Thrice

Dix ans après la parution de leur premier CD demo, Thrice confirme avec Beggars le changement de cap musical du groupe mais prouve ô combien cette évolution de style n'est pas usurpée. En effet, l'étincelle surgit dès la première écoute. Et la suivante vous confirme cette impression, ainsi de suite....
Thrice qui par le passé a su faire preuve de charité, n'hésitant pas à reverser une partie des profits tirée de la vente de ses albums à des œuvres caritatives, offre à ses auditeurs un album d'une grande maturité. Dustin Kensrue livre une interprétation magistrale où se mêlent retenue et colère (nous rappelant une période d'antan moins nuancée). Quant à la qualité des compositions, elle est irréprochable, la barre très haute placée d'entrée par "All The World Is Mad" et "The Weight" ne redescendra jamais tout au long de la galette bien au contraire des morceaux plus progressifs comme "Wood And Wire", "Circles", "Doublespeak" au piano résonnant alternent avec des titres nerveux "At The Last", "Talking Through Glass/We Move" démontrant toute l'habileté de la mutation de leur registre post hardore vers l'alternatif. La palme revenant sans conteste au titre éponyme clôturant l'album, fausse balade déchirante sur fond de cupidité humaine laissant l'auditeur dans un état de satisfaction totale.
L'homogénéité de Beggars sa cohérence, vous assaillent, son honnêteté aussi transpire de partout, j'arrête les superlatifs... C'est tout simplement un disque remarquable, voire un des disques de l'année 2009 résolument.