Paul Westerberg

'Buuuy it now buuuy it now buuy it noooow/This is my single, this is my jingle/Buuuy it now buuuy it now"... Un air badin, une conviction de curé. Une bonne blague. Les sourires acquis, quoi de mieux pour débuter son 6ème album ?
C'est marqué dans le titre : l'âme Folker est de sortie, la mise à nue, les atours électriques. Et c'est un bonheur tranquille qui s'assied durant près d'une heure. Nul doute, vivrait-il encore 20 albums, Paul Westerberg ne sera plus jamais l'auteur d'un "Unsatisfied" et autres miracles (faudrait pactiser avec le diable pour ça, et encore...). Le talent tanné par les années passées certes oui, mais pas esquinté. L'homme de Minneapolis demeure malgré tout ce songwriter hors-concours d'une grande beauté fragile. Rien de spectaculaire ici, d'éblouissant à rendre aveugle. Certaines chansons sont chouïa trop longues. Pas parfait, pas gigantesque cet album. Il ne change pas de vies celui-là. Mais enfin... il peut la rendre plus supportable.
Rugueux, crépis de guitares perçantes, son folk enregistré dans le garage, comme la carapace idoine de ce tendre éminent, nous pétri doucement les tripes. Et cette voix... Rocailleuse et pleureuse. Plus belle que jamais. Un chef-d'œuvre à elle seule.