Yellow Magic Orchestra

Yellow Magic Orchestra

Yellow Magic Orchestra

 Label :     Alfa 
 Sortie :    samedi 25 novembre 1978 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Il était une fois le Japon, vous savez ce pays rempli de gens... complètement fous, où tout est multicolore, fluo et musical, où l'on peut voyager en train sur 200 kilomètres à Mach I sans jamais quitter de zone urbaine, bref, vous connaissez. Et il était une fois la musique électronique. Que pouvait-il bien se passer en mélangeant les deux ? On a vu ce que ça a donné avec les Allemands : Kraftwerk, la froideur, la rigidité, l'éloge de la modernité, etc. Nos trois lurons venus eux aussi de l'Est, mais d'un peu plus loin, ont choisi une école différente, plus... comment dire ? Détendue, délirante, colorée, joyeuse, légère, kitsch, ouais voilà. Les choses démarrent pourtant de manière bien minimaliste sur le bip bip d'un jeu vidéo, un vrai, et la face A de l'album se terminera sur la même chose, un bip bip issu d'un jeu vidéo, mais d'un plus connu cette fois-ci, un certain Space Invaders. Tout ça n'est pas là par hasard, YMO n'est pas resté indifférent face à la naissance de ce nouveau loisir, et ce dernier lui, ne se remettra jamais de la formation de YMO. C'est peu dire qu'à l'écoute de cet album éponyme, on a l'impression d'entendre vingt ans de musique de jeu vidéo. Tiens, ici on dirait Super Mario Bros., là Dragon Quest, ici Sonic the Hedgehog... Pas évident de se replacer dans le contexte, mais être compositeur de musique de jeu vidéo à la fin des années 70 et tomber sur ce disque, ça doit faire un choc. Cependant, YMO ne se résume pas au bip bip 8 bits, ça c'est pour les deux courts interludes. Les premiers morceaux nous emmènent vers un univers énergique mais aux penchants néanmoins lounge, sorte de fond sonore d'une société futuriste sans ennui, sans tracas. Il y a des synthés oui, beaucoup même, mais pas que, la batterie doit être une vraie, et il y a même une basse, une vraie aussi (enfin je crois, ou alors ces mecs sont drôlement doués avec leurs claviers, ce qui est tout aussi plausible). Le procédé est connu pour insuffler une véritable chaleur à une musique électronique qui en est souvent dénuée, et ça marche bien. Les compositions sont assez chargées, regorgeant de bips, de nappes, de rythmes, de mélodies, de piaillement et de gazouillis. Il y aussi du chant, un peu, souvent passé au vocoder, dissimulant à moitié un accent japonais, quelques lignes en français d'un kitsch délicieux. Et même de la guitare électrique ! Notamment sur ce qui est à mon avis la pièce centrale de l'album, le génial "La Femme Chinoise", assez épique. Difficile de trouver un défaut à cette galette qui ne vous veut que du bonheur, qui ne diffuse que légèreté et couleurs et qui s'écoute en boucle. Une merveille de synthpop, un indispensable de la musique électronique et de la musique du jeu vidéo, bref, un bon petit classique. Notez que l'album connait deux mixes relativement différents, l'original japonais et l'américain. Les différences sont subtiles, ici un son plus en avant, ici une mélodie qui ne sonne pas tout à fait pareil, ici une intro en plus, là une en moins, et une courte piste supplémentaire sur la version japonaise.


Très bon   16/20
par Jumbo


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