Rome Buyce Night
Ann Arbor |
Label :
Zéro Égal Petit Intérieur |
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Il est souvent difficile pour moi de porter un regard critique objectif sur le genre pratiqué par un groupe comme Rome Buyce Night car je n'ai bien souvent pas le même bagage musical que les musiciens et que mon horizon d'attente diffère d'autant. C'est donc à chaque fois avec des oreilles neuves que j'écoute cette musique et, en l'occurrence, Ann Arbor, septième album de cette formation.
Cela dit, la longueur assez surprenante des six compositions, six minutes en moyenne hormis pour le titre éponyme final, laisse présager une volonté certaine de la part de la formation de sortir des sentiers battus du pop rock indépendant, le prochain tube à la mode ne se trouvant probablement pas dans cette galette.
Dès "The Red Diag", on comprend que Rome Buyce Night privilégie les morceaux instrumentaux, le groupe évoluant dans une veine post rock ou noisy pop tout en atmosphère, l'intensité allant crescendo au fil des minutes. Et si un titre comme "The Unit Scale of Rock" met peut-être un peu trop de temps à réellement décoller, dès que la distorsion entre en scène, l'auditeur s'égare alors dans des volutes de guitares fragiles jouant habilement de leur dualité. "The Foam Theater" se montre plus accrocheur grâce à une meilleure dynamique d'ensemble et à des passages plus tranchants, même si l'ambiance générale reste très feutrée, songeuse... L'absence quasi totale de chant renforce d'ailleurs cette atmosphère intimiste et chacune des compositions est suffisamment riche pour que l'on n'ait pas à déplorer l'absence de mélodies vocales. Ce parti pris me plaît assez, le chant étant parfois en deçà de la qualité des compositions.
Davantage musique d'ambiance que défouloir rock, Ann Arbor porte la marque d'une formation à l'identité affirmée, et ce notamment sur le titre "Deux Millions Et Demi De Secondes", narré en français et dont le texte me rappelle la qualité d'écriture du groupe palois Kourgane. Composition surprenante si on la compare à ses voisines d'album, dotée de nombreux arrangements sonores, il s'en dégage une forme de poésie mélancolique qui constitue de mon point de vue l'acmé de Ann Arbor.
Néanmoins, je me demande si la trop grande homogénéité des titres, tant en termes de durée que de contenu (forme et fond si vous préférez) n'enferme pas Rome Buyce Night dans un carcan qui pousse parfois le groupe à étirer à outrance certaines plages sonores, à trop boucler sur les mêmes thèmes. Cette répétitivité se montre très certainement efficace sur scène, mais elle me semble en revanche plus risquée sur disque, les titres pouvant finalement s'enchaîner sans que l'auditeur ne s'en aperçoive du fait de sons et de structures similaires. Cela dit, je ne pense définitivement pas qu'un chanteur solutionnerait cet état de fait. La chanson éponyme de clôture rompt tout de même avec la torpeur qui s'installait peu à peu, puisqu'il s'agit d'une ritournelle folk acoustique à la mélopée répétitive et très légèrement désuète, touchante dans sa naïve candeur assumée. Un final étonnant, mais qui apporte une touche de légèreté appréciable.
Chacun des six titres de Ann Arbor comporte donc son lot de très bonnes idées, mais la longueur parfois excessive des titres les délite, si bien que l'impact global s'en trouve amoindri. En revanche, je ne peux que reconnaître l'effort de composition des musiciens, les deux guitaristes jouant des partitions distinctes qu'une production sobre et claire mais en valeur, peut-être au détriment d'une batterie trop en retrait à mon goût. J'apprécie en revanche énormément le son de basse ample et chaud, parfaitement adapté au style pratiqué et qui donne une assise conséquente à l'ensemble.
Je découvre Rome Buyce Night avec cette septième réalisation et suis convaincu par leur professionnalisme et leur capacité à créer des climats teintés d'amertume, même si le tout manque un peu de variation... Un groupe à découvrir, et à suivre en concert s'il passe près de chez vous, sa musique me semblant bien plus adaptée aux petites salles qu'aux grands espaces.
Cela dit, la longueur assez surprenante des six compositions, six minutes en moyenne hormis pour le titre éponyme final, laisse présager une volonté certaine de la part de la formation de sortir des sentiers battus du pop rock indépendant, le prochain tube à la mode ne se trouvant probablement pas dans cette galette.
Dès "The Red Diag", on comprend que Rome Buyce Night privilégie les morceaux instrumentaux, le groupe évoluant dans une veine post rock ou noisy pop tout en atmosphère, l'intensité allant crescendo au fil des minutes. Et si un titre comme "The Unit Scale of Rock" met peut-être un peu trop de temps à réellement décoller, dès que la distorsion entre en scène, l'auditeur s'égare alors dans des volutes de guitares fragiles jouant habilement de leur dualité. "The Foam Theater" se montre plus accrocheur grâce à une meilleure dynamique d'ensemble et à des passages plus tranchants, même si l'ambiance générale reste très feutrée, songeuse... L'absence quasi totale de chant renforce d'ailleurs cette atmosphère intimiste et chacune des compositions est suffisamment riche pour que l'on n'ait pas à déplorer l'absence de mélodies vocales. Ce parti pris me plaît assez, le chant étant parfois en deçà de la qualité des compositions.
Davantage musique d'ambiance que défouloir rock, Ann Arbor porte la marque d'une formation à l'identité affirmée, et ce notamment sur le titre "Deux Millions Et Demi De Secondes", narré en français et dont le texte me rappelle la qualité d'écriture du groupe palois Kourgane. Composition surprenante si on la compare à ses voisines d'album, dotée de nombreux arrangements sonores, il s'en dégage une forme de poésie mélancolique qui constitue de mon point de vue l'acmé de Ann Arbor.
Néanmoins, je me demande si la trop grande homogénéité des titres, tant en termes de durée que de contenu (forme et fond si vous préférez) n'enferme pas Rome Buyce Night dans un carcan qui pousse parfois le groupe à étirer à outrance certaines plages sonores, à trop boucler sur les mêmes thèmes. Cette répétitivité se montre très certainement efficace sur scène, mais elle me semble en revanche plus risquée sur disque, les titres pouvant finalement s'enchaîner sans que l'auditeur ne s'en aperçoive du fait de sons et de structures similaires. Cela dit, je ne pense définitivement pas qu'un chanteur solutionnerait cet état de fait. La chanson éponyme de clôture rompt tout de même avec la torpeur qui s'installait peu à peu, puisqu'il s'agit d'une ritournelle folk acoustique à la mélopée répétitive et très légèrement désuète, touchante dans sa naïve candeur assumée. Un final étonnant, mais qui apporte une touche de légèreté appréciable.
Chacun des six titres de Ann Arbor comporte donc son lot de très bonnes idées, mais la longueur parfois excessive des titres les délite, si bien que l'impact global s'en trouve amoindri. En revanche, je ne peux que reconnaître l'effort de composition des musiciens, les deux guitaristes jouant des partitions distinctes qu'une production sobre et claire mais en valeur, peut-être au détriment d'une batterie trop en retrait à mon goût. J'apprécie en revanche énormément le son de basse ample et chaud, parfaitement adapté au style pratiqué et qui donne une assise conséquente à l'ensemble.
Je découvre Rome Buyce Night avec cette septième réalisation et suis convaincu par leur professionnalisme et leur capacité à créer des climats teintés d'amertume, même si le tout manque un peu de variation... Un groupe à découvrir, et à suivre en concert s'il passe près de chez vous, sa musique me semblant bien plus adaptée aux petites salles qu'aux grands espaces.
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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