Heldon

Dans les années 70, l'underground français grouillait de groupes capable d'inventer le rock. Parmi eux Heldon le groupe de Richard Pinhas.

Richard Pinhas, c'est un indépendant au sens premier du terme. Il s'autoproduit en créant son propre label, Disjuncta, pour ses disques signés Heldon, Schizotrope ou simplement Richard Pinhas. C'est aussi un authentique passionné de rock, l'oreille tournée vers les synthétiseurs d'Eno et les guitares de Robert Fripp. C'est aussi une carrière mouvementé entre rock et philosophie. L'homme était ami avec le fameux Gilles Deleuze qui prête ici sa voix le temps d'une lecture de Nietzsche mise en musique. Ce titre baptisé "Le Voyageur" est un peu la carte de visite d'Heldon. Le titre fut renommé ‘'Ouais Marchais, Mieux qu'en 68". On se demande encore pourquoi. En tout cas ça mérite la palme d'or du meilleur titre de chanson.
‘'It's Always Rock'n'Roll'' proclame un titre. On est pourtant la plus proche de ‘'No Pussyfooting'' que des Rolling Stones. L'intégralité du disque est une recherche à base d'expérimentation, de manipulation d'échantillonneurs et d'un jeu de guitare énorme. Même s'il semble évident qu'il s'inspire de Fripp, il est l'un des rares à pouvoir lui rendre hommage sans que ca ne paraisse prétentieux ou raté. Cette guitare se superpose parfaitement aux plages d'ambiant minimaliste et répétitive. Les bijoux que sont "Zind Destruction'' et son electro blues retro futuriste ou les arrangements phénoménaux de ‘'Ocean Boogi'' et le jeu de batterie sur "Doctor Bloodmoney" renversent les conventions de la musique électronique. et de l'avant garde musicale.

Ce double album est la réédition par Cunéiforme Records du premier album d'Heldon Électronique Guérilla de 1974 et du troisième It's Always Rock'n'Roll de 75 est une œuvre mythique pour une poignée d'inconditionnels. Un disque tout de même un poil trop long pour être parfait et qui commence à accuser son âge.