les trois morceaux suivants ("Leonora", "Boy Blue" et "Blue Song") proposent à l'auditeur une parenthèse inédite et intrigante. Il s'agit de trois chansons calmes, voire planantes. Si l'influence des Talking Heads est palpable sur le superbe "Boy Blue", chanté par Shaun et agrémenté d'une guitare, c'est celle de Brian Eno qu'on décèle sur "Blue Song", chanté imparfaitement par Andy...
...Et si la house music ne semble pas être tellement présente sur la première face du l'album, elle est définitivement la source d'influence majeure du second volet qui s'ouvre sur le très bon "Falling", interprété par Shaun. Fini les expérimentations, il est tend de fouler le dancefloor. "Falling" est ce qu'aurait donné Chic si le groupe s'était formé douze ans plus tard, au zénith de la chicago house. On retrouve la mutine Kim Ann sur le prochain titre, "I Can't Wait", déjà présent sur Sidetracked (2009), un album de mixes par le groupe (Butler), et sorti un an et demi plus tôt. Toujours aussi efficace, il est quasi-impossible de rester assis à l'écoute de ce titre (mention spéciale à son intro sautillante).
C'est un guest (Kele Okereke de Bloc Party) qui pose sa voix sur le bon "Step Up", le morceau le plus house-pop de la galette et qui n'est pas sans rappeler les prods de Londonbeat ou de Black Box. La présence de Kele n'apporte rien de particulier, si ce n'est un nom supplémentaire à la liste des chanteurs. "Visitor" clôt la tétralogie house de cette seconde face. Chanté par Andy, ce dance track à 125 bpms est aussi le titre le plus agressif de l'album.
La dernière blue song ferme la marche de peut-être la plus intelligente des façons qui soit. Nommé "It's Alright", le titre est en fait une reprise d'un titre house peu connu des 1980s de Sterling Void. En plus de l'hommage rendu à une musique, à un courant, et à un certain Merrick qui a offert le disque du morceau à Andy quand il était gamin (cf. livret de Blue Songs), Butler a réécrit "It's Alright" (initialement orthographié "It's All Right") en un morceau intimiste, nocturne et plutôt minimaliste jusqu'à ce que, dans la seconde partie de la chanson, une guitare soit ajoutée. Habité par la voix fragile et imparfaite de Kim Ann, "It's Alright" est un morceau désenchanté qui clame que la musique est et sera notre dernière fondation, qu'elle demeurera malgré les famines qui détruiront notre monde ou les révolutions et les générations futures qui le remodèleront. Tout peut foutre le camp, la musique restera... it's gonna be alright anyway.
C'est sur ces sages paroles que se clôt cette chronique...
Parfait 17/20 | par Rebecca Carlson |
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